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PAQUE — PARABOLE


Mutth., xxvi, 5 ; Marc, xiv, 2. — 2. Le jeudi soir, Notre-Seigneur mangea vraiment la Pâque avecses Apôtres, dans une saile mise à sa disposition par un homme de la ville. Matth., xxvi, 17-19 : Marc, xvi, 1217 ; Luc, xxil, 7-14 Pour un motif que l’on ignore, les Juifs, cette année-là, ne faisaient la Pâque que le lendemain. Sur le jour où Noire-Seigneur a fait la Pâque, voir Cène, t. ii, col. 408-412. On ne sait pas si Pierre et Jean immolèrent dans le Temple l’agneau qui devait être mangé. Sans doute, on pouvait présenter chaque jour des victimes pacifiques que l’on traitait à Peu près comme l’agneau de la Pâque, Lev., iii, 3-5, 9-11, 14-16 ; mais la poitrine et une épaule devaient rester aux prêtres. Lev., vii, 34. L’agneau préparé par les Apôtres était donc probablement ou incomplet, ou immolé en dehors du Temple, à moins que, pour une Taison qui nous échappe, l’agneau ait pu être immolé rituellement dans les conditions que suppose l’Évangile. — 3. Arrivés au prétoire de Pilate, les princes des prêtres et les Juifs ne voulurent pas entrer, « pour ne pas se souiller, afin de manger la Pâque. t> Joa., xviii, 28. Saint Pierre même regardait comme une souillure le contact avec les païens. Act., x, 28, C’était l’enseignement des docteurs. Cf. Josèphe, Ant. jud., XIII, viii, 3 ; Cont. Apion., i, 34 ; ii, 10, 14, 36 ; Justin, xxxvi, 2, 15 ; Tacite, Hist., v, 5. Pilate se plia à leur manière de Voir, conformément aux principes de la politique romaine, toujours tolérante à l’égard des usages nationaux. Légalement, la souillure redoutée ne durait que jusqu’au soir, après purification, et n’empêchait pas de manger la Pâque à partir du coucher du soleil. Voir Impureté légale, t. iii, col. 858. Mais, comme on l’a vu plus haut, les docteurs interdisaient la Pâque à quiconque était impur au moment de l’immolation des agneaux. Il faut donc supposer que les Juifs craignaient de n’avoir pas le temps de se purifier avant trois heures de l’après-midi. — 4. Le jour de la Pâque, le procurateur avait l’habitude de délivrer aux Juifs un prisonnier à leur choix. Matth., xxvii, 15 ; Marc, xv, 6 ; Luc., xxiii, 17. Pilate n’attend pas qu’on le lui rappelle et lui-même prend les devants. Joa., xviii, 39. Les Évangélistes sont seuls à parler de cet usage. Son existence ne peut étonne r. C’est quand ils ôtèrent aux Juifs le droit de vie et de mort, Joa., xviii, 31, que les Romains durent, en compensation, leur accorder ce privilège. Les Juifs étaient satisfaits que leur fête de la délivrance fût marquée par la libération d’un prisonnier. De leur côté, les Romains voyaient peut-être dans la Pâque juive quelque chose d’analogue à leurs Lectistemia, fêtes populaires en l’honneur des dieux, dans lesquelles on tenait table ouverte et l’on exerçait l’hospitalité la plus large. Cf. Tite Live, v, 3 ; xxil, 10 ; XL, 59 ; J. C. Hottinger, De ritu climitlendi reutn in festo Paschatis, dans le Thésaurus de Hase et Iken, Leyde, 1732, t. H, p. 353-364. — 5. Le jour de la mort de Notre-Seigneur est considéré par tous, amis et ennemis, comme la veille d’un sabbat plus solennel que les autres. Joa., xix, 31. Avec ce sabbat, en effet, coïncidait pour les Juifs la fête même de la Pâque. Aussi, avant le soir, où il allait commencer, les disciples se hâtent de descendre le corps du Sauveur de la croix et de l’ensevelir sommairement. Puis, à partir de six heures, ils se tiennent en repos. Matth, fTtxvii, 57-60 ; Marc, xv, 42-46. Luc, xxiii, 50-54 ; J/w., xix, 38-42. Il est possible qu’en droit la Pâque de cette année-là ait dû être célébrée le jour même où Notre-Seigneurmangea l’agneau pascal, c’est-à-dire le vendredi, commençant le jeudi à six heures du soir. Mais personne, même parmi les disciples, ne paraît s’en être douté. Il est certain, au contraire, que le vendredi fut traité par tous comme une simple veille de fête, n’interdisant ni les travaux ordinaires, ni les jugements, ni les exécutions. Après le sabbat, le soir du samedi, dès six heures, les saintes femmes achètent ce qui

