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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/34

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LAMPE


toellement muni d’un couvercle adhérent, dans lequel on ménageait un ou plusieurs trous pour verser l’huile. De petits couvercles mobiles servaient parfois à fermer ces trous. Les premières lampes furent en terre cuile. Elles avaient la forme très rudimentaire de petites « cuelles ou de coquilles contenant l’huile dans laquelle

fine, Samarie, Paris, 1875, t. ii, p. 91 ; Survey, Jérusalem, pi. XLY-Lxvr. Les lampes ont pris peu à peu des formes moins primitives (fig. 15 et 16). On les a couvertes, arrondies ou allongées, aplaties, munies de becs plus saillants, d’anses, de crochets ou d’appareils de suspension. On a multiplié les becs, de manière à obte — Lampes juives chrétiennes de Jérusalem. Celle de droite a été trouvée dans la piscine de Béthesda. D’après The Survey of Western Palestine, Jérusalem, 1884, p. 539, 640.

trempait la mèche. Le bord avait été pincé pour ménager à cette dernière un passage fixe (fig. 14). On n’a point trouvé ce genre de lampes en Egypte, bien que Clément d’Alexandrie, Strom., i, 16, t. viii, col. 809, dise que les Grecs ont emprunté la lampe aux Égyptiens. Hérodote, il, 62, 130, 133, parle des lampes égyptiennes.’: >

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i 1 -.’../..’.-teisî’17. — Moule de lampes.

Au-dessus, lampe fabriquée avec ce moule.

D’après l’original. Musée judaïque du Louvre.

Mais en Phénicie, et dans les pays de fondation phénicienne, Gypre, Carthage, Sardaigne, on a rencontré une quantité de < ; es lampes à forme rudimentaire. Cf. Renan, Mission de Phénicie, Paris, 1874, p. 489-490 ; A. L. Delattre, Lampes antiques du musée de Saint-Louis de Carthage, Lille, 1889. La Palestine en a également fourni un grand nombre. Cf. Guérin, Description de la Pales nir une lumière plus intense. Puis on a donné au récipient toutes sortes de formes plus ou moins élégantes et commodes, comme celles du pied humain, de quadrupèdes accroupis, d’oiseaux, etc. On y a ajouté des ornements, des inscriptions, le nom du potier ou du destinataire. Les lampes primitives, en Egypte et dans l’Afrique du Nord, ont été faites au tour. Aristophane, Ecoles., 1, les appelle à cause de cela’zçoyJX « zii, « tournées à la roue. » Plus tard, les potiers modelèrent les lampes à la main et les fabriquèrent avec des moules. On a retrouvé de ces derniers, en terre cuite très dure (fig. 17). Le moule se composait de deux parties, sur le fond desquelles le potier étalait l’argile ; il rapprochait ensuite les deux parties, l’argile se soudait par les bords, se détachait aisément du moule au bout de quelque temps et n’avait plus qu’à recevoir les derniers apprêts avant la cuisson. On faisait aussi des lampes en bronze, dont la façon réclamait naturellement plus de soins. La forme générale des lampes d’argile n’a guère varié. Des lampes de terre cuite, du genre le plus simple, sont encoreen usage en Syrie et à Tyr. Cf. Lortet, La Syrie d’aujourd’hui, Paris, 1884, p. 144. Les anciennes lampes égyptiennes (fig. 18) sont simples ou diversement ornées, suivant la fantaisie du potier. Les lampes chaldéennes (fig. 19), assyriennes (fig. 20) ont des formes plus lourdes et moins régulières. Les potiers israélites se sont inspirés des modèles égyptiens et phéniciens. Voir t. ii, fig. 186, col. 546. L’industrie phénicienne fournissait d’ailleurs à la Palestine une grande quantité de lampes, et on en a retrouvé un bon nombre que conservent les musées, spécialement celui du Louvre (fig. 21), Les lampes palestiniennes, postérieures à l’ère chrétienne, ne s’éloignent pas des types des anciens céramistes. Plusieurs sont décorées d’inscriptions grecques (fig. 22) ou arabes. Cf. Revue biblique, 1892, p. 260 ; 1893, p. 632 ; 1898, p. 486, 487. Des lampes analogues, à emblèmes chrétiens (fig. 23), ont souvent été découvertes en Occident et en Afrique. Cf. Martigny, Dictionnaire des antiquités chrétiennes, 3e èdit., Paris, 1889, p. 406, 408, 426, etc. ; A. L. Delattre, Lampes chrétiennes de Carthage, 5 fasc, Lille, 1890-1893.

2° Usage des lampes. — Les lampes servaient avant tout aux usages domestiques. Naturellement très basses, on aurait pu les placer sous un lifc Marc, iv, 21. Mais, pour qu’elles fussent utiles, on les posait à un endroit d’où elles pouvaient éclairer toute la demeure, dans une petite niche ménagée dans la muraille, sur une tablette,