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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/514

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MÉRARITES — MERCENAIRE

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ter ce lourd matériel, ils reçurent quatre chariots et huit bœufs. Num., vii, 8. En marche, ils suivaient immédiatement, avec les Gersonites, l'étendard de Juda et précédaient ainsi l'étendard de Ruben. Num., x, 11-18. Ils occupaient cette place, afin d’arriver les premiers des lévites au campement avec les Gersonites et de pouvoir dresser le tabernacle de sorte qu’il fût prêt à recevoir le sanctuaire qui était porté par les Caathites, derrière la tribu de Ruben. Num., x. 21. Pendant les campements, les fils de Mérari campaient au nord du tabernacle. Num., iii, 35. Lors du second recensement des Lévites fait par Moïse et Éléazar dans les plaines de Moab, près du Jourdain, les deux branches de Mérarites, les Moholites et les Musites, furent dénombrées avec leurs frères, mais l’auteur sacré ne donne que le total général des lévites, qui fut de vingt-trois mille depuis un mois et au-dessus. Num., xxvi, 57-62.

2. Sous Josué. — Il n’est plus question des fils de Mérari jusqu’au partage de la Terre Promise. À cette époque, on leur assigna pour leur part douze villes avec leurs faubourgs, quatre dans la tribu de Zabulon : Jecnam (t. iii, col, 1213), Cartha (t. H, col. 324), Damna (t. ii, col. 1231) et Naalol ; quatre dans la tribu de Ruben : Bosor, Jaser (voir Jasa, t. iii, col. 1138), Cadémoth (t. ii, col. 12), (Jethson) (t. iii, col. 1523) et Méphaath (la Vulgate ajoute en trop Misor) ; et enfin quatre dans la tribu de Gad : Ramoth de Galaad, qui fut une ville de refuge pour les meurtriers, Manaïm ou Mahanaïm (col. 571), Hésébon (t. iii, col. 657) et Jaser (voir Jazer, t. iii, col. 1150). Jos., xxi, 7, 34-40. Cette liste des villes mérarites se retrouve dans I Par., vi, 63, 77-81, à quelques différences près. Deux des villes de Zabulon, Jecnam et Cartha, sont omises ; Damna est devenue Remmono, leçon qui paraît assez probable (voir Damna, t. ii, col. 1231 et Naalol a été transformé enThabor, changement qu’il est difficile d’expliquer. Voir Jethson, Naalol et Thabor 2.

3° À l'époque des rois. — Nous ne savons rien de l’histoire des Mérarites pendant la période des Juges et le règne de Saûi, en dehors des listes généalogiques, I Par., vi, 44-47 ; mais ils jouèrent un rôle important avec les autres lévites sous le règne de David. Après la conquête de Jérusalem, ils prirent part à la fête de la translation de l’Arche de la maison d’Obédidom à Sion, au nombre de deux cent vingt, sous la conduite d’Asaïa, leur chef (voir Asaïa 3, t. i, col. 1055). I Par. xv, 6. Plusieurs d’entre eux, en particulier Éthan, y figurèrent parmi les musiciens. I Par., xv, 16-19. Ethan (t. ii, col. 2004), appelé aussi Idithun (t. iii, col. 807), devint l’un des trois chefs de chœur de la maison de Dieu, dans l’organisation religieuse établie par David, et il eut ainsi sous ses ordres les Mérarites, qui formèrent un tiers des musiciens et des chantres du Temple, I Par., xxui, 6, 21-23, et furent sous la direction de ses six fils. I Par., xxv, 1, 3, 9-17. Dans les cérémonies sacrées, les fils de Mérari étaient placés à gauche. I Par., vi, 44. Ils servaient les prêtres dans l’oblation des sacrificas et remplissaient aussi, quelques-uns du moins, les fonctions de portiers. I Par., xvi, 41-42 ; lx, 14, 23 ; cf. xxiii, 5-6. — L'Écriture ne nous apprend rien de spécial sur leur histoire, depuis David jusqu'à la captivité de Babylone, excepté sous le règne d'Ézéchias, où^elle énumère des descendants de Mérari parmi les lévites qui purifièrent le Temple. II Par., xxix, 12-15, et sous le règne de Josias, où deux Mérarites, Jahath et Abdias, furent chargés, avec deux Caathites, de diriger les réparations du Temple. II Par., xxxiv, 12.

4 « Après la captivité. — Un certain nombre de Mérarites revinrent de Babylone et de la Chaldée après l'édit de Cyrus et quelques-uns d’entre eux s'établirent à Jérusalem, Séméia, I Par., ix, 14 ; II Esd., xi, 15 ; Obdia. I Par., ix, 16 ; II Esd., xi, 17. D’autres Mérarites accompagnèrent aussi Esdras quand il se rendit en Judée. I Esd., viii, 18-19. — Pour les deux autres branches

lévitiques, voir Caathites, t. i, col. 3, et Gersonites, t. iii, col. 214. F. ViGOUROlïX.

