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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/262

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MAGHABËES (LIVRES DES)


celui de l’édition publiée par ordre de Sixte V, Vêtus 1’estamentum juxta Septuaginta ex auctoritate Sixti V, Pont. Max. editum, in-f°, Rome. 1587. On ignore d’après quel manuscrit y ont été publiés les deux livres des Machabées. On trouve une ample collection de variantes dans le tome v du Velus Testamentum grsecum de Holmes et Parsons, in-f « , Oxford, 1798-1827, et dans le Vêtus Testamentum grsece juxta Septuaginta interprètes de Tischendorf, t. ii, 6e édit., Leipzig, 1880. Parmi les autres éditions critiques il faut citer Lib. apocr. Vet. Test, grsece, edid. Fritzche, Leipzig, 1871 ; The Old Testament in Greek by Swete, in-8o, Cambridge, 2e éd., 1899. La version grecque est très ancienne, car Josèphe s’en est servi dans la rédaction des livres XII et XIII des Antiquités judaïques et la souvent copiée mot pour mot.

2o Versions latines. — La version latine incorporée dans la Vulga te n’est pas de saint Jérôme, c’est l’ancienne italique. Un manuscrit de Paris du fonds de Saint-Germain-des-Prés contient une autre version des treize premiers chapitres. Elle a été publiée par Sabatier, Bibliorum Sacror. latinse versïones antiques, in-f°, Reims, 1743, t. ii, p. 10-13. Cf. Heysen et Tischendorf, Biblia sacra latina Vet. Testamenti Hieronymo interprète ex antiquis. auctoritate in stichos descripta, in-8o, Leipzig, 1873.

3o Versions syriaques. — La Peschito contient la traduction des deux livres des Machabées. Elle se trouve dans le tome ix de la Polyglotte de Paris et dans le tome rv de la Polyglotte de Londres. Elle a été reproduite à part dans les Libri Vet. lest, apocryphi syriace, édit. Lagarde, in-8o, Leipzig, 1861. Dans le manuscrit de Milan de la Peschito se trouve une traduction syriaque du texte grec reçu qui va jusqu’au chapitre 14 ; Translatio Syra Pescitto Veteris Testamenti ex codice ambrosiano, édit. Ceriani, 2 in-4o, Milan, 18761883.

m. auteur et date. — On ignore le nom de l’auteur du premier livre des Machabées. C’est un Juif de Palestine, comme le prouve la langue dans laquelle il a écrit et sa parfaite connaissance de la topographie palestinienne. Il vivait au temps de Jean Hyrcan (136-106 avant J.-C.) ; il se réfère en effet à l’histoire de son pontificat pour les événements delà fin de son règne qu’il ne raconte pas. I Mach., xvi, 23-24. Le style de ce livre est simple et concis. L’auteur est sobre de réflexions personnelles. Il s’élève cependant à une haute éloquence et devient presque poétique dans le récit des malheurs ou des triomphes de son penple. Cf. i, 26-29 ; 38-42 ; iii, 3-9, 35-36 ; iv, 38-40. On retrouve dans ces passages le parallélisme des poètes hébreux. Son ardente pitié, son dévouement à la loi et au culte sacré, son horreur pour les infamies des rois de Syrie apparaissent dans tout le livre. Cependant ces sentiments sont rarement exprimés.

IV. DIVISION ET analyse. — Le premier livre raconte la lutte que les Juifs soutinrent pour la délense de leur liberté religieuse et politique contre les rois de Syrie Séleucus IV, Antiochus IV Épiphane, Antiochus V Eupator, Démétrius Ier, Démétrius II et Antiochus VII Sidétès, c’est-à-dire de 187 av. J.-C. à 106. Leurs chefs furent Mathathias et ses trois fils Judas Machabée, Jonathas et Simon. — On peut le diviser de la manière suivante : 1o Introduction, i-ii. — 1. Après avoir rappelé, I, 1-10, les conquêtes d’Alexandre le Grand et le partage de son empire, l’écrivain sacré, 2, passe au règne d’Antiochus IV Épiphane. Il décrit les attentats sacrilèges de ce prince contre le Temple, la ville sainte et la Judée tout entière et raconte les débuts de l’insurrect’on juive contre le tyran, i, 11-n, 70. — 2o Histoire des guerres des Machabées. Première section, contenant le récit détaillé des combats, des victoires et de l’administration de Judas Machabée, iii, 1-ix, 22. — Seconde section, gouvernement de Jonathas, ix, 23-xii, 54. — Troisième section. Gouvernement de Simon, xiii, 1-xvi, 17. —

