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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/27

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LAMBRIS — LAME D’OR

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Dans le Temple d’Hérode, les plafonds étaient lambrissés en bois et sculptés en haut relief. Josèphe, Ant. jud., XV, XI, 5. — 2° Les palais de Salomon furent égaJement parés de lambris de cèdre ou de cyprès. Le portique du trône, où se rendait la justice, était lambrissé de cèdre du haut en bas. III Reg., vii, 7. Ce même genre de décoration fut adopté pour le palais du roi et celui de la reine. III Reg., vii, 8-12. L'Épouse du Cantique, i, 16 (17), fait allusion à des lambris de cyprès, dans le palais où elle habite. Le roi Joachaz fit lamirisser sa maison en bois de cèdre. Jer., xxil, 14. A JBabylone, on avait aussi adopté cet usage de revêtir l’intérieur des palais de bois précieux. Les rois se vantent, dans leurs inscriptions, d’avoir fait apporter dans leur capitale des bois de cèdre, de pin et de chêne tirés de l’Amanus et du Liban. Cf. Rabelon, Archéologie orientale, Paris, 1888, p. 72-73 ; F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes, 6e édit., t. iii, p. 288-291. Ils durent en utiliser une partie à faire des lambris, car Sophonie, ii, 14 (hébreu), annonce à Babylone que ses lambris de cèdre, 'arzdh, seront arrachés. — 3° L’usage des lambris passa des palais aux maisons des particuliers plus aisés. Dès le retour de la captivité, les grands de Jérusalem restaurèrent leurs maisons et les firent lambrisser, ce qui leur attira cette apostrophe d’Aggée, i, 4 : « Est-ce le temps d’habiter vos demeures lambrissées {sefûnim, xotXôora9[j.ot, laqueatœ), quand le Temple est détruit ? » Cf. Pline, H. N., xxxiii, 18 ; xxxv, XL, 1, 2.

H. Lesêtre.

LAMECH (hébreu : Lémék ; à la pause : Lâmék ; Septante : Aâu.ex), norn de deux patriarches antédiluviens. L'étymologie de ce nom est inconnue et les explications qu’on a essayé d’en donner ne sont pas satisfaisantes.

1. LAMECH, le cinquième descendant de Caïn, fils de Mathusaël et père de Jabel, de Jubal, de Tubalcaïn et de Noéma. Gen., iv, 18, 22. Il est, avec Hénoch, le seul Caïnite sur lequel la Genèse donne quelques détails biographiques. Elle nous apprend qu’il eut deux femmes, Ada et Sella, peut-être pour indiquer qu’il fut le premier qui pratiqua la polygamie. C’est à elles qu’il adressa les vers suivants qui sont le plus ancien morceau poétique contenu dans la Bible :

Ada et Sella, écoutez ma voix,

Femmes de Lamech, prêtez l’oreille à mes paroles :

J’ai tué un homme pour ma blessure

Et un jeune homme pour ma meurtrissure.

Sept fois sera vengé Caïn

Et Lamech soixante-dix-s.ept fois. Gen., iv, 23-24.

A quels faits ces vers font-ils allusion ? II est impossible de le dire, mais plus ils sont obscurs, plus on a fait d’hypothèses à leur sujet parmi les Juifs et parmi les chrétiens. Saint Jean Chrysostome, Boni, xx. In Gen., 2, t. un, col. 168 ; Exp. in Ps. vi, 2, t. lv, col. 73, voit en lui un meurtrier repentant qui obtient le pardon de son crime. Cf. S. Basile, Epist., cclx, 2-5, t. xxxii, col. 936-964 ; Théodoret, Quxst. in Gen., q. xi.iv, t. lxxx, col. 145 ; Cornélius a Lapide, In Gen., iv, 23, dans Migne, Curs. compl. Script. Sacr., t. v, col. 300. D’après une tradition rapportée par saint Jérôme, Epist. xxxvi, ad Damas., 4, t. xxii, col. 455, Lamech aurait tué accidentellement Caïn, le prenant, ajoute Jarchi, pour une bête fauve, lorsqu’il était à la chasse. Que Lamech ait été le meurtrier de Caïn, c’est ce que semblent dire en effet les mots : « sept fois sera vengé Caïn, » qui rappellent les paroles de Dieu au meurtrier d’Abel. Gen., iv, 15. Beaucoup de commentateurs modernes, à la suite de Herder, Histoire de la poésie des Bébrettx, traduct. Carlowitz, dial. x, 1855, p. 241, croient que le patriarche, mis en possession, par les inventions métallurgiques de son fils Tubalcaïn, d’armes inconnues avant lui, brave dans ce chant tous ses ennemis, parce

