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NIVEAU — NO-AMON

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une suite de fléaux qui feront disparaître les refuges au mensonge et de la fausseté, pour ne laisser que la pierre de choix qui sert de fondement à Sion. — Sur plusieurs passages où les traducteurs font intervenir le niveau, voir Fil à plomb, t. ii, col. 2244.

H. Lesêtre.

NO, nom, dans le texte hébreu, de la ville de Thèbes. Jer., xliv, 25 ; Ezech., xxx, 14, 16. La Vulgate l’a traduit par Alexandria populorum. Voir No-Amon, et Alexandrie, t. i, col. 357.

NOA, nom d’une femme Israélite et d’une ville, dans la Vulgate. Les noms sont vocalises différemment en hébreu.

1. NOA (hébreu : No’âh ; Septante : Noua), la seconde des filles de Selphaad, de la tribu de Manassé. Elle ebtint comme ses sœurs le droit d’hériter de son père parce qu’elle n’avait pas de frère, à la condition de se marier dans sa tribu. Num., xxvi, 33 ; xxvii, i ; xxxvi, 11 ; Jos., xvii, 3.

2. NOA (hébreu : han-Nê’âh ; Septante : omis ou défiguré dans le Vaticanus ; Alexandrinus : ’Avvoui), ville frontière de Zabulon. Jos., xix, 13. Le texte hébreu porte, d’après la traduction générale des modernes : « [La frontière de Zabulon] continuait par Himmon qui confine à Néah. i> tiimmôn ham-me{o’ar han-Nê’âh. Le Vaticanus a rendu ces mots par Pe|jiu, [uvaà MaOapaoÇi ; Y Alexandrinus par Pe(i[itovà(i MaOapiu.’Avvouâ ; la Vulgate par Remmon, Amthar et Noa. Voir Amthar, t. i, col. 526. La situation de Noa est inconnue. Elle était ignorée d’Eusèbe et de saint Jérôme qui se bornent à indiquer qu’elle appartenait à la tribu de Zabulon. Onomast., édit. Larsow et Parthey, 1862, au mot’Avoua, Anna, p. 44, 45. Quelques-uns ont proposé d’identifier Nê’àh = Noa avec Néhiel, mais sans autre raison qu’une vague ressemblance des noms.

    1. MOADAÎÀ##

MOADAÎÀ (hébreu : Nô’adeyâh ; Septante : Nwa8îa}, lévite, fils de Bennoï. Il vivait du temps d’Esdras et revint avec lui de captivité à Jérusalem, où il fut ehargé, avec plusieurs autres, de peser l’or, l’argent et les vases précieux qui avaient été rapportés de Chaldée. pour le service du Temple. I Esd., viii, 33.

    1. NOADIA##

NOADIA, nom, en hébreu, Nô’adeyâh, de deux personnes que la Vulgate appelle, l’une Noadaïa, l’autre Noadias.

    1. NOADIAS##

NOADIAS (hébreu : Nô’adeyâh ; Septante : Nwoeîîa), fausse prophétesse qui, de concert avec les Samaritains et les ennemis des Juifs, voulut empêcher, par la terreur, Néhémie de reconstruire les murs de Jérusalem. Les Septante et la Vulgate font de Noadias « un prophète », mais le texte hébreu l’appelle expressément « une prophétesse », nebî’âh. Il Esd., vi, 14.

NO-AMON, NO (hébreu : Nô’, . Nô’-'Amôn ; Septante : ©rjëoci, AiôoTtoiic, v-zpk’A[i|ifi>v ; Vulgate : Alexandria), capitale de l’Egypte.

I. Nom. — pDN- iii, Nô’-'Amôn, Nahum, iii, 8, est

la transcription exacte de l’égyptien I™"™, Nout

eu Nouit Amen, « la ville, le domaine d’Amon » (Papyr. Sallier, iii, 6, 8), comme nj, Jer., xlvi, 25 ; Ezech., xxx, 14,

