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MANASSË (TRIBU DE)

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s les habitants de’En-Tappûah. À Manassé appartenait territoire de Tappûah, mais Tappûah (c’est-à-dire la le), sur la frontière de Manassé, appartenait aux [ants d’Éphraïm. La limite descendait ensuite à la lée des Roseaux (hébreu : Nahal Qdndh)., . ; au midi la vallée, ces villes (on ne dit pas lesquelles) appariaient à Éphraïm ; au milieu étaient les villes de nasse, et la frontière de Manassé était au nord de la lée et aboutissait à la mer. [Ainsi] au sud Éphraïm, au nord Manassé, dont la mer formait la limite ; et touchaient à Aser du côté du nord, et à Issachar du

; é de l’est. » La version des Septante ne peut malheuîsement

nous servir à expliquer ce texte confus, où lacunes se font sentir, où les parenthèses embarrasît la marche des idées ; elle ne représente elle-même, moins dans plusieurs cas, qu’une lecture fautive, ici donc les renseignements qu’il est permis de tirer ce passage. La frontière part d’Aser pour aller à chméthath, en face ou à l’orient de Sichem. Aser ne signe pas ici la tribu de ce nom, mais une localité

! ntionnéeparEusèbeetsaintJérôme, Onomas£icas<icra, 

ïttingue, 1870, p. 93, 222, à quinze milles (22 kiloitres ) de Néapolis ou Naplouse en allant vers Scytholis ou Béïsân, et existant encore aujourd’hui sous le m de Teyàsîr. Voir Aser 4, t. i, col. 1089. Machméith, hébreu ham-Mikmefâf, devrait être précédé de ou de’ad, « vers, jusque, » ou être affecté du hé al. Malgré cela, ce nom indique le point opposé à iv. Déjà cité Jos., xvi, 6, il sert de jalon dans la fronre septentrionale d’Éphraïm. À quoi correspond-il ? . ne sait (voir col. 511). La présence de l’article fait Dposer à quelques-uns qu’il représente un nom nmun, peut-être une corruption de Makhnah, la line située à l’est de Naplouse. Pour d’autres, c’est e ville ; mais elle est inconnue ; tout ce que la Bible us apprend, c’est qu’elle était à l’est de Sichem. Les ptante portent ici : xa èfevr|91r] opia uiûv M « va<r<rr| Xavâô, r ècriev xotTÔe Tipôaumov uïûv’AvâO, « et les ntières des fils de Manassé furent Délanath, qui est en e des fils d’Anath. » Fr. de Hummelauer, Comment. Josue, Paris, 1903, p. 387, a cherché à tirer parti de te variante ; on peut se demander si son hypothèse

; st pas trop ingénieuse. De Machméthath, la ligne de

marcation s’en va du côté du sud vers’Ên-Tappûah, « la fontaine de Tappûah. » Ce dernier point est

; onnu, les conjectures faites jusqu’ici n’ayant rien de

ide. Voir Taphua. Il marquait la limite extrême et Scise de la tribu, puisque le texte ajoute que le terrire de Taphua appartenait à Manassé, tandis que la le était à Éphraïm. De là, la frontière « descendait »

: a vallée des Roseaux. On a cru retrouver le nahal

nâh dans un ouadi de même nom, Youadi Qanah, qui

; nd naissance près d’Aqrabéh, au sud-est de Naplouse, 

is devient affluent du Nahr el-Audjéh, dont les eaux jettent dans la Méditerranée, au nord de Jaffa. Cette limitation, si elle est juste, augmente considérablement territoire de Manassé, mais au détriment d’Ephraïm. ssi peut-on chercher la vallée en question plus haut, as le Nahr el-Faléq, qu’un historien arabe, Bohæddin, pelle Nahr et Kassab, « rivière des Roseaux, » et qui on embouchure dans la Méditerranée au nord A’Arsùf. ir Cana 1, t. ii, col. 105. Le milieu du >. 9 est obscur as le texte original et dans les versions ; il devaif is doute primitivement renfermer le nom des villes i appartenaient à Éphraïm. En tout cas, il nous apprend e ces villes étaient au midi de la vallée, que celles de nasse étaient au milieu, et que la limite de la tribu irait le long du bord septentrional : c’est au moins isi qu’il est permis de lire pour éviter une contradicn, qui consisterait à mettre la frontière au midi et au rd de la vallée. Dans ces conditions, nous aurions ne une ligne partant de Teydsîr, descendant à l’est de