qu’ils seront incapables de résister aux coups des épées forgées par les siens, et ils donnent à ces vers le nom de <r chant du glaive ». Cette opinion, quoiqu’elle ait trouvé grande faveur, ne s’appuie sur rien de précis dans le texte. Il n’est pas dit, Gen., IV, 22, que Tubalcaïn ait forgé des armes et Lamech ne parle point d'épée. H. Gunkel, Genesis, in-8°, Gœttingue, 1901, p. 47. Le seul point qui ressorte clairement de ses paroles, c’est que le sang versé doit être vengé. Dans ces temps primitifs, la loi de la vengeance du sang étant le seul moyen d’empêcher les meurtres. Voir Goël, ii, zv, t. ii, col. 261. Lamech était le chef de la tribu des Caïnites ; il semble avoir été célèbre par sa force, ses fils le rendirent plus célèbre encore par leurs inventions et son nom resta populaire, quoique enveloppé d’obscurité, grâce à tous ces souvenirs et au vieux chant qu’on se transmit d'âge en âge. Ce chant est adressé à ses deux femmes. On trouve, chez les Arabes, plusieurs poèmes qui sont pareillement adressés aux femmes du poète. Avec Lamech et ses fils finit l’histoire des descendants de Caïn. « Combien cette conclusion de l’histoire primitive des Caïnites est significative ! Un chant de meurtre couronnant une histoire inaugurée par un meurtre ! » H. J. Crelier, La Genèse, 1888, p. 75. —Voir Hase, De oraculo Lamechi, Brème, 1712 ; Schrôder, De Lamecho homicida, Marbourg, 1721.

F. Vigouroux.

2. LAMECH, le septième descendant de Set ii, dans la généalogie de Gen., v, 25-31. Il était fils de Mathusala et devint le père de Noé. Gen., v, 25, 30 ; I Par., i, 3 ; Luc, iii, 36-37. Il était âgé de 182 ans quand il engendra Noé et mourut à l'âge de 777 ans, c’est-à-dire 595 ans après, d’après les chiffres du texte hébreu. S’il fallait en croire certains exégètes rationalistes, le père de Noé serait le même que Lamech, père de Jabel, de Jubal et de Tubalcaïn. Comme ce nom, ainsi que celui d’Hénoch, se trouve tout à la fois dans la généalogie caïnite et dans la généalogie séthite, Philippe Buttmann (1764-1829), le premier, soutint en 1828, Mythologus oder gesammelte Abhandlungen ûber die Sagen der Alterihums, 2 in-8°, Berlin, 1828, t. i, p. 152-179, que les deux généalogies n’en formaient primitivement qu’une. Mais de la présence fortuite de deux noms semblables dans les deux listes à des places différentes, on n’a pas le droit de conclure à leur identité. On rencontre des noms qui sont pareils dans les généalogies de tous les pays. Ici, les différences sont nombreuses entre les deux tables généalogiques. Nous avons dix générations dans la descendance de Seth ; il n’y en a que huit dans celle de Caïn. Les détails historiques donnés sur les deux Hénoch et sur les deux Lamech sont complètement différents ; l’ordre des noms n’est pas le même ; la généalogie séthite seule marque la durée de la vie des patriarches. Voir F. Vigouroux, Les Livres Saints et la critique rationaliste, 5e édit., 1902, t. iv, p. 218-221 ; Fr. von Hummelauer, Comm.in Gènes., 1895, p. 184-189 ; Fr. Lenormant, Les origines de l’histoire, 1880, 1. 1, p. 176-181 ; K. Budde, Die biblische Urgeschichte, in-8°, Giessen, 1883, p. 89-182.

3, LAMECH, livre apocryphe. Voir Apocryphes, 7, 1. 1, col, 771.

    1. LAMED##

LAMED, nom de la douzième lettre de l’alphabet hébreu. Ce mot signifie aiguillon de bœuf, comme malmàd. Jud., iii, 31. Sa forme, dans l'écriture phénicienne, est considérée comme représentant grossièrement un aiguillon : 7, £.

    1. LAME D’OR##

LAME D’OR (hébreu : sîs ; Septante : ité-ra).ov ; Vulgate : lamina), ornement d’or que le grand-prêtre portait sur le front, en avant de la tiare. Voir t. iii, fig. 64, col. 296. — 1° Le mot sîs a ordinairement le sens de t feuille » ou de d pétale », Is., XL. 6-8 ; Job, xiv, 2 ; Ps.