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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/777

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NAVIGATION — NAVIRE


pins qu’à amener les voiles et à se laisser aller au gré des flots. Cf. Euripide, Troad., 686-688. Si elle redoublait, on en venait aux dernières extrémités en allégean le navire de tout ce qui le chargeait, cargaison et agrès. Sur le danger que les Syrtes faisaient courir aux navigateurs, voir Syrte. Quand le temps était couvert et que l’on n’était plus en vue des côtes, les marins de l’antiquité, qui n’avaient pas d’autres guides que le soleil et les étoiles, se trouvaient dépourvus de tout moyen de se diriger. Act., xxvii, 20. Ils erraient alors à l’aventure. C’est ce qui fait qu’après quatorze jours de tempête, le navire qui portait saint Paul se trouva en face de Malte, sans que les marins sussent où ils étaient. Ceux-ci exécutent alors une manœuvre intéressante. Au milieu de la nuit, ils jettent la sonde à deux reprises, et, reconnaissant l’approche d’un rivage, ils mouillent quatre ancres, pour éviter d’être portés sur des écueils, et attendent le jour.

le troisième navire qui prit saint Paul à Malte s’arrêta à Rhégium, probablement pour prendre un pilote qui devait le guider à travers les écueils de Charybde et de Scylla, cf. Suétone, Titus, 5, et de là il arriva à Pouzzoles, dans la baie de Naples, où abordaient les vaisseaux qui arrivaient d’Egypte. Cf. J. Smith, The Voyage and Shipwreck of St. Paul, Londres, 1848 ; A. Breusing, Die Nautik der Alten, Brème, 1886 ; J. Vars, L’art nautique dans l’antiquité, d’après A. Breusing, Paris, 1887 ; A. Trêve, Une traversée de Césarée de Palestine à Putéoles, au temps de saint Paul, Lyon, 1887 ; Vigouroux, Le Nouveau Testament et les découvertes arch éologiques modernes, Paris, 1896, p. 321-350. Voir Navire.

H. Lesêtre.
    1. NAVIRE##

NAVIRE, construction en bois capable de transporter sur l’eau des hommes et des objets divers.

I. Différentes sortes de navires. — La Sainte

M)6. — Bateau égyptien sur le Nil. Saqqara. IV* dynastie. D’après Lepsius, Denkmàler, Abth. II, Bl. 96.

Au matin, à la vue d’une plage, tous les passagers prennent quelque nourriture, puis on jette à la mer le reste du blé, afin d’alléger encore le vaisseau et de lui permettre de s’échouer [sur la plage, aussi près que possible du rivage. Cette proximité était rendue nécessaire par le fait que la chaloupe du bord avait été perdue pendant la nuit, quand les soldats, sur l’avertissement de saint Paul, en coupèrent les amarres, pour empêcher les matelots de se sauver avec elle en abandonnant les autres. Au matin, on lâche les ancres dans la mer, et on détache les gouvernails, pour rendre leur jeu indifférent. Voir Gouvernail, t. iii, col. 282. Puis, on dresse une voile d’artimon, dans le voisinage de la poupe, afin que le vent pousse le vaisseau, poupe en avant du côté de la plage. C’est ce qui a lieu en effet. Mais dans un vaisseau capable de contenir deux cent soixante-seize personnes, la longueur de la quille est telle que la poupe est dans le sable alors que la proue flotte encore et est battue par les vagues. Il faut donc débarquer par un fond qui dépasse la hauteur d’un homme. Ceux qui savent nager partent les premiers ; les autres gagnent la terre sur des planches ou des épaves. Si les marins ne reconnaissent pas tout d’abord l’Ile de Malte, c’est que d’habitude les navires qui allaient d’Orient en Italie laissaient cette île très au sud, pour gagner le détroit de Messine. Enfin,

Écriture mentionne plusieurs espèces de navires, allant sur la mer, les lacs ou les fleuves. L’arche de Noé a été une sorte de navire de transport, mais d’une nature exceptionnelle. Voir Arche de Noé, t. i, col. 923. Voici les noms donnés aux navires ordinaires :

i"’Onîyyâh, vaùç, irXoîav, navis, nom qui s’applique aux grands vaisseaux marins aussi bien qu’aux petites barques. Gen., xlix, 13 ; Jud., v, 17 ; Prov., xxx, 19 ; Jon., i, 3, 5. L"ônîyyâh sôhêr, vaûç iii, 710p£uo[ ; .évïi Haxpôôsv, « , navire au long cours, » navis institoris, Prov., xxxi, 14, est le navire du trafiquant, qui parcourt les mers pour transporter les marchandises. Les’ânîyyôt (arsîs, 7r>ota hzlâaam, « navires de mer, » lô.oïa Kap/r, -Sdvoç, « navires de Carthage, » itXoîa ©apuc’ç, naves TharSÎs, étaient originairement les gros navires qui allaient chercher les denrées de Tharsis, en Espagne. Par extension, le nom de « vaisseaux de Tharsis » fut attribué à tous les navires de fort tonnage, quelle que fût leur destination, de même qu’on donne aujourd’hui le nom de « transatlantiques » même à des paquebots qui parcourent d’autres mers que l’Atlantique. Ps. xlviii (XL vil), 8 ; III Reg., x, 22 ; xxii, 49 ; II Par., îx, 21 ; xx, 36, 37 ; Is., Il, 16 ; xxiii, 1, 14 ; lx, 9. Une peinture égyptienne représente un vaisseau de cette espèce, avec un chargement d’arbres à encens et d’animaux. Voir