Conclusion : avènement de Jean Hyrcan, fils et successeur de Simon, xvi, 18-24. Voir Judas 3 Machabée, t. iii, col. 1790 ; Jonathas 3, t. iii, col. 1617 ; Simon ; Jean Hyrcan 4, t. iii, col. 1154.

v. valeur historique. — La valeur historique du premier livre des Machabées n’est contestée aujourd’hui par aucun historien, du moins en ce qui touche à la Palestine et à l’histoire du peuple juif. « On ne peut avoir aucun doute, dit E. Schûrer, Geschichte des judischen Volkes im Zeitalter Jesu Christi, in-8o, Leipzig, 1890, t. ii, p. 580, sur la créance qu’il mérite. C’est une des sources les plus dignes de foi que nous possédions sur l’histoire du peuple juif. Il a en particulier une valeur exceptionnelle en ce qu’il date les événements d’après une ère fixe, celle des Séleucides, qui commence en l’an 312 avant J.-C. » Il ajoute cependant : « L’auteur est médiocrement renseigné sur les nations étrangères. On reconnaît le langage naïf d’un observateur qui étudie exclusivement les événements d’après les sources indigènes. » 1. La première critique faite au livre des Machabées est relative à I, 1. Le texte grec porte qu’Alexandre régna le premier en Grèce, après Darius. Cf. I Mach., vi, 2. C’est l’Asie grecque que l’auteur juif envisage quand il parle de la Grèce. Voir Alexandre 1, t. i, col. 346. En fait, il est certain qu’Alexandre est le premier qui ait substitué un royaume grec, en Asie, à la souveraineté perse. E. Frœhlich, Annales compendarii regum Syriæ, in-8o, Vienne, 1744, p. 31. Cf. Imhoof-Blumer, Portrâtkôpffe aufantiken Mùnzen, Hellenischer und hellenisierter Vôlker, in-4o, Leipzig, 1885, p. 14-Aujourd’hui un historien pourrait parfaitement dire qu’Alexandre est le premier roi de Grèce, par opposition aux princes locaux qui le précédèrent. On pourrait même dire qu’il fut le seul, puisque après lui son royaume fut divisé. Le roi de Macédoine devint roi de Grèce, comme le roi de Prusse devint empereur d’Allemagne en 1870. — 2. La seconde objection porte sur la partage que, d’après I Mach., i, 6-7, Alexandre fit de son royaume entre ses généraux avant de mourir. Quinte-Curce, x, 10, dit que plusieurs ont cru en effet qu’Alexandre avait fait ce partage par testament, mais il n’est pas de leur avis. L’opinion de Quinte-Curce ne suffit pas à infirmer celle d’un écrivain antérieur, comme l’est l’auteur des Machabées. En réalité, on ne sait rien de ce qui s’est passé à la mort d’Alexandre, sur les circonstances de laquelle ont circulé les bruits les plus contradictoires. Arrien, Exped. Alexandr., VII, xvi, 27 ; Diodore de Sicile, xviii, 2 ; Justin, xii, 15. Voir Alexandre 1, t. i, col. 346. —3. La troisième difficulté est relative au passage qui concerne les Romains, I Mach., viii, 1-16. Il est certain que le tableau de la constitution et de l’histoire de Rome contenu dans ce chapitre n’est pas entièrement exact, mais l’auteur n’a pas eu d’autre intention que de rapporter ce que Judas avait entendu dire, r^otiot, ScriY^uavro, audivit, audierunt. Dans ces conditions, il n’a pas à rectifier les inexactitudes de la rumeur publique mais à la rapporter telle quelle. — 4. La dernière inexactitude reprochée à l’auteur, est d’avoir supposé des liens de parenté entre les Spartiates et les Juif ?. I Mach., xii, 5-23. Dans ce passage, il cite deux documents, une lettre de Jonathas aux Spartiates et une réponse d’Arius, roi de Sparte. L’affirmation est le fait de ces deux personnages et non celle de l’auteur. Il cite les documents tels qu’ils ont été écrits, c’est le devoir de tout historien consciencieux. Voir Lacédémoniens, t. iv, col. 7. Voir sur ces difficultés, F. Vigouroux, Les Livres Saints et la critique rationaliste, 5e édit, t. iv, 1902, p. 613-637.

ri. sources. — L’auteur, outre ses souvenirs personnels, avait consulté les annales contemporaines. Il parle de celles qui concernent le pontificat de Jean Hyrcan, I Mach., xvi, 23-24 ; il est probable qu’il en existait de semblables pour les gouvernements précédents. Il cite