; hem, puis, après un crochet vers le sud, se dirigeant

à l’oæst jusqu’à la Méditerranée. Mais la ligne d’Aser à Machméthath fermait-elle la tribu du côté de l’est ? L’incertitude du texte ne permet aucune conclusion ; il n’est même pas sûr qu’Aser soit un nom propre ; voir le changement proposé par F. de Hummelauer, Josue, p. 388, de’âsêr en Se’dr, « le reste. » Retenons seulement la direction de la frontière sud-ouest à partir de Sichem. Quant à celle du sud-est, elle pourrait être déterminée par les contours de la tribu d’Ephraïm de ce côté, Jos., xvi, 6-8 : Machméthath, Thanathsélo (aujourd’hui Ta’na), Janoé (Yanûn), Ataroth, Naaratha (Khirbet Samiyéh ou Khirbet el-Audjéh et-Tahtâni), enfin Jéricho et le Jourdain, ce qui laisserait à Manassé une bonne partie de la vallée qui longe le fleuve. Mais nous rappelons que nous sommes ici dans les conjectures. — La frontière septentrionale est simplement marquée par quelques villes importantes. Il est dit, Jos., xvii, 10, 11, que Manassé touchait à Aser au nord et à Issachar à l’est, et que plusieurs cités lui furent accordées dans ces deux tribus. Mais le nombre de ces localités varie suivant les textes : l’hébreu et la Vulgate en comptent six : Bethsan (hébreu : Bêt-Se’dn), aujourd’hui Béïsan, à l’est du djebel Foqû’a ; Jéblaam (hébreu : Yble’dm) = Khirbet BeVnméh, au sud de Djénîn ; Dor (hébreu : Dô’r) = Tanlurah, sur les bords de la Méditerranée, au nord de Césarée ; Endor (hébreu : ’Ên-Dôr) = Endor, au nord du djebel Dahy ; Thénac (hébreu : Ta’ândk) = Ta’annûh, au nord-ouest de Djénîn ; Mageddo (hébreu : Megiddô) = El-Ledjdjûn, au nord de Ta*annûk. Les Septante, dans la recension de Lucien, omettent Endor, qui semble, en effet, une addition fautive, et, dans le texte reçu, ne mentionnent que trois noms, Bethsan, Dor et Mageddo. Ce dernier chiffre répond mieux à l’expression selôSéf han-nâféf, « les trois districts, » qui termine l’énumération (la Vulgate a inexactement traduit : « la troisième partie de la ville de Nopheth » ). Il est donc probable que Bethsan, Dor et Mageddo, avec leurs dépendances, furent seules prises sur le territoire des tribus voisines, et que Jéblaam et Thénac appartenaient dès l’origine à Manassé. On peut supposer que ces deux dernières ont été ajoutées d’après Jud., i, 27. La ligne septentrionale partait ainsi de la pointe sud du Carmel et suivait la bordure montagneuse qui domine la plaine d’Esdrelon, dans la direction du sud-est. La ligne méridionale, d’après le tracé que nous venons de donner, aurait renfermé dans les limites de la tribu la ville de Sichem, qui cependant, d’autre part, Jos., xxi, 20 ; I Par., vi, 6667 (hébreu 51-52), est attribuée, comme cité lévitique, à Éphraïm. Pour résoudre cette difficulté, il faut alors ranger Sichem parmi les villes qui furent détachées de Manassé pour être cédées à Éphraïm. Jos., xvi, 9.

2° Description. — La tribu de Manassé occupait ainsi un territoire largement ouvert sur la Méditerranée, plus ou moins largement selon qu’on le borne au Nahr el-Faleq ou à Vouadi Qanuh. Il comprend donc une grande partie de la plaine de Saron et la région septentrionale des monts de Samarie. Il forme au nord une pointe triangulaire resserrée entre la mer et la plaine d’Esdrelon, et qui va en s’élargissant vers le sud. Il suit du côté d’Issachar la direction de la montagne et la ligne de partage des eaux, renfermant le versant oriental jusqu’à la naissance de la vallée. Les ouadis qui découpent le terrain descendent vers l’ouest et s’allongenl peu à peu suivant que le faîte montagneux s’éloigne vers l’est. Leurs ramifications se réunissent pour former plusieurs fleuves, qui sont, du nord au sud, le nahr ez-Zerqa, le nahr el-Akdar, le nahr Ukanderunéh, le nahr el-Faleq, dont les eaux serpentent entre des rives hérissées de broussailles et de roseaux. De la plaine côtiére, les hauteurs s’élèvent par degrés et atteignent de six à sept cents mètres vers l’est, sans compter quelques pics plus considérables comme l’Hébal et le Garizim ; mais, en d’autres endroits, elles ne sont guère que de