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LOT (LA FEMME DE) — LOTUS


Est-ce là la statue dont ont parlé saint Clément, saint Irénée, et le Carmen de Sodoma ? Il est difficile de le savoir. La femme de Lot est appelée par les anciens Juifs n>"W, Edith, « le témoin, » et une de ses filles rwibr,

Plutilk. J. BONkCCORSI.

    1. LOTAN##

LOTAN (hébreu : Lôtân ; Septante : AwTtiv), fils aîné de Séir l’Horrééen. Voir Séir 1. Il avait une sœur qui s’appelait Thamna et il eut pour fils Hori et Héman ou Homam. Gen., xxxvi, 20, 22 ; I Par., i, 38-39. Lotan fut un des chef ( 'allûf) du pays de Séir, avaut que la famille d'Ésaû fùl devenue maîtresse du pays. Gen., xxxvi, 29. Thamna, sa sœur, est nommée, dans sa généalogie, probablement parce qu’elle est la même que la Thamna qui devint la seconde femme (pîlégés) d'Éliphaz, fils d'Ésaû. Gen., xxxvi, 12. Il s'établit ainsi des liens de parenté entre les anciens habitants de Séir et les descendants d'Ésaii. Voir Horréen et Iduméens, t. iii, col. 757, 834.

    1. LOTUS##

LOTUS (hébreu : SûSan ; Septante : xpivov ; Vulgate : Ulium), fleur et motif d’architecture.

I. Description. — Sous ce nom les anciens Égyptiens désignaient les fleurs de diverses Nymphéacées habitant les eaux tranquilles et chaudes de leur pays. Ces grandes herbes aquatiques sont fixées au sol par des rhizomes charnus qui se ramifient dans la vase où ils enfoncent de nombreuses racines latérales, et qui produisent sur leur face dorsale des pétioles et des pédoncules assez allongés pour que les fleurs et les limbes foliaires viennent s'épanouir à l’air libre, malgré la profondeur des eaux. La fleur se compose d’un réceptacle charnu, étalé ou même creusé en forme de coupe, logeant en son milieu les carpelles avec leurs nombreux ovules. Les graines à maturité renferment un embryon recouvert par un périsperme charnu doublé extérieurement par un albumèfr’farineux. Les sépales, au nombre de

112. — Nymplixa Lotus.

4 ou 5, bordent la coupe réceplaculah’e, puîs en dedans, suivant une spirale continue, une série de larges pétales passe insensiblement à des staminodes rétrécis pour se terminer par de vraies étamines à filets minces et an thères fertiles. Les fleurs sont blanches dans le Nymphsea Lotus (flg. 112) de Linné, dit lotus blanc, et les feuilles bordées de dents aiguës. Dans le lotus bleu, Nymplixa stellata de Wïlldenow (fig. 113), les pétales

113. — Nymphœa stellata.

sont azurés, plus étroits, et les anthères pourvues d’un long appendice. Enfin, le lotus rose, Nymphiea Nelwnibo de Linné (fig. 114), est placé aujourd’hui dans un genre distinct, Nelumbium, pour ses feuilles qui se dressent en l’air au lieu de reposer à la surface de l’eau, et dont le limbe est pelté-orbiculaire au lieu d'être échancré en cœur comme dans les précédents. En outre, à la maturité, ses fruits libres indéhiscents et réduits chacun à une seule graine font saillie hors des alvéoles du réceptacle qui prend une forme comparable à celle d’une pomme d’arrosoir. Ce Nelumbium speciosum semble aussi avoir une origine plus orientale et n'être en Egypte que naturalisé. F. Hy.

II. Exégèse. — Le nom égyptien du lotus blanc, Nymphxa Lotus, est intéressant à noter à cause de sa ressemblance avec le nom hébreu du lis. Il se. présente

fréquemment dans les textes sous la forme — ^-. "^^ seSni, suSin : c’est bien le même mot que le SùSan hébreu. Seulement ce dernier s’applique d’ordinaire à d’autres plantes que le lis des eaux ou lotus. Voir Lis, col. 283. Il paraît cependant retenir ce sens de lotus dans III Reg., vil, 19, 22, 26, 49, où il s’agit d’un motif d’architecture. — Le lotus blanc se trouve représenté sur les monuments les plus anciens de l’Egypte ; ses fleurs bien conservées, disposées en guirlandes se rencontrent souvent dans les tombeaux ; elles servaient d’ornement aux Égyptiennes. « Il n’est pas rare de voir, dit V. Loret, La Flore pharaonique, 2e édit., Paris, 1892, p. 114, surtout à l'époque des Ramessides, des femmes coiffées d’un diadème d’or autour duquel s’enroulent en spirale des pédoncules du Nymphxa Lotus, dont les fleurs viennent gracieusement retomber sur le front. » Est-ce à cet ornement que fait allusion le traducteur latin de Judith, x, 3, qui, parmi les paruresde l’héroïne, signale les lilia, ce mot pouvant s’appli-