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LION


v, 6 ; l, 17. Israël coupable est en face des nations comme celui qui fuit devant un lion. Am., v, 19. Mais, à leur tour, les grands de Babylone, poursuivis par le Seigneur, pousseront des rugissements de lions. Jer.,

89. — Berger défendant son troupeau contre un lion. D’après Lottus, Travela and Researches in Chaldsea, p.258.

li, 38 ; cf. Ezech., xxxviii, 13 ; Zach., xi, 3. — 5° Les rois. Leur colère est terrible comme le rugissement du lion. Prov., xix, 12 ; xx, 2. Leur injustice n’est pas moins redoutable. Prov., xxviii, 15. Ézéchiel, xxxii, 2, compare le roi d’Egypte à « vin lionceau parmi les nations ». Esther, xiv, 13, se prépare à paraître devant Asbuérus comme « en présence du lion ». Les monarques orientaux aimaient à se comparer à des lions. Osortésen se fait appeler « un lion qui frappe de la griffe et ne lâche jamais son arme » ; Thothmés III est qualifié de « lion fascinateur » dans un hymne du temps, et Sennachérib raconte qu’il partit à la guerre m en vrai lion ». Maspero, Histoire ancienne, t. i, p. 466 ; t. ii, p. 270 ; t. iii, p. 306. Saint Paul, épargné une première fois au tribunal de Néron, dit qu’il a échappé à la « gueule du lion ». II Tim., iv, 17. — 6° Les guerriers valeureux. Saül et Jonathas étaient forts comme des lions. II Reg., 7, 23. Les Gadites qui se joignirent à David étaient « semblables à des lions ». I Par., xii, 8. Cf. Is., xv, 9. Même celui qui avait un cœur de lion tremblait devant David et ses braves. II Reg., xvii, 10. Judas Machabée est comparé à un lion qui rugit sur sa proie, I Mach., iii, 4, et ses guerriers sont comme des lions. II Mach., xi, 11. — 7° Les persécuteurs. Dans Job, iv, 9-11, Éliphaz montre les méchants exterminés par le souffle de Dieu :

Le rugissement du lion Çaryêh), la voix du lion (Sâfyar),

Les dents des lionceaux (kefirîm) sont brisées,

Le lion (taîS) périt faute de proie,

Et les petits du lion (lâbV) sont dispersés.

Presque tous les noms du lion sont réunis dans ce texte. Les ennemis du juste sont des lions qui se tiennent aux aguets, rugissent, écrasent, déchirent et dévorent. Ps. vii, 3 ; x, 9 ; xvii (xvi), 12 ; xxxv (xxxiv), 17 ; lvi (lv), 5 ; lviii (lvii), 7 ; xci (xc), 13 ; civ (cm), 21. Le glaive des chefs d’Israël dévore les prophètes, « comme un lion destructeur. » Jer., ii, 30. Les faux prophètes sont à leur tour des lions qui déchirent leur proie. Ezech., XXII, 25. Les chefs impies de Jérusalem sont qualifiés de même. Soph., iii, 3. — Au Psaume xxii (xxi), 17, le texte massorétique actuel porte kâ’âri que beaucoup d’exégètes traduisent ainsi :

Voici que des chiens m’environnent,

Une-troupe de scélérats m’assiègent,

Comme un lion (fcd’drî), mes mains et mes pieds,

3a puis compter tous mes os.

Au lieu de >-ito, kâ’âri, « comme un lion, » les anciennes versions ont toutes lu un verbe, probablement n » 3, kà-ârù, « ils ont percé ; » la différence entreles deux mots n’est que d’un > à un i, si souvent écrits l’un pour l’autre. Septante : upul-av, « ils ont percé ; » de même dans les versions syriaque, arabe, éthiopienne et copte. Aquila, d’abord îfaxtjvav, « ils ont souillé, » puis èiréôïio-av, « ils ont lié ; » Symmaque : ciç ÇijToOvtes’Br^aat, « cherchant à lier ; » Vulgate : foderunt, « ils. ont percé ; » saint Jérôme : fixerunt, « ils ont fixé, » et dans quelques manuscrits : vinxerunt, « ils ont lié. » La paraphrase chaldaïque réunit les deux leçons : « ilsmordent comme un lion mes mains et mes pieds. » La leçon kâ’ârû est donc bien établie, d’autant plus que lesnotes massorétiques elles-mêmes indiquent la leçon kâ’ârû parmi les variantes de ce passage. L’idée qu’elle exprime est d’ailleurs conforme à ce qui est dit du Messie dans d’autres passages. Is., lui, 5 ; Zach., xii, 10. Cf. Frz. Delitzsch, Die Psalmen, Leipzig, 1873, t. i, p. 225. Le parallélisme, que défigure totalement la traduction

90. — Trône égyptien, avec des accoudoirs en forme de lions. D’après Charopollion, Monuments de VÉgypte, t iii, pi. CCI. vin.

moderne, redevient parfait, quant à la forme et quant au londj si l’on traduit :

Ils percent mes mains et mes pieds, Je puis compter tous mes os.

Enfin la leçon kâ’ârû se retrouve dans la polyglotte