15, 16, est la transcription également de ", Nout, « la

ville par excellence- » Cest la ^njû **-] > Ni’a, des textes cunéiformes. G. Smith, History of Assurbanipal, Londres, 1871, Cyl. A, col. ii, lig.’65, etc., p. 53. Les Grées, en vertu de l’identification de leur Jupiter avec Amon, traduisirent ce nom au pied de la lettre par Dios polis, Aiôo-itoXi ; , « la ville de Jupiter, » qu’ils appelèrent la Grande, vi (le^âX » ), pour la distinguer de plusieurs autres Diospolis, en particulier du chef-lieu du xviie nome dans le Delta, le Diospolile ou Sébennyte inférieur. J. de Rougé, Géogr. de la Basse-Egypte, Paris, 1891, p. 115118. Avant eux les Égyptiens citaient constamment Nout sous ses différents noms en parallélisme avec la Nout

du Delta. EUe était pour eux « la ville du midi », ^ i N

Nout risil, l’autre « la ville du nord », ^, Nout

mehetj. Cf. Brugsch, Dictionnaire géogr. de VÉgypU ancienne, Leipzig, 1879, p. 705. Pour cette dernière, on ne cite aucun exemple certain de la forme Nout-Amen.

— Nout avait d’autres noms. On l’appelait encore :

L J I*™", Pérou Pi Amen, « la demeure d’Amon, » noro sacré de la ville et de ce chef l’équivalent de Noiit-Amen ;

— T &> Ouast, en sa qualité de métropole civile du iv B nome de la Haute-Egypte ; — I ©, Apel, pour

désigner le quartier monumental qui comprend sur la rive droite du fleuve le Louxor et le Karnak de nos

jours ; — l’j O, Apet-asout, pour marquer spécialement Karnak. Pourquoi les Grecs lui donnèrent-ils le nom de Thèbes ? Les uns, comme Steindorff, voir Bædeker, Egypte, Leipzig, 1903, p. 236, renoncent à l’expliquer ; d’autres, comme Chabas, Œuvres diverses, t. ii, p. 250, dans la Bibliothèque êgyptologique, t. x, s’y sont essayés sans satisfaire personne. Brugsch écrit bien, Dict. géogr., p. 946, que la partie habitée de la ville se

disait ^fc-y IIJ^, Dimaiou, et Mariette ajoute que Thèbes était pour tous « la ville par excellence », « ^l/l"^’,

Tema. Or, dit-il, « rien n’est plus fréquent dans l’antiquité que la permutation de Vm et du b… Homère a connu une Tema (Tèba) dont le nom sonnait à son oreille comme celui de ©ijëat de Béotie, et il a adopté ce nom. » Voyage dans la Haute-Egypte, in-16, 1903, p. 151-152. Mais aucun égyptologue ne semble avoir pris en considération cette étymologie. Peut-être pourrait-on penser avec certains que par l’adjonction de l’article

féminin jk, ta, devant le nom féminin Apet, on a

obtenu Ta-Apet, Tape, ©îjëoci, tout comme les Coptes dérivèrent directement du même mot leur tmic, Thèbes. IL. Sa. topographie. — À Thèbes, le Nil achève la courbe qu’il décrit vers Erment : il coule donc ici plutôt du sud-est au nord-ouest. Suivant l’usage, et pour simplifier, nous supposons qu’il va du sud au nord. Quand Strabon visita Thèbes à] la fin de l’ère ancienne, il n’y rencontra que des temples en ruines et quelques bourgades éparses sur les deux rives du Nil. C’est encore aujourd’hui à peu de chose près le même spectacle (fig. 442). La grandeur des ruines nous laisse toutefois deviner qu’une ville immense était assise là jadis sur les deux bords du fleuve. Mais après les ravages qu’elle a subis à travers les longs siècles qui nous séparent de sa splendeur, il est difficile d’en retrouver les limites exactes, et, sur ce point, les. renseignements des anciens semblent contradictoires. Si nous faisons le tour des ruines en commençant par Louxor qui forme la partie sud de la rive droite, nous rencontrons d’abord sur ce même côté Karnak et la série des temples groupés autour du grand temple d’Amon, puis Médamout situé dans les terres vers la chaîne arabique et qui paraît avoir été le quartier nord de la Thèbes orientale. Revenant à Karnak et franchissant le fleuve nous atteignons Qournah qui commence la ligne des temples dont le Ramesseuin occupe à peu près le centre et Medinet-Habou l’extré-. mité sud. Si maintenant,-négligeant Médamout, nous faisons passer une ligne par tous ces monuments, nous obtenons d’après les calculs des savants de l’Expédition