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MADON — MAGDAL


Plusieurs égyptologues ont lu le nom de Mâdon dans une inscription de Thothmès III racontant ses campagnes en Asie (G. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, ¥ édit., 1886, p. 202), mais la lecture était inexacte. M. Maspero, dans la nouvelle édition de son Histoire, t. ii, 1897, p. 268, lit avec raison Mitâni, contrée de la Babylonie occidentale. Cf. E. A. W. Budge, History of Egypt., t. iv, Egypt and her Asiatic Empire, 1902, p. 38, 54, 87, 165. F. Vigouroux.

    1. MAÉLETH##

MAÉLETH (hébreu : Mahâlat ; Septante : MasXIG), mot hébreu que les Septante et la Vulgate ont transcrit, sans le traduire, dans le titre du Ps. lu (un), 1, et du Ps. lxxxvii (lxxxviii), 1. Dans ce dernier Psaume, la Vulgate écrit Maheleth. — La signification de ce mot est incertaine. D’après les uns, il signifie maladie, sens du mot mal.tâléh, II Par., xxi, 15 ; Prov., xviii, 14, ou mahàldh, Exod., xv, 26 ; xxiii, 25 ; I (III) Reg., viii, 37 ; II Par., vi, 28, et s’applique à deux Psaumes composés à l’occasion d’une maladie. Mais si cette application convient au Ps. lxxxvii, elle ne convient pas également au Ps. lu. D’après d’autres, il désigne un instrument à cordes. Gesenius, Thésaurus, p. 476 ; Id., Wôrterbuch, 12e édit. (Fr. Buhl, 1895, p. 412) ; d’après d’autres encore, un chant ou un air particulier. Frz. Delitzsch, Psalmen, 4e édit., 1883, p. 409, l’entend d’un air triste. Aquila a rendu mahâlat par èm xopzta ; Symmaque, par Sii -/opoO ; Théodotion, par ûitèp zrç -/opsfa ;  ; saint Jérôme, dans sa traduction sur l’hébreu, par per chorwm. Cités dans Origène, Hexapl., in loc, t. xvi, part, i, col. 847850. Cette indication « pour la danse » n’est pas en rapport avec le contenu des Psaumes. En résumé, la signification de niahâlaf est douteuse, comme celle de plusieurs autres mots qu’on lit dans le titre des Psaumes. Cf. Frd. Bæthgen, Die Psalmen, 1892, p. xviii.

    1. MAES André##

MAES André, en latin Màsius, commentateur catholique, né à Linnich, près de Bruxelles, le 30 novembre 1514, mort à Levenaar le 7 avril 1573. Il voyagea beaucoup en Allemagne et en Italie et fut le secrétaire de Jean de Weze, évêque de Constance, archevêque de Lunden et abbé de Reichenau. Il eut à remplir diverses légations à Rome et devint conseiller du duc de Clèves, Guillaume. Il a composé un important commentaire sur le livre de Josué : Josue imperatoris historia illustrata atque explicata, in-f°, Anvers, 1574. À la fin se trouve : In Deuteronomii c. xri et seq. Annotationes. Cet ouvrage de A. Mæs a été inséré dans le t. il des Critici sacri et Migne l’a reproduit dans les t. vu et vm de son Cursus completus Scripturx Sacrse. On a aussi de lui : De paradizo commentarius, in-12, Anvers, 1569, traduit du syriaque de l’évêque Moïse de Bar-Cépha, accompagné de plusieurs pièces ; il a été réimprimé dans la 2e édition des Critici sacri ; Disputatio de Coma Domini, Anvers, 1575. — Voir Valère André, Bibliotheca Belgica, 1643, p. 51 ; Paquot, Mémoires pour servir à l’histoire littéraire des Pays-Bas, 1766, t. ix, p. 197 ; Biographie nationale, Bruxelles, 1894-1895, t. xm.

col. 119-125.

B. Heurtebize.
    1. MAGALA##

MAGALA (hébreu : ham-ma’egâlâh ; Septante : (rrpoYYÛXuoiç, « rondeur, rond » ). Le terme hébreu ne désigne pas une localité de ce nom, comme l’a compris la Vulgate, mais le camp de l’armée israélite que Saül avait conduite contre les Philistins. David se rendit au camp pour porter des provisions à ses frères qui étaient au nombre des soldats de Saûl. I Reg., xvii, 20. Un peu plus loin, xxvi, 57, la Vulgate a traduit le même mot ma’egâlâh par « tente », mais là aussi il signifie « camp » du roi Saûl. Cette expression, dérivée de’dgal, « rouler » comme une roue, ou de’âgâlàh, « char, » se disait d’un campement, sans doute parce qu’on le fortifiait en plaçant tout autour des chariots qui lui ser vaient de retranchement et de défense. Cf. Gesenius, Thésaurus, p. 989.

