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MALCHUS — MALE


    1. MALCHUS##

MALCHUS (grec : MstXx°s)> serviteur (SoOXoi ; ) du grandprêtre Caïphe qui se rendit au jardin des Olives avec ceux qui allaient arrêter Notre-Seigneur. Comme il se distinguait sans doute parmi les plus ardents contre le Sauveur, saint Pierre voulut le frapper de son épée, mais il lui coupa seulement l’oreille droite. Jésus guérit aussitôt sa blessure. Les quatre évangélistes ont raconté cet épisode, Matth., xxvi, 51 ; Marc, xiv, 47 ; Luc, xxii, 50-51, mais saint Jean, xviii, 10, est le seul qui nous ait conservé le nom de Malchus et qui nous apprenne que l’apôtre qui l’avait blessé était Pierre. Saint Matthieu, saint Marc et saint Jean ne mentionnent pas la guérison de la blessure, mais saint Luc, qui note avec soin les détails qui l’intéressaient comme médecin, marque que Jésus guérit le serviteur du grand-prêtre en lui touchant l’oreille (à^itievoç toO ùm’ou), d’où l’on peut conclure qu’elle n’avait pas été coupée complètement. Malchus avait un de ses parents qui était comme lui au service du grand-prêtre et ce fut ce parent qui demanda à Pierre, dans la cour de Caïphe : « Ne t’ai-je pas vu dans le jardin (des Olives) avec lui (Jésus) ? » et l’apôtre renia alors son Maître. Joa., xviii, 26-27. — Le nom de Malchus, dérivé de mélék, « roi, » est sans doute le même nom que Mallùk (Vulgate : Maloch et Melluch), que nous lisons I Par., vi, 29 (Vulgate, 44) ; I Esd., x, 32 ; II Esd., x, 4, 27 ; xii, 2. Il devint assez commun parmi les Grecs, mais il était donné spécialement à des personnes d’origine orientale. Voir W. Pape, WSrterbuch der griechischen Eigennamen, 8e édit., 1863-1870, t. ii, p. 850.

    1. MALDER Jean##

MALDER Jean, théologien catholique, né à Lewes-Saint-Pierre, près de Bruxelles, le 14 août 1563, mort à Anvers, le 21 octobre 1633. Il fit ses études à Douai et à Louvain, et en 1586 obtint dans cette dernière ville une chaire de philosophie. En 1594, il se fit recevoir docteur en théologie, obtenait ensuite la chaire de théologie seholasti que et devenait chanoine de Saint-Pierre. Il fut choisi pour être supérieur du séminaire en 1598, et en 16Il il était élu évêque d’Anvers. On a de lui Commentarius in Cantica Canticorum, in-8°, Anvers, 1628. — Voir Valère André, Bibliotheca Belgica (1643), p. 531 ; Paquot, Mémoires pour servir à l’histoire littéraire des Pays-Bas (1766), t. vii, p. 18 ; Dupin, Table des auteurs du xvip siècle (1719),

col. 1758.

B. Heurtebize.
    1. MALDONADO ou MALDONAT Jean##

MALDONADO ou MALDONAT Jean, né en 1534 à Casas de la Reina (Estramadure), mort à Rome le 5 janvier 1583. Il enseignait depuis quelque temps à Salamanque, lorsque Dieu l’appela à la vie religieuse. Reçu au noviciat de la Compagnie de Jésus à Rome, le 10 août 1562, il fut envoyé l’aimée suivante à Paris, où il professa avec grand éclat la philosophie et la théologie. En quittant la France il se rendit en Lorraine pour y visiter les maisons de son ordre. Rappelé à Rome par Grégoire XIII, afin de travailler à l’édition de la Bible grecque des Septante, il mourut dans cette ville peu après son retour. Il nous reste de Maldonat sur l’Écriture Sainte trois ouvrages considérables, dont de nombreuses éditions en France, en Allemagne et en Italie attestent le succès : 1° Joannis Maldonati Soc. Jes. theologi Commentarii in quatuor Evangelistas, Pont-à-Mousson, 1596 ; Venise, 1597, 1606 ; Lyon, 1598 et 1615 ; Brescia, , 1598 ; Mayence, 1602, 1622, 1874 ; Paris, 1617, 1621, etc. ; 2° Commentarii in prophetas IV, Jerenxiam, Ezechielem, Baruch et Danielem, Lyon, 1609 ; Paris, 1610 ; Tournon, 1611 ; Mayence, 1611 ; Bruxelles, 1636. — Le commentaire sur Ezéchiel a été inséré dans le Cursus Script. Sac. de Migne, t. xrx, col. 645-1016 ; 3° Commentarii in preecipuos Sacres Scripturee libros Veteris Testamenti, in-f », Paris, 1643°. La bibliothèque de l’école Sainte-Geneviève, à Paris, possède une courte dissertation inédite De Scriplurse authoritate, due à la

plume du savant religieux. — Voir P. Prat, Maldonat et l’Université de Paris, in-8°, Paris, 1866.