est nécessaire pour parfaire la sépulture du Sauveur, reprenant ainsi le travail permis dans l’après-midi du vendredi et incompatible à la fois avec la première journée des azymes et avec le sabbat. Marc, xvi, 1 ; Luc, xxiv, 1. — 6. Après avoir mis à mort Jacques, frère de Jean, Hérode Agrippa emprisonna saint Pierre 1, se réservant de le produire devant le peuple et de le condamner publiquement, mais seulement après les jours des azymes. Act., xiii, 3. Le roi voulait ainsi afficher son respect pour les jours saints, en évitant d’y prononcer une condamnation, et cependant profiter de la grande aftluence qui restait encore à Jérusalem, afin de prendre une mesure destinée à plaire aux Juifs. — 7. Saint Paul écrit : « Notre Pâque, le Christ, a été immolé. » I Cor., v, 7. Le Christ a remplacé l’agneau pascal, qui n’était que figuratif. Il a été immolé le vendredi, à trois heures, au moment même où commençait l’immolation des agneaux dans le Temple. Poursuivant son allusion, l’Apôtre recommande aux Corinthiens de « célébrer la fête, non avec du vieux levain ni du levain de malice et de perversité, mais avec les azymes de la pureté et de la vérité. » I Cor., v, 8. — Cf. Reland, Antiquitates sacrse, Utrecht, 1741, p. 191-193, 228-237 ; lken, Antiquitates hebraicm, Brème, 1741, p. 132-134, 308-316 ; Bàhr, Symbolik des mosaischen Cultus, Heidelberg, 1839, t. ii, p. 627-644.

IX. La Pàque chrétienne. — Dès l’origine, les chrétiens eurent à cœur de célébrer le souvenir de ce que Notre-Seigneur avait accompli pour le salut du monde, l’institution eucharistique, la mort sur la croix et la résurrection. Mais on ne s’entendit pas tout d’abord sur la manière de procéder. Dans la plus grande partie de l’Église, on adopta comme fête principale, correspondant à la Pâque juive, le jour anniversaire de la résurrection, qu’on fixa irrévocablement à un dimanche parce que l’événement avait eu lieu en effet ce jour de la semaine. Dans la province d’Asie, au contraire, on continuait, en s’appuyant sur saint Jean, à célébrer comme fête l’anniversaire de la mort du Christ le 14 nisan, qui tombait un jour quelconque de la semaine et ne coïncidait presque jamais avec la Pâque du reste de l’Église. De là, deuxPâques assez différentes quant à leur objet, la Pâque de la croix, rata^ct orauptoaijiov, et la Pâque de la résurrection, itâa^a iyaarà<n[iov. À Antioehe, on acceptait les déterminations des Juifs pour le 14 nisan, tout en célébrant la Pàque le dimanche suivant. A Alexandrie et à Rome, on calculait la date indépendamment des Juifs et l’on ne fixait jamais la fête avant l’équinoxe. Ce fut l’usage qui prévalut. Mais il resta encore d’autres divergences. À Alexandrie, la fête pouvait être fixée du quinzième au vingt et unième jour du mois lunaire ; à Rome, du quatorzième au vingtième, de sorte que la Pâque chrétienne coïncidait avec la Pâque juive, quand le 14 nisan tombait un dimanche. Au IVe siècle, l’usage romain fut modifié et les limites de la fête portées du 16 au 22. C’est le concile de Nicée, en 325, qui prescrivit définitivement de célébrer la Pâque chrétienne le dimanche qui suit la. pleine lune d’après l’équinoxe. Il chargea l’évêque d’Alexandrie de faire les calculs préalables et celui de Rome de les notifier à toute l’Église. Cf. Duchesne, La question de la Pâque au concile de Nicée, dans la Revue des questions histari~ ques, 1880 ; t. xxviii, p. 5-42 ; Hefele, Histoire des conciles, trad. Delarc, Paris, 1869, t. i, p. 291-324 ; Duchesne, Origines du culte chrétien, Paris, 1903, p. 234240 ; H. Kellner, Heortologie, Fribourg-en-B., 1901,

p. 26-36.

H. Lesêtre.
    1. PARABOLE##

PARABOLE (hébreu : mâsâl ; Septante : irapaSoÀ.Vî, Ttapoijita ; Vulgate : parabola, proverbium, simililudo, comparatio), petit récit dont les divers traits représentent, par comparaison, des réalités d’un ordre supérieur.