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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/508

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MENTHE — MÉPHAATH


d’ailleurs les examines à filets droits et équidistants. L’odeur pénétrante exhalée par tout l’appareil végétatif est due à une huile essentielle sécrétée par des glandes épidermiques. Chaque espèce possède un parfum spécial : la plus estimée à cet égard est le Mentha piperita L. dont l’origine hybride doit être attribuée à la culture. Du reste toutes les Menthes usitées en parfumerie semblent être issues par croisement d’un type unique, Mentha viridis L, qui lui-même parait, en définitive, être une simple variété du Mentha silvestris (fig. 254), caractérisé par ses inflorescences terminales effilées en forme d’épi et seulement entremêlées de bractées sans feuilles véritables. On s’explique ainsi comment ces races dérivées n’existent pas à l’état spontané. Les autres Menthes sauvages ont un parfum bien moins agréable : le Mentha rotundifolia L. s’en distingue par ses feuilles ridées à pointe obtuse ou arrondie ; le Mentha aquatica L. par son inflorescence en tête arrondie, et le Mentha arvensis L. par son long épi terminal interrompu par des feuilles vertes. Enfin le Mentha Pulegium L. mérite de former un genre à part pour son calice un peu divisé en 2 lèvres et pourvu intérieurement d’un anneau de poils.

F. Hï.

II. Exégèse. — 1° La menthe n’est mentionnée que dans le Nouveau Testament, en deux endroits, Matth., xxiii, 23 ; Luc, XI, 42.’H8ûo<t[aov, terme sous lequel la menthe s’y présente, est un des noms bien connusde cette plante. « La menthe, dit Pline, H. N. xix, 47 ; doit à son odeur suave le nom qu’elle porte chez les Grecs (r)8û, « suave, » iojiYJ, « odeur » ). Elle a aussi celui de menthe d’où les anciens Latins ont tiré le nom qu’ils lui ont donné. » « Mîv6ï], dit également Strabon, VIII, iii, 14, que certains appellent y1800<t|jiov. » Aussi n’y a-t-il aucune difficulté d’identification. La menthe sauvage, Mentha silvestris, est répandue très abondamment dans la Palestine, et différentes variétés y sont encore cultivées dans les jardins. Les Juifs se servaient des branches et des feuilles odorantes dans leurs maisons, dans leurs synagogues, pour assainir et parfumer l’air. Sans doute ils devaient employer la menthe dans la parfumerie comme les Égyptiens. On Sait que chez, ces derniers cette plante, âgaï, entrait dans la composition du fameux parfum kyphi. La menthe servait aussi de condiment. « La menthe, dit Pline, H. N., xx, 53, a une odeur qui éveille l’esprit, et une saveur qui excite l’appétit : aussi entrait-elle ordinairement dans les sauces. » Dioscoride, m, 41, la regarde comme tout à fait stomachique. On peut voir dans Celsius, Hierobotanicon, in-8°, Amsterdam, 1748, t. i, p. 546, combien elle est fréquemment mentionnée dans les recettes culinaires d’Apicius. Les Juifs en faisaient le même usage comme en témoigne le Talmud à différentes reprises : Schem ve-Yobel, vii, 2 ; Oketzin, i, 2 ; Scheb., vii, 1. Aujourd’hui encore en Palestine on réduit en poudre la menthe séchée et on la mange comme aliment.

2° Notre-Seigneur énumère la menthe parmi les plantes dont les pharisiens payaient la dîme. On a répété souvent qu’elle ne rentrait pas dans les objets soumis à la dîme, et que si les pharisiens la payaient, c’était par dévotion particulière et parostentation. Ce n’est pas exact. Sans doute il est probable qu’à l’origiDe on n’était tenu qu’à la dlme des trois récoltes mentionnées/auïteutéronome, xiv, 23. Mais sous l’influence de l’esprit pharisaïque les docteurs avant l’ère chrétienne avaient décidé que tout ce qui sert de nourriture, tout ce qui se cultive, tombe sous la loi de la dîme, Masseroth, i, 1. Par conséquent la menthe ne pouvait être exceptée : il devait en être de la menthe, comme de Paneth et du cumin que le texte de saint Matthieu, xxiii, 23, cite à côté de cette plante, et qui étaient expressément soumis à la dime. Masseroth, TV, 5 ; Déniai, xi, l.J.C. Hottinger, Comment, de decimis, dans Ugolinus, Thésaurus antiquitalum, t. xx, col. 326. Aussi ce que Jésus-Christ reproche aux

Pharisiens ce n’est pas de payer cette dime (hsec oportuit facere), mais de mettre tant d’ostentation à ces petites choses, tandis qu’ils omettaient les devoirs essentiels de la justice et de la charité. Matth., xxiii, 23 ; Luc, xi, 42.

