Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/948

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
1839
1840
OR


pierres précieuses. » Maspero, L’archéologie égyptienne, Paris, 1887, p. 296-299. En Egypte, on ne frappait ni monnaies ni médailles. L’or pris en butin était donc fondu en lingots ou employé à fabriquer de la vaisselle et des bijoux. Voir t. H, fig. 387, col. 1075, la coupe d’or donnée par Thothmès III à l’un de ses officiers, Amenhotep III, avait reçu d’un gouverneur d’Ethiopie un surtout en or (fig. 489), en partie reproduit, t. ii, fig. 34, col. 91, et représentant la-cueillette des dattes dans un bois de palmiers, avec des hommes conduisant deux girafes, d’autres qui implorent la pitié des soldats égyptiens et des prisonniers nègres. « La passion des métaux pré Exod., xxxii, 4. Il est probable que les deux termes sont intervertis et qu’il faut traduire : (( Aaron façonna l’or au burin après avoir fait un veau à la fonte. » Les Septante traduisent : « Il les façonna au burin, ypaçiêi, et en fit un veau fondu. » La Vulgate rend différemment le texte : « Il le façonna par un travail du fusion, opère fusorio, et leur fit un veau de fonte, conflalilem. » Les versions syriaque et chaldaïