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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/775

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l’argent, de l’ivoire, des singes et des paons. III Reg., ix, 26-28 ; II Par., viii, 17, 18 ; ix, 21. Cette entreprise ne paraît pas avoir survécu à Salomon. C’est déjà par mer et sur des radeaux que, par les soins du roi Hiram, les bois du Liban étaient arrivés jusque sur les côtes de Palestine. III Reg., v, 9 (fig. 404). Les vaisseaux salomoniens étaient sans nul doute construits sur le modèle des galères phéniciennes qui faisaient le trafic sur toutes les côtes (fig. 405). — Plus tard, le roi Josaphat s’associa avec l’impie Ochozias, roi d’Israël, pour renouveler l’entreprise de Salomon et équiper une flotte à Asiongaber. Mais la tempête brisa les vaisseaux dans le port même. Le prophète Éliézer signifia au roi de Juda quece désastre indiquait la désapprobation de Dieu. Aussi, quand Ochozias parla de reprendre le projet, Josaphat s’y refusa. III Reg., xxii, 49, 50 ; II Par., xx, 35-37. Le Psaume xlviii (xlvii), 7, fait allusion au vent violent qui brise les vaisseaux de Tharsis, et le Psaume civ (cm), 26, parle de la mer « où se promènent les navires ». 3° L’auteur du Psaume cvii (cvi), 23-30, fait une intéressante description de la navigation sur mer et des dangers que courent les matelots :

Ils descendent en mer sur des navires
Pour faire le négoce sur les vastes eaux ;
Ils voient les œuvres de Jéhovah
Et ses merveilles sur l’océan.
Il dit, et fait souffler le vent de la tempête
Qui soulève les flots de la mer ;
Ils montent anxieux, descendent dans l’abîme,
Leur âme défaille à la peine.
Ils ont le vertige, chancellent comme un homme ivre,
Et tout leur savoir-faire est à bout.
Ils crient vers Jéhovah dans leur détresse,
Et il les tire de leurs angoisses.
Il change l’ouragan en brise légère
Et les vagues s’apaisent.
Ils se réjouissent quand elles sont calmées,
Et il les conduit au port où ils tendent.

Dans les Proverbes, xxiii, 34, le buveur de vin est comparé à l’homme couché au milieu de la mer et sur le sommet d’un mât. Il est parlé du navire qui ne laisse point de trace au milieu de la mer, Prov., xxx, 19, cf. Sap., v, 10, et du navire marchand qui vient de loin. Prov., xxxi, 14. — Isaïe, ii, 16 ; lx, 9, mentionne les vaisseaux de Tharsis, particulièrement ceux qui se rendent au port de Tyr, Is., xxiii, 1, 14, et les vaisseaux chaldéens. Is., xliii, 14. — Ézéchiel, dans son chapitre xxvii, parle avec détail du commerce maritime de Tyr, des vaisseaux de Tharsis qui naviguent pour son compte, et de la stupeur de tous les matelots du monde à la ruine de la puissante cité. — Jonas s’embarque à Joppé, sur un navire de Tharsis, qui est assailli par la tempête. Il paie, avant de s’embarquer, le prix du passage, ṣâkâr, ναῦλον, naulum. Jon., i, 3. Les marins attribuent à la colère des dieux le péril qui les menace, et Jonas, désigné par le sort, avoue sa desobéissance et est jeté à la mer pour apaiser la divinité. Jon., i, 3-16. — Daniel, xi, 40, représente le roi du nord attaquant le roi du midi avec des chars, des cavaliers et de nombreux vaisseaux.

[Image à insérer] 405. — Galère phénicienne. Thèbes. D’après une photographie.

4° Dans son traité d’alliance avec les Romains, Judas Machabée, après leur avoir souhaité la prospérité sur terre et sur mer, s’engage à combattre avec eux, le cas échéant, sur terre et sur mer, et à ne fournir ni vivres, ni munitions, ni vaisseaux à leurs ennemis. I Mach., vii, 23, 26, 32. Sur le sépulcre paternel, à Modin, Simon Machabée fit dresser des obélisques et sculpter des vaisseaux que pouvaient apercevoir ceux qui naviguaient en mer. IMach., xiii, 27-29. — Le livre de la Sagesse, xiv, 1-5, par en ces termes de la navigation, telle que la pratiquaient les idolâtres : « En voici un autre qui songe à naviguer ; quand il entreprend de faire route à travers les flots sauvages, porté par un morceau de bois, il invoque un bois plus fragile encore (une idole)… Mais c’est votre providence, ô Père, qui gouverne… Aussi les hommes confient-ils leurs vies à un mince bois, et, en traversant la mer, sont sauvés par une barque. » — Enfin, l’auteur de l’Ecclésiastique, xxxiii, 2, rappelle la tempête qui brise le vaisseau, et observe que « ceux qui naviguent sur mer en racontent les dangers, à l’admiration des auditeurs ». Eccli, xliii, 26. — Là se bornent les allusions de l’Ancien Testament à la navigation. Si on défalque les passages qui se rapportent aux étrangers, on voit qu’en ce qui concerne les Israélites, il