E. Levesque.

    1. MENTON##

MENTON (hébreu : zâqân ; Septante : çâpu-f ?, Vulgate : menium), partie inférieure du visage, faisant saillie au-dessous de la lèvre inférieure. Le mot zâqân ne désigne le menton qu’en tant que support de la barbe. Dans plusieurs cas, il s’agit indifféremment de l’un ou de l’autre : on rase la barbe ou le menton, Lev., xix, 27 ; xxi, 5 ; II Reg., x, 4 ; Ezech., v, 1, etc. ; on arrache les cheveux de la tête et les poils du menton ou de la barbe. I Esd., ix, 3. Voir Barbe, t. i, col. 1450. C’est pourtant le menton, [plutôt que la barbe elle-même, qui est atteint

par la teigne. Lev., xiii, 29.

H. Lesêtre.
    1. MENUHOTH##

MENUHOTH (hébreu : ham-Menuhôf ; Septante : ’A[i|jt.av£8), nom qu’on lit dans un passage obscur de I Par., ii, 52, et que l’on traduit et explique de manières diverses. La Vulgate. d’après le sens du mot hébreu, l’a rendu par requielio, a repos, » comme elle l’a fait aussi au, t. 54, où ham-Mdnahfi correspond à ham-Menuhx>f. Parmi les modernes, les uns traduisent ainsi le ꝟ. 52 : « Les fils de Sobal, père de Cariathiarim, furent Hârô’éh (Vulgate : qui videbat), #asî-Ham-Menuhôt (Vulgate : dimidium requietionU). » Et le ꝟ. 54 : « Fils de Salma : Bethléhem, et le Nétophatite, ’A terôf Bêf Yo’db (Vulgate : Coronx donius Joab) et Hasi Ham-Manahfi (Vulgate : dimidium requietionis), has-Sâre’î (Vulgate : Sarai). » D’autres prennent hâsi comme signifiant réellement, aux jr. 52 et 54, la moitié (des Manahathites). Le texte de ce passage étant altéré, il est difficile de se prononcer entre ces hypothèses contradictoires. On est plus généralement d’accord pour admettre que Menuhôt doit être un nom de lieu, et que « père de Menuhôt ne veut pas dire père d’un fils appelé Menuhôt ou ffâsî Menuhôt, mais fondateur ou restaurateur d’une ville ainsi appelée. Les autres noms de lieux énumérés^’. 54, Bethléhem, etc., justifient cette interprétation. Il est, de plus, assez vraisemblable que Menuhôt n’est pas autre que la Manahath de I Par., viii, 6. Voir Manahath 2, col. 638.

    1. MENUISIER##

MENUISIER, artisan qui fait divers ouvrages en bois. Voir Charpentier, t. ii, col. 599.

    1. MÉPHAATH##

MÉPHAATH (hébreu : Mêfa’af et Môfa’at (ketîb), Jer., xlviii, 21, « splendeur, lieu élevé, » de la racine iâfa’, « resplendir, » qui dans la langue arabe a le sens de « dominer » ; Septante, Vaticanus : MatçaâS, Maçct, MaeçXi, Ma>çâ8<x ; Alexandrinus : MijçaâS, Ma » 91, MasyaàO, McoçâO), ville Iévitique de la tribu de Ruben.

— Moïse la donna à cette tribu aussitôt après la conquête de la région transjordanique sur les rois Séhon et Og. Jos., xiii, 18. L’assemblée des anciens, réunis à Silo sous la présidence du grand-prêtre Éléazar et de Josué, l’assigna pour habitation aux lévites de la famille de Mérari. Jos., xxi, 36 (hébreu, 37) ; I Par., VI, 79. — Méphaath est toujours nommée avec Jassa et Cédimoth, excepté Jer., xlviii, 21 (Septante, xxxi, 21), où cette dernière ville fait défaut. Dans la Vulgate, Jos., xxi, 36, on trouve à leur place Jaser et Jethson ; mais le passage parallèle des Paralipomènes, d’accord, pour ce verset de Josué, avec le texte hébreu et les versions, ne permet pas de douter que ce ne soit une erreur de copiste. Selon toute vraisemblance Méphaath est unie à ces villes à cause de leur proximité mutuelle, et, comme elles, doit se chercher sur la limite orientale de la tribu de Ruben et sur la frontière du désert. Cf. Num., xxi, 23 ; Deut., ii, 26.

— Cette situation lui est aussi assignée par Eusèbe de Césarée. Après avoir nommé « Méphaat dans la tribu de Benjamin ; il en est un autre, ajoute-t-il, au delà du Jourdain, où il y a un poste militaire fortifié, près du