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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/762

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NAÏM — NAMSI


porté, » est un terme classique pour indiquer la marche vers le cimetière, en dehors des villes et des villages. On croit que l’endroit où Notre-Seigneur ressuscita le jeune homme est marqué par une église qu’on y éleva plus tard, et sur les ruines de laquelle les Pères Franciscains ont bâti une petite chapelle. À peu de distance, on remarque les vestiges d’un second édifice chrétien, dont quelques assises inférieures sont encore en place, avec les traces d’une abside à son extrémité orientale. Auprès se trouve la source deNaïn, recueillie dans une espèce de petite chambre voûtée, où l’on descend par quelques degrés. Non loin de là gisent trois sarcophages antiques très mutilés, placés comme auges le long d’un réservoir en partie détruit. — Malgré l’état de délabrement dans lequel est tombée Naïm, elle demeurera toujours célèbre par la scène touchante qu’a si bien représentée le pinceau de saint Luc, vii, 11-17. Tous les traits y sont marqués avec une admirable expression de couleur : l’affliction de cette mère, de cette veuve, qui perd son fils unique, sa seule joie, son seul espoir ; la sympathie dont l’entoure la foule des habitants ; le sentiment de compassion, i<riù.ayjylafi-r t, qui déchire le cœur de Jésus à la vue d’une telle douleur ; sa parole pleine de bonté : « Ne pleurez pas ; » son geste, l’arrêt soudain des porteurs ; le commandement -à la mort, immédiatement suivi de la résurrection du jeune homme ; enfin le dernier acte, d’une ineffable douceur : « Et il le donna à sa mère. » — Cf. E. Robinson, Biblical Researches in Palestine, Londres, 1856, t. ii, p. 361 ; Stanley, Sinai and Palestine, Londres, 1866j p. 357 ; V. Guérin, Galilée, Paris, 1880, t. i, p. 115-117 ; W. M. Thomson, The Land and the Sook, Central Palestine, New-York, 1882, p. 205-207 ; Survey of Western Palestine, Memoirs,

Londres, 1881-1883, t. H, p. 86.

A. Legendre.
    1. NAÎOTH##

NAÎOTH (hébreu : herî : Nâyôf ; chethib : Nevdyôf ; Septante : Codex Vaticanus : ’Au16 ; Codex Alexandrinus : Naui’wO), lieu où David, fuyant la colère de Saûl, se réfugia avec Samuel, en Ramatha. I Reg., xix, , 18, 19, 22, 23 ; xx, 1. — Le nom présente certaines difficultés. Le Qeri porte ni>a, Nâyôf ; de même un

certain nombre de manuscrits. Cf. B. Kennicott, Vêtus Teslamentum hebraicumcum variis lectionibus, Oxford, 1776, t. i, p. 545. Le Ketîb a nna qu’on peut lire Nâvîf, Nevdyôf, et Nâveyaf. Par cette dernière lecture, le mot se rapprocherait de noms propres, comme Çarefat, Sarephta, III Reg., xvil, 9 ; Dâberaf, Dabéreth, Jos., xxi, 28. La racine n>a, ndyâh, n’existant pas, il faut chercher l’étymologie dans ma, navâh, dont l’une des significa TT

tions est : « s’asseoir, se reposer, habiter. » Le substantif dérivé ma, nâvéh, a le sens de « séjour » [des

hommes], Is., xxvii, 10 ; xxxiii, 20, ou « séjour » [des troupeaux], « pâturage. » II Reg., vii, 8 ; Is., lxv, 10. La forme féminine nn : , Nâveydl, semble appuyée par les

— : >T

Septante, Cod. Vat., ’Au « 6, mis pour NauâB ; comme le nom est, en effet, précédé de la préposttion ii, le N du commencement aura disparu dans la transcription, de même que, Jud., xvi, 4, èv’Aî, <710pï|)i est mis pour be nahal Sôrêq, « dans la vallée de Sorec. i> Le Cod. Alex, et le texte massorétique appuient le pluriel Nevdyôf. Mais quelle signification précise donner au mot ? La réponse ne peut être que conjecturale. Comme Samuel, à Ramatha, était à la tête à l’une école de prophètes, au milieu desquels le trouvèrent les envoyés de Saûl et Saül lui-même, on donne le plus généralement au nom le sens d’  « habitation », cœnobium [des prophètes ]. D’après Keil, Die Bûcher Samuels, Leipzig, , 1875, p. 157, le pluriel Nevdyôf indiquerait même un grand nombre de maisons entourées d’une clôture. Le Targum de Jonathan traduit par njs’jin n>3, bêf’ûlfànâ,

tt : « la maison d’instruction, » expression qui semble avoir

été plus tard appliquée aux écoles rabbiniques.H. Ewald, Geschichte des Volkes Israël, Gœttingue, 1866, t. iii, p. 70, note 1, a essayé de justifier le sens d’  « école » par le rapprochement avec l’arabe <J~Ô niyyat, qui désigne un puissant effort de l’esprit. C’est chercher bien loin une raison spécieuse. L’absence de l’article permet, du reste, de croire que Naiath ne représente pas un nom commun ; les Septante et la Vulgate en ont fait un nom propre. Si nous ne savons pas au juste ce qu’était cette localité, nous savons qu’elle se trouvait « en Ramah » ou Ramatha. C’est tout ce que l’Écriture nous apprend de certain. Voir Ramatha.