P. Bliard.

MALE (hébreu : zdkâr, zàkûr ; Septante : a.pa-iv, àpævt xôç ; Vulgate : mas, masculus, masculinus ; quelquefois :

gébér, àvqp, vir), individu appartenant au sexe masculin.

Le mot est employé à propos des hommes et des animaux.

I. Les hommes. — 1° Quand Dieu créa l’homme « il les créa mâle et femelle ». Gen., i, 27 ; v, 2. Le passage du singulier collectif’otô, « lui, » l’homme, au pluriel’otâm, « eux, » les deux premiers êtres humains, montre très nettement que les deux sexes ne sont pas réunis dans le même individu, mais appartiennent chacun à un individu différent. Cf. Matth., xix, 4 ; Marc, x, 6. Du récit de la création d’Adam et d’Eve, comme de celui de leur désobéissance à Dieu, résulte l’idée, très accentuée chez les Hébreux, de la supériorité de l’homme sur la femme. — 2° Le mâle n’enfante pas, Jer., xxx, 6, mais la femme recherche l’homme. Jer., xxxi, 22 ; Eccli., xxxvi, 23. Job, iii, 3, et Jérémie, xx, 15, en parlant de leur propre naissance, maudissent le jour où il a été dit : Un mâle est né. La femme de l’Apocalypse, xii, 5, 13, enfante un mâle ; c’est la figure de l’Église qui enfante soit le chrétien, soit un peuple à la foi. — Après la naissance d’un enfant mâle la mère reste impure pendant quarante jours ; après la naissance d’une fille, l’impureté dure le double de temps. Lev., xii, 2-5. — La sodomie, ou commerce criminel entre mâles, est sévèrement prohibée. Lev., xviii, 22 ; xx, 13 ; Rom., i, 27 ; I Cor., vl, 10 ; I Tim., i, 10. Il est également défendu aux hommes de prendre des habits de femme et réciproquement. Deut., xxii, 5. — 3° C’est à tous les mâles sans exception qu’est imposée la circoncision. Gen., xvii, 4, 10, 12, 23 ; xxxiv, 15, 22, 24 ; Exod., xii, 48. — 4° Dans les dénombrements, ce sont surtout les mâles dont il est tenu compte. Num., i, 2, 20, 22 ; iii, 15, 22, 28, 34, 39, 40, 43 ; xxvi, 62 ; I Esd., vin, 3-14, etc. — 5° Les mâles sont les victimes principales des exterminations. Le pharaon ordonne de faire périr les enfants mâles des Hébreux. Exod., i, 16, 22. Tous les Israélites mâles, sortis d’Egypte, à l’exception de deux, trouvent la mort au désert. Jos., v, 4. Tous les mâles de la ville habitée par Sichem, fils d’Hémor, Gen., xxxiv, 25, tous ceux des Madianites, Num., xxxi, 7, 17, . de jabès en Galaad, Jud., xxi, 11, de l’Idunaée, III Reg., xi, 15, de Bosor, de Maspha, d’Éphron, I Mach., v, 28, 35, 51, sont passés au fil de l’épée. Les Israélites avaient ordre de tuer tous les mâles du pays de Chanaan. Deut. r xx, 13. — 6° Au point de vue religieux, les mâles ont aussi une situation particulière, par rapport aux droits et aux devoirs. Les mâles premiers-nés appartiennent au Seigneur et doivent être rachetés. Exod., xiii, 12, 15 ; xxxiv, 19 ; Deut., xv, 19 ; Luc, ii, 23. Voir Premier-né. Tous les mâles d’Israël ont à se présenter trois fois l’an au sanctuaire, à l’époque des grandes fêtes. Exod., xxiii, 17 ; xxxiv, 23 ; Deut., xvi, 16. Les mâles de race sacerdotale peuvent seuls manger les victimes des sacrifices d’expiation. Lev., vi, 18, 29 ; vu ; 6 ; Num., xviii, 10 ; II Par., xxxi, 19. Enfin, pour se racheter d’un vœu, tout mâle doit payer, d’un mois à cinq ans : cinq sicles d’argent ; de cinq ans à vingt : vingt sicles ; de vingt ans à soixante : cinquante sicles ; au delà de soixante : quinze sicles. Les femmes se rachètent pour une somme qui n’atteint que la moitié ou les trois cinquièmes des précédentes. Lev., xxvii, 3-7.

II. Les animaux. — 1° Lepremier-né des animaux appartient au Seigneur et doit lui être immolé. Exod., xiii, 12, 15 ; xxxiv, 19. — 2° L’animal offert pour le sacrifice d’action de grâces peut être indifféremment mâle ou femelle. Lev., iii, 1, 6. Pour l’holocauste, les animaux mâles sont seuls admis. Lev., i, 3, 10 ; xxii, 19. Malachie, I, 14, reproche aux Israélites de son temps la transgression de cette loi. — 3° La victime pascale ne pouvait être qu’un mâle. Exod., xji, 5. H, LesÈIRE.