    1. MERCATOR Gérard##

MERCATOR Gérard, géographe, né à Ruppelmonde le 5 mars 1512, mort à Duisbourg le 2 décembre 1594. Après avoir commencé ses études à Bois-le-Duc, il les continua à Louvain, s’appliquant surtout à la philosophie et aux mathématiques. Vers 1559, il se fixa à Duisbourg et reçut le titre de cosmographe du duc de Clèves. Parmi ses ouvrages on remarque : Hamionia Evangelistarum, in-4°, Duisbourg, 1592, dirigé contre Ch. Dumoulin. Citons encore de ce célèbre géographe : Amplissima Terrx Sanctsedescriptio, in-f°, Louvain, 1537 ; Chronologie/, sive temporurn detnonstratio ab initio mundi usque ad annum Christi 1568 ex eclypsibus, observationibus astronomicis, sacrée Scripturse testimoniis et optimis quibusque auctoribus concinnata, in-8', Bâle, 1577. — Voir G. Ghymn, Vie de Mercalor, en tête de l'édition de V Atlas, publiée en 1630 ; Valère André,

Biblioth. Belgica, p. 280.

B. Heurtebize.
    1. MERCENAIRE##

MERCENAIRE (hébreu : sâkîr ; Septante : [u<t6mt('ç ; Vulgate : mercenarius), celui qui est engagé à prix d’argent pour servir ou travailler.

I. Artisans. — 1° Le mercenaire diffère de l’esclave en ce qu’il possède la liberté, ne se loue que pour un temps déterminé et reçoit un salaire. Les Hébreux employaient comme mercenaires soit des compatriotes, soit des étrangers. L’Israélite que la nécessité obligeait à se vendre devait être traité non comme esclave, mais comme mercenaire. Lev., xxv, 40, 50, 53. Il fallait du reste lui rendre la liberté au bout de la sixième année en lui donnant son salaire. Deut, xv, 18. La Loi prescrivait expressément de traiter avec douceur le mercenaire, tant Israélite qu'étranger, et de lui payer son salaire avant le coucher du soleil. Lev., xix, 13 ; Deut., xxiv, 14, 15. Le mercenaire avait droit de se nourrir des fruits spontanés de l’année sabbatique. Lev., xxv, 6. Mais, s’il était étranger, il ne pouvait manger ni la Pàque, Exod., XH, 45, ni les choses saintes offertes dans les sacrifices. Lev, , xxii, 10. — 2° Jacob se loua comme mercenaire chez Laban pour deuxpériodes de septannées. Gen., xxix, 18, 27. Les affamés se louent pour gagner leur pain. I Reg., ii, 6. Salomon, pour la construction du Temple, prit à gage un grand nombre de mercenaires phéniciens et israélites. III Reg., v, 6 ; II Par., ii, 10. Le roi Joas loua' aussi des ouvriers pour réparer l'édifice. Il Par., xxiv, 12. L’ange Raphaël remplit en quelque manière l’office de mercenaire auprès de Tobie. Tob., v, 17. L'Évangile mentionne des mercenaires au service du pêcheur Zébédée, Marc, i, 21, dans la maison du père du prodigue, Luc, xv, 17, 19, à la vigne du père de famille, Matth., xx, 1-8 ; etc. Il était considéré comme dangereux de prendre à gage les insensés et les premiers venus. Prov., xxvi, 10. — 3° La journée du mercenaire était rude, surtout sous le climat palestinien. L’auteur de Job, vii, 1, en fait une image de la vie humaine, et marque la joie du mercenaire à la fin de la fjournée. Job, xiv, 6. Cf. Matth., xx, 12. Les années « comme celles du mercenaire », dont parle Isaïe, xvi, 14 ; xxi, 16, sont des années auxquelles on n’ajoutera pas un seul jour, mais qui seront en même temps des années pénibles. Le mercenaire est naturellement intéressé, et il soupire après son salaire, Job, vii, 2, auquel du reste H a pleinement droit. Matth., x, 10 ; Luc, x, 7 ; I Tim., v, 18. Il ne faut donc pas faire tort au mercenaire, qui use sa vie au service de celui qui l’emploie. Eccli., vii, 22. Le frauder serait commettre une sorte d’homicide. Eccli., xxxiv, 27. La question du salaire des mercenaires revient assez souvent dans la Sainte Écriture, Lev., xix, 13 ; Tob., rv, 15 ; Agg., i, 6 ; Mal., lii, 5 ; Jacob., v, 4 ; etc., ce qui donne à penser que les règles de la justice avaient besoin d'être rappelées à ce sujet. Voir Salaire. De son côté, le