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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/473

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MÉDECINE


    1. MÉDECINE##

MÉDECINE, art de soigner et de guérir les maladies.

I. Époque patriarcale. — À cette époque, il n’estquestion ni de médecins ni de médecine. On peut néan, moins appliquer aux hommes de ce temps ce que Pline, H. N., xxix, 5, disait plus tard : « Quantité de peuples vivent sans médecins, non pourtant sans médecine. » La médecine des premiers Hébreux s’inspira naturellement des pratiques des Chaldéens, leurs ancêtres, et ensuite des Egyptiens, chez lesquels ils se développèrent. La médecine chaldéenne consistait surtout à reconnaître et à chasser les démons ou les esprits regardés comme agents directs des diverses maladies. Toutes les fautes commises contre les dieux, particulièrement contre le dieu ou là déesse sous la protection desquels chacun était placé dès sa naissance, entraînait comme conséquence l’invasion du corps par un génie mauvais, le dieu Fièvre, le dieu Peste, le dieu Mal-de-Tête, etc. Il s’agissait donc avant tout de chasser ce génie funeste au moyen de formules, d’actes, de purifications, de recettes, d’amulettes qu’on regardait comme capables d’effrayer les esprits et de les forcer à abandonner le

235. — Ex-voto égyptien représentant des oreilles guéries.

D’après Wilkingon, Manners and customs ofthe anc. Egyptians,

édit. Birch, t. ii, fig. 460, n. 2, p. 358.

corps rendu malade par leur présence. Cf. Fr. Martin, Textes religieux : assyriens et babyloniens, Paris, 1903, p. 71, l’hymne à Bau, déesse de la médecine, pour obtenir la guérison des palpitations de cœur, des fractures et de différentes autres maladies. Tous ces moyens, qui n’avaient aucune espèce de relation naturelle avec l’effet attendu, appartenaient à la magie et non à la médecine. Les Chaldéens ne dédaignaient pas cependant d’utiliser les simples, bien que ces remèdes naturels leur inspirassent moins de confiance que les recettes magiques. Cet usage des simples fut probablement la seule pratique médicinale que les patriarches emportèrent de leur pays d’origine. Cf. A. Boissier, Liste des plantes médicinales, dans la Revue sémitique d'épigraphie et d’histoire ancienne, t. ii, p. 135-145 ; Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique, t. i, 1895, p. 683, 780-782. Les Égyptiens attribuaient également les maladies à la présence d’esprits malfaisants introduits dans le corps par quelque opération mystérieuse ou venus d’eux-mêmes par méchanceté. Pour les chasser, on employait les recettes magiques, mais on avait aussi recours aux remèdes naturels appliqués par de véritables médecins. Ceux-ci se formaient à leur art par l'étude des livres et l’expérience. Souvent ils ignoraient le vrai siège du mal ; les préjugés religieux du pays leur interdisaient oute inspection

anatomique du corps humain, que seuls les embaumeurs pouvaient entamer -, non sans encourir l’exécration générale. Les médecins égyptiens n’en prescrivaient pas moins d’utiles remèdes, particulièrement contre les maladies intestinales qui sévissaient sur les bords du Nil, Hérodote, ii, 77, contre les ophtalmies également très fréquentes, etc. On attribuait les préceptes de la médecine égyptienne à Horus, Diodore de Sicile, 1, 22 ; et Thot, devenu pour les Grecs Hermès Trismégiste, était regardé comme le premier médecin et le premier chirurgien. Cf. Papyros Ebers, die atteste Buck ùber Heilkunde, trad. H. Joachim, in-8°, Berlin, 1890 ; Maspero, Histoire ancienne, t. i, p. 215, 216 ; P. Perret, Dictionnaire d’archéolog. égyptien., in-12, Paris, 1875, p. 329 ; J. G. Wilkinson, Manners of the aneient Egyptians, édit. Birch, 1878, t. ii, p 355-358, 404-413, 417. On a trouvé en Egypte des ex-voto représentant des organes ou des membres dont on avait obtenu la guérison (fig. 235).

II. Au temps de l’exode. — Moïse fut élevé, â la cour du pharaon, « dans toute la sagesse des Égyptiens. » Act., vii, 22. Il eut donc connaissance de ce qu’il y avait de sérieux dans la science de leurs médecins ; il se servit plus tard de cette connaissance pour la rédaction de plusieurs de ses lois. Celles qui se rapportent

236. — Scythes pansant des blessures.

Relief du vase d’argent de Koulba. Musée de l’Ermitage,

à Saint-Pétersbourg.

aux divers genres d’impuretés renferment des prescriptions qui constituent d’excellents moyens prophylactiques contre beaucoup de maladies. Voir Impures (Choses), Impureté légale, t. iii, col. 85$1-$261 ; N. Guéneau de Mussy, Étude sur l’hygiène de Moïse, Paris, 1885. III. Pratiques médicales. — 1° Les pratiques médicales mentionnées dans la Sainte Écriture sont simples et assez peu nombreuses. On savait parfaitement bander et soigner les plaies et les blessures. Exod., xxi, 19. La pratique de la circoncision, en particulier, exigeait des soins qu’une longue expérience dut rendre très appropriés à la circonstance. Voir Circoncision, t. ii, col. 776. Isaïe, i, 6, parle de plaies pansées et bandées, et Ézéchiel, xxx, 21, de bras cassé, puis pansé et enveloppé de bandages (fig. 236). Après la bataille de RamothGalaad, le roi Joram alla faire soigner ses blessures àJezraël. IV Reg., viii, .29 ; ix, 15. Le bandage des blessures était accompagné de lotions d’huile, Is., i, 6, et anssi de vin mêlé à l’huile. Luc, x, 34. Ce mélange était fort apprécié des anciens. Cf. Pline, H. N., xxix, 9 ; xxxi, 47 ; Columelle, De re rustic., vii, 5, 18 ; Jems.. Berachoth, 3, 1, etc. Les onctions de baume, surtout de baume de Galaad, servaient à endormir les douleurs.. Jer., viii, 22 ; xlvi, 11 ; li, 8. Les apothicaires ou parfumeurs préparaient les divers mélanges propres aux onguents. Exod., xxx, 35 ; Eccle., x, 1. Voir Baume, t. ii, col. 1517. On mit un cataplasme de figues sur l’anthrax du roi Ézéchias. IV Reg., xx, 7 ; Is., xxxviii, 21. Voir Figuier, t. ii, col. 2241. Ézéchiel, xlvii, 12, parle d’un arbre de la Jérusalem nouvelle, dont les feuilles serviront de remède, fèrùfàh, iyieiix, medicina. Saint Jean place aussi dans la Jérusalem céleste un arbre de viedont les feuilles serviront ei ; ÔEpaireiav, ad sanitatetn y