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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/1069

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PAON — PAPILLON


chez les Libyens. Il était également en grand honneur à Babylone. Cf. Élien, De animal., v, 21 ; xi, 33 ; Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., t. iii, p. 383, 384, 398-402 ; Tristram, The natural his~ tory of the Bible, Londres, 1889, p. 223. Les premiers chrétiens regardaient le paon comme le symbole de l’immortalité, à cause de la renaissance de ses plumes chaque année et, à ce titre, ils l’ont plusieurs fois

556. — Ije paon.

représenté. Cf. Martigny, Dict. des Antiq. chrétiennes, Paris, 1877, p. 569 ; Cré, Une découverte eucharistique, dans la Revue biblique, 1893, p. 631 ; 1894, p. 277-291.

H. Lesêtre.

PAPHLAGONIENS. Le mot Paplilagoniens ne se rencontre pas dans la Bible. Cependant dans Gen., x, 3, se trouve le mot Riphath que Josèphe, Ant. jud., i, 61, d’après l’ancienne traduction juive, traduit par Paplilagoniens. La Paphlagonie est en effet placée entre les pays appelés Askenaz ou la Phrygie septentrionale et Thogarmath ou l’Arménie occidentale. Fr. Lenormant, Les origines de l’histoire, in-12, Paris, 1882, t, ii, p. 295. Cf. Bochart, Geographia sacra, Cæn, 1846, t. iii, p. 165. E. Beurlier.

    1. PAPHOS##

PAPHOS (grec : Ilœpo : ), capitale de l’Ile de Cypre (fig. 557). Dans sa première mission saint Paul, accompagné de saint Barnabe et de Jean Marc, fit voile vers Cypre. À Paphos ils trouvèrent un magicien nommé Barjésus et surnommé Élymas, c’est-à-dire le sage, qui résidait auprès du proconsul Sergius Paulus. Ce dernier fit appeler auprès de lui Paul et Barnabe afin d’entendre la parole de Dieu, malgré les efforts de Barjésus pour l’endétournpr. Paul le frappa d’un aveuglement temporaire et le proconsul^ touché de ce prodige se convertit à la foi. De Paphos les Apôtres firent voile vers Pergé en Pamphylie. Act., xiii, 6-16. Voir Sergius Paulus.

La cité où se trouvait la résidence du proconsul, était la nouvelle Paphos, capitale de la province romaine, dont les ruines sont à Balîo. Elles comprennent un petit théâtre, un amphithéâtre, les restes d’un temple, de la muraille et du port. E. Pottier, Bulletin de correspondance hellénique, t. iv (1880), p. 497. La vieille Paphos abandonnée en faveur de la nouvelle se trouvait à Konklio sur la rive droite de la rivière ûiorizo, le Bocarus des anciens, à environ 15 kil. oucst-sudouest de Balîo. La vieille Paphos devait sa célébrité au temple d’Astarthé, déesse phénicienne que les Grecs avaient identifiée à Aphrodite ou Vénus. Les prêtres qui desservaient le temple descendaient de Cingras, qui malgré son nom grec était d’origine phénicienne. Ils

restèrent en fonctions jusqu’à la conquête romaine. Titus visita le temple de la vieille Paphos, y remarqua les richesses accumulées et en particulier l’image de la déesse, représentée sous la forme d’une pierre conique. Tacite, Hist., ii, 3. Une série de monnaies cypriotes datées des empereurs et d’Auguste à Macrin"représentent le temple de Paphos et la déesse sous la forme d’une pierre pu bétyle. Voir Bétyle, t. i, col. 1765, M. di Cesnola a publié un plan du temple, d’après les fouilles qu’il a faites. Cesnola, Cyprus, its ancient cities, tombs and temples, in-8°, Londres, 1877, p. 210-213 ; G. Perrot et Ch. Chipiez, Histoire de l’art dans l’antiquité, t. iii, in-4°, Paris, 1885, p. 264-275, fig. 299-203. De nouvelles fouilles ont été faites en 1888,

557. — Monnaie de Paphos.

ArTOK. KAIS. A. EEIIT. SEOrHPOS. Tête laurée de l’empereur Septime-Sévère.— Ri. KOINON K.rnPlQN. Temple d’Aphrodite-Astarthé à Paphos. Au fond, au milieu, le cippe de la déesse et, à droite et à gauche, une étoile. De chaque côté, un candélabre. Au haut, le croissant et une étoile. Sur le toit plat du temple, à droite et à gauche, une colombe, l’oiseau consacré à Astarthé.

aux frais du Cyprus Exploration Fund. Voir Journal of Hellenic Studies, t. ix (1888), p. 158-271. Le temple à l’époque romaine comprenait une cour, entourée de chambres et de portiques, dans lesquelles on entrait par un portail. Au sud se trouvent les restes d’un temple plus ancien. Sous la domination romaine, chaque année à l’époque de la fête, une longue procession se rendait au temple, venant de la nouvelle Paphos et des autres villes de l’Ile. — Voir J. T. Hutchinson et Cl. D. Cobham, A Handbook of Cyprus, in-16, Londres, 1905, p. 11.

E. Beurlier.

    1. PAPIER##

PAPIER (grec : xâp-njç ; Vulgate : charta), papyrus, matière servant de papier à écrire et formée avec le tissu intérieur du roseau de ce nom. Saint Jean, dans sa seconde Épître, t. 12, dit qu’il aurait encore beaucoup de choses à écrire à celle à qui il s’adresse, mais qu’il ne veut pas le faire ôià ^àpTou, per chartam, ce que les versions françaises traduisent : « avec du papier. » Le mot xâpiT) ; désigne le papyrus, par opposition au parchemin. Il ne peut signifier ce que nous appelons aujourd’hui le papier, fait avec des chiffons ou autres matériaux divers, qui était inconnu des anciens. À l’époque de saint Jean, on se servait surtout du parchemin pour écrire les livres, en Asie Mineure, en Grèce et en Italie, mais on employait de préférence le papyrus d’Egypte pour écrire les lettres missives. Pline, H. N., xiii, 21-22. Voir Papyrus, col. 2079 ; Parchemin, col. 2158.

    1. PAPILLON##

PAPILLON, insecte à métamorphoses, de l’ordre des lépidoptères. Voir Insectes, t. iii, col. 885. Les papillons sont des lépidoptères diurnes, et la Sainte Écriture ne parle que d’un lépidoptère nocturne, la teigne. Voir Teigne. Les papillons sont d’ailleurs relativement rares en Palestine, à cause de la sécheresse du climat et [ie l’absence de bois. Ils appartiennent à 280 espèces, analogues à celles du sud-est de l’Europe, sauf dans la région de la mer Morte, où quelques-unes se rapprochent des espèces nubiennes ou abyssiniennes. Cf. Tristram, The natural Bistory of the Bible, Londres, 1889, p. 326. H. Lesèire.