A. Legendre.
    1. NAISSANCE##

NAISSANCE (hébreu : hullêdét, hûlléiiéf, môléde’f., de yâlad, « enfanter ; » Septante : yevioti ; , ylvot ; Vulgate : nativitas, patria), arrivée de l’enfant au monde, et, par extension, conditions de temps, de lieu et de race dans lesquelles elle se produit.

1° Naissance proprement dite. — C’est Dieu qui forme l’hommeà sa naissance. II Mach., vii, 23, et, sousce rapport, les rois ne diffèrent pas des autres hommes. Sap., vii, 5. Mettre quelqu’un comme au jour de sa naissance, c’est le dépouiller de tout. Ose., ii, 3 ; cf. Job, i, 21 ; Eccle., v, 14. Voir Enfant, t. ii, col. 1786 ; Enfantement, t. ii, col. 1792. « Il y atemps de naître et temps de mourir. » Eccle., iii, 2. Eu égard aux épreuves de la vie, « mieux vaut le jour de la mort que le jour de la naissance. » Eccle., vii, 1. C’est pour cela que Job, iii, 3, et Jérémie, xx, 14, maudissent le jour où ils sont nés. En vertu d’une raison beaucoup plus grave, il eût mieux valu pour Judas n’être jamais né. Matth., xxvi, 24 ; Marc, xiv, 21. Isaïe, îx, 6, et les anges, Luc, II, 11, célèbrent la naissance du Sauveur, et l’on se réjouit à celle de saint Jean-Baptiste. Luc, i, 14. À raison de la manière dont il vient au monde, l’homme en général est appelé le « . né de la femme ». Job, xiv, l ; xv, 7, 14 ; xxv, 4 ; cf. Matth., xi, 11 ; Luc, vii, 28.

2° Conditions de la naissance. — 1. Temps. L’ordre de la naissance assure la préséance et certains droits aux aines. Exod., xxviii, 10. Voir Aînesse (Droit d’), t. i, col. 317. L’anniversaire de leur naissance était célébré par les rois, le pharaon contemporain de Joseph, Gen., XL, 20 ; Antiochus IV Épiphane, II Mach., vi, 7, /voir Anniversaire, t. i, col. 648, et Hérode Antipas. Matth., xiv, J>. — 2. Lieu. Le pays de la naissance est le pays natal, la patrie. Gen., xi, 28 ; xxiv, 7 ; Jer., xlvi, 16 ; Ezech., xxix, 14. La terre du Chananéen est le pays de naissance de Jérusalem. Ezech., xvi, 3. Le mort ne revoit plus le pays de sa naissance, c’est-à-dire en général la terre des vivants. Jer., xxii. 10. — 3. Race. Abraham reçoit l’ordre de quitter sa terre et sa naissance, c’est-à-dire son pays et sa race. Gen., XH, 1. Par contre, Isaac doit prendre une épouse dans sa race. Gen., xxiv, 4. Esther, ii, 10, 20, doit taire sa naissance. À la Pentecôte, les étrangers entendent les Apôtres parler les langues dans lesquelles eux-mêmes ils sont nés, c’est-à-dire les langues de leur pays d’origine. Act., ii, 8.— 4. Conséquences. De naissance, Jésus-Christ est fait pour rendre témoignage à la vérité. Joa., xviii, 37. Saint Paul est citoyen romain de naissance. Act., xxii, 28. Le « visage de sa naissance » est le propre visage de chaque homme, Jacob, i, 23, et la « roue de la naissance » est le cours même de la vie commencée à la naissance. Jacob, iii, 6.

3° La naissance spirituelle. — Notre-Seigneur annonce à Nicodème qu’il faut naître de nouveau. Joa., iii, 7. Celui qui, par la foi, la grâce et le baptême, est né de Dieu, Joa., i, 13, aime Dieu et le prochain, vainc le monde et ne pèche pas. I Joa., iii, 9 ; iv, 7 ; v, 1, 4, 18.

Voir Justification, t. iii, col. 1877.

H. Lesêtre.
    1. NAMSI##

NAMSI (hébreu : NimSî ; Septante : Na|ie<j<rî), grand-père de Jéhu, roi d’Israël. Jéhu est appelé fils de Namsi, IIIReg., xix, 16 ; IV Reg., ~ix, 20 ; II Par., xxvii K 2, mais nousapprenons par d’autres passages, IV Reg., ix,