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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/350

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MANTEAU — MANUSCRITS BIBLIQUES

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6° Takrîk, <rto).^, vestis, le manteau royal bleu et blanc avec lequel Mardochée est porté en triomphe.Esth., viii, 15.

7° Karbelâfehôn, nom chaldéen des manteaux que portent les trois jeunes hommes jetés dans la fournaise par ordre de Nabuchodonosor. Dan., iii, 21. Au même verset, il est aussi question de sarbâlèhôn, « caleçons, » que plusieurs ont pris pour des manteaux sur la foi du Talmud.

8° Dans beaucoup d’autres passages, les versions parlent de manteaux là où le texte hébreu mentionne seulement des voiles, Gen., xxiv, 65 ; Cant., v, 7 ; des vêtements de dessus comme le ma’tâfâh, Is., iii, 22, le me’il, Gen., xlix, 11 ; I Reg., xv, 27 ; xxiv, 5 ; xxviii, 14 ; I Esd., ix, 3, 5 ; Is., lix, 17 ; des vêtements en général, Gen., xxxix, 12-18 ; Exod., xii, 34 ; Num., xv, 38 ; Deut., xxii, 12 ; IV Reg., iv, 39 ; îx, 13 ; Prov., xxv, 20 ; Is., lxi, 3 ; Jer., xliii, 12 ; Ezech., v, 3 ; des couvertures de tentes, Exod., xxxvi, 18 ; Num., iv, 6-12, ou de lits, comme la semîljâh, ImëdXaiov, pallium. Jud., IV, 18 ; Ruth, iii, 4-15 ; Is., xxviii, 20.

9° Dans le Nouveau Testament, saint Matthieu, v, 40, rapporte la parole du Sauveur conseillant d’abandonner aussi le manteau, îpumoM, pallium (fig. 198), à celui qui veut prendre la tunique. Au prétoire de Pilate, on mit sur les épaules de Notre-Seigneur une chlamyde. Matth., xxvii, 28, 31. Voir Chlamyde, t. ii, col. 707. Enfin saint Paul demande à Timothée de lui rapporter de Troade, où il l’a laissé, un vêtement appelé psenula, çeXôvïjç, pour çaiv(SXy]ç. II Tim., iv, 13. [La pœnula était un manteau rond et sans manches, percé d’un, trou au milieu pour passer la tête, muni d’un capuchon et descendant au-dessous des genoux (fig. 199). Elle était en

199. — La psenula. D’après Bich, Dict. des antiq., 1859, p. 445 étoffe à poils longs et épais ou même en cuir. Martial, xiv, 130, 145. On la prenait en voyage et dans les^ temps froidset humides. Cicéron, Pro Milon., 20 ; Horace Epist., i, xi, 18 ; Pline, H. N., viii, 48, 73 ; Tacite, De « rat., 39, etc. Les femmes mêmes pouvaient la porter en voyage. Lampride, Alex. Sev., 27. Ce manteau était quelquefois fendu sur le devant, de manière qu’on pût en rejeter les deux pans sur les épaules. Voir Vêtements.

H. Lesêtre.
    1. MANUÉ##

MANUÉ (hébreu : Manoal} ; Septante, Mavwé), de la

tribu de Dan, père de Samson. Il habitait Saraa. Sa

femme était stérile et elle devint mère à la suite d’une

vision angélique, après avoir offert des prières et des

sacrifices et promis de consacrer l’enfant à Dieu comme nazaréen. Jud., xiii. Lorsque Samson eut grandi, il voulut épouser une Philistine de Thamnatha. Son père et sa mère essayèrent d’abord de le détourner de prendre pour femme une fille dès incirconcis, mais sur ses instances, ils consentirent à aller la demander pour lui en mariage. Jud., xiv, 1-10. Le texte sacré ne nous apprend plus rien sur Manué, si ce n’est que son fils Samson fut enseveli dans son tombeau. Jud., xvi, 31.

MANUSCRITS BIBLIQUES. Nous ne parlerons ici que des manuscrits hébreux, grecs et latins de la Bible. — Les manuscrits dont le nom est précédé d’un astérisque dans les listes qui suivent ont une notice spéciale dans ce Dictionnaire. Ceux qui sont en outre précédés d’une croix ont un fac-similé en phototypie. — Notre travail était rédigé avant l’incendie de la Bibliothèque nationale de Turin (25 janvier 1904). On calcule qu’un tiers des manuscrits seulement ont échappé à la destruction. Nous ne savons pas encore exactement quelle est la perte en manuscrits bibliques, mais] les codex provenant de Bobbio sont indemnes pour la plupart.

I. Notions générales. — 1° Les plus anciens manuscrits bibliques. — Avant les progrès de la critique et de la paléographie, on attribuait à certains manuscrits une antiquité fabuleuse. Le Pentateuque samaritain de Naplouse aurait été antérieur à l’ère chrétienne. Un manuscrit latin de Venise a passé autrefois pour l’original de saint Marc. Montfaucon vit à Bologne un Pentateuque hébreu qu’on donnait pour l’autographe d’Esdras. Beaucoup plus modestes sont les prétentions justifiées. II n’existe aucun manuscrit hébreu de la Bible qui soit certainement antérieur au xe siècle de notre ère ; et, sauf quelques fragments de peu d’étendue, nul manuscrit biblique grec ou latin ne remonte au delà du IVe siècle. Ce fait pourra surprendre si l’on songe que nous avons des manuscrits égyptiens vieux de 3 500 ans et même davantage et qu’à partir du me siècle avant l’ère chrétienne, la série des manuscrits profanes se continue sans interruption. Il faut se rappeler que la plupart de ces anciens manuscrits ont été trouvés en Egypte où la sécheresse du climat et le calme absolu des tombeaux étaient si favorables à leur conservation. Les rouleaux ensevelis à Herculanum, en 79, ont été protégés contre la destruction par une cause analogue. — Au contraire les manuscrits bibliques, en raison même de leur usage fréquent et presque quotidien, étaient promptement détériorés. Or, ce fut chez les Juifs, de temps immémorial, une pratique constante, d’enterrer auprès des saints personnages ou de déposer dans une cachette appelée ghenizah les livres sacrés que leur état de vétusté ou leur incorrection rendaient impropres à l’usage. Le texte hébreu de l’Ecclésiastique a été découvert dans une cachette de ce genre et nous pouvons espérer pour l’avenir des trouvailles semblables. — Chez les Grecs et les Romains d’autres causes de destruction étaient en jeu. D’abord, dans les trois premiers siècles de notre ère, on écrivait sur papyrus, matière qui s’effrite et se désagrège assez vite. Pline regarde comme très ancien un papyrus datant de deux cents ans. Le parchemin est susceptible d’une durée presque indéfinie ; mais, sans parler des autres accidents de toute nature, la pénurie de cette substance obligeait à sacrifier les codex détériorés pour en faire de nouveaux livres plus élégants et plus lisibles.

2° Palimpsestes. — Il n’était guère possible d’utiliser le papyrus gratté ; tout au plus pouvait-on le laver à l’éponge quand l’encre était fraîche encore ou peu caustique. Aussi les papyrus palimpsestes sont-ils rares et de peu d’importance. C’était la facilité d’effacer et de récrire qui faisait préférer le parchemin au papyrus pour les brouillons. Quand un vieux codex était hors d’usage on grattait les feuillets les mieux conservés pour y transcrire un autre ouvrage. Les parchemins grattés