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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/13

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LÂCHETÉ — LACHIS


xiii, 27-34 ; xiv, 1-3 ; cf. Deut., i, 27-28 ; Saül tremblant de peur en face des Philistins, -I Reg., xxviii, 4-5 ; les Apôtres s’endormant et abandonnant Jésus au jardin des Olives, Matth., xxvi, 56 ; Marc, xiv, 50 ; Pierre le reniant, Matlh., xxvi, 69-75 ; Marc., xiv, 66-72, Luc, XXII, 56-59 ; Joa., xviii, 17-27 ; Pilate le livrant malgré la conviction <le son innocence. Matth., xxvii, 24. — D’après la traduction de la Vulgate, l'élégie de David sur la mort d’Abner commence par ces mots : « Ce n’est pas comme meurent les lâches (ignavi) qu’est mort Abner. » II Reg., iii, 33. Cette traduction est difficile à justifier. Abner, ayant été tué par trahison, n’avait succombé ni en hrave ni en lâche. Le mot que saint Jérôme a rendu par ignavi est en hébreu nâbdl, qui signifie « insensé ». Les Septante l’ont pris à tort pour un nom propre et y ont vu une allusion à la mort de Nabal, l'époux d’Abigaïl. I Reg., xxv, 38. La paraphrase chaldaïque a pris nâbdl dans le sens d’impie (et. Ps. xiv xlii, li), et l'on traduit généralement aujourd’hui l’hébreu : « Abner devait-il mourir comme un criminel, » que l’on met à mort pour lui faire expier ses crimes ?

P. Renard.

LACHIS (hébreu : Lâkiš, Jos., x, 3, 5, 23, etc. ; avec local, Lâkišâh, Jos., x, 31 ; IV Reg., xiv, 19 ; xviii, 14 ; II Par., xxv, 27 ; Septante : Λαχίς), ville importante de la tribu de Juda, dont le véritable site a été retrouvé de nos jours. Jos., x, 3 ; xv, 39, etc. Les documents cunéiformes nous en ont conservé la représentation (fig. 4) et le nom. On lit *~r~"i JH1 "ïîn’l, La-ki-su, sur un bas-relief de Ninive relatif à Sennachérib ; La-ki-si, La-ki-sa, sur les tablettes de Tell el-Amarna. Cf. F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., Paris, 1896, t. iv, p. 41 ; E. Schrader, Die Keilimchriften und das Alte Testament, Giessen, 1833, p.287 ; II. Winckler, Die Thontafeln, von Tell el-Amarna, Berlin, 1896, p. 306, 310, 338, 340, lettres 180, 181, 217, 218.

I. Situation. — Lachis appartenait au midi de la Palestine, Jos., x, 3, 5, 23 ; xii, 11, au deuxième groupe des villes de « la plaine » ou de la Séphélah, d’après l'énumération du livre de Josué, xv, 37-41. Eusèbe et saint Jerôme, Onomastica sacra, Gœttingue, 1870, p. 135, 274, la mentionnent comme étant encore de leur temps un village, x<a|U|, situé à sept milles (un peu plus de 10 kilomètres) d'Éleuthéropolis (aujourd’hui Beit Djibrîn), en allant vers le Daroma ou le sud. Dans cette direction, mais vers le sud-ouest et à une distance un peu

[Image à insérer]

3. — Colline de Tell el-Hésy. D’après une photographie.


plus éloignée, on trouve un site dont le nom UmmLâqh ou Lâkîs rappelle celui de l’ancienne cité chananéenne. Aussi jusqu'à ces dernières années, y voyait-on l’emplacement de cette ville. Cf. V. Guérin, Judée, t. ii, p. 299303. Cependant Robinson, Biblical researches in Palestine, Londres, 1856, t. H, p. 47, remarquait justement que les restes observés en cet endroit ne sont certainement pas ceux d’une antique place forte qui fût capable de résister, pour un temps du moins, aux assauts d’une armée assyrienne. Dès 1878, Conder signalait à 4 ou 5 kilomètres au sud-est une colline, nommée Tell elHésy, dont le nom et la position stratégique le frappèrent. Cf. Palestine Exploration fund, Quarterly Statement, Londres, 1878, p. 20. Le rapprochement onomastique qu’il voulut faire entre Lâkîs et el-Hésy est inadmissible, mais son coup d'œil ne l’avait pas trompé dans les autres observations. En apparence rien ne distinguait le tell de tant d’autres monticules naturels ou artificiels de la Palestine, mais sa situation à proximité des confins de l’Égypte et de la Syrie, dans cette plaine des Philistins qui, de tout temps, a servi de passage aux