    1. MAGALHAENS Côme##

MAGALHAENS Côme, né à Braga en 1553, mort à Coïmbre le 9 octobre 1624. Admis dans la Compagnie de Jésus en 1567, il enseigna sept ans les humanités et la rhétorique, huit ans la théologie morale et quatre ans l’Ecriture Sainte. Ses ouvrages d’exégèse sont nombreux et importants. Ce sont : 1° Commentant in Canticuni primum Mosis, Lyon, 1609 ; 2° De ecclesiastico principatu libri très,-in quibus Epistolx très B. Pauli Apostoli quse pontificisevocari soient, commentariis illustrantur r Lyon, 1609 ; 3° In sacram Josue historiam commentariorum tomi duo, Tournon, 1612 ; 4° In Mosis canlica et benedicliones patriarcharum commentariorun libri quatuor, Lyon, 1619 ; 5° In sacram Judicum historiam explanationes et annotationes morales, Lyon, 1626. Il nous reste encore de lui en manuscrit Eayplanatio panegyricaincap. XII Apocalypsis « Signum magnum, apparuit in cœlo ». P. Bliard,

    1. MAGDAL##

MAGDAL, MAGDALUM (hébreu : Migdôl ; Septante : MocySwXov), nom d’une seule localité d’Egypte, selon les uns ; de deux localités, selon les autres. La Vulgate a rendu le nom hébreu Migdôl par Magdalum dans Exod., xiv, 2 ; Num., xxxiii, 7, et Jer., xliv, 1 ; xlvi, 14 ; par turris, « tour, » dans Ezech., xxrx, 10 ; xxx, 6, où elle traduit ; a turre Syenes usque ad terminos Mthiopix, « depuis la tour de Syène [jusqu’aux frontières de l’Ethiopie], » au lieu de : « Depuis Migdôl jusqu’à Syène [et aux frontières de l’Ethiopie]. » Le mot est sémitique et signifie » tour ». Il entre dans la composition de plusieurs noms propres de lieux : Magdalel, Magdalgad, Mk/dol-’dder. On le trouve assez fréquemment

en Egypte, sous la forme, /^t ^^ ! | À LE, pe-mâlttal, dans les inscriptions de la XIX « et de la XXe dynasties, époque où les pharaons introduisirent dans leur langue un certain* nombre de mots empruntés aux Sémites. Plusieurs tours ou forteresses ainsi nommées furent construites sur la frontière orientale de l’Egypte. On les distinguait les unes des autres en ajoutant au mot maktel, le nom du roi qui les avait bâties, Séti I er, Ménephtah, Ramsès II. Une Magdal est nommée dans une des lettres trouvées à Tell el-Amarna, et écrite au pharaon d’Egypte par le roi d’Accho (plus tard Ptolémaïde). Voir W. Budge, History of Egypt, 1902, t. iv, p. 228.

1. MAGDAL, forteresse égyptienne située à la pointe septentrionale du golfe de Suez, près de Phihahiroth. Exod., xiv, 2 ; Num., xxxiii, 7. Les Israélites campèrent dans son voisinage, immédiatement avant le passage de la mer Rouge. Il est impossible d’en déterminer la position d’une manière plus précise. Elle faisait probablement partie de la ligne de fortifications qui défendait alors la frontière orientale de l’Egypte contre les invasions des tribus pillardes du désert. Une inscription de Séti I er nous apprend que ce pharaon, à son retour de Syrie, passa par un endroit ainsi nommé lorsqu’il entra dans son royaume. H. Brugsch, Geographische Inschriften, Leipzig, 1857-1860, Tafel xlviii, n° 1266 b. Cf. Chahas, Mélanges égyptologiques, ne série, p. 128-129.

2. MAGDAL, localité d’Egypte mentionnée dans Jérémie, xliv, 1 ; xlvi, 14, et dans Ézéchiel, xxix, 10 ; xxx, 6. Jérémie nous apprend que, de son temps, des Juifs demeuraient à Magdal et dans plusieurs autres villes d’Egypte ; il leur reproche leur conduite et leur prédit qu’ils n’échapperont pas à Nabuchodonosor, roi de Babylone, non plus que le pays où ils ont voulu chercher un refuge. Ézéchiel annonce que l’Egypte sera dévastée depuis Magdal jusqu’à Syène. Syène marquant la frontière méridionale, Magdal doit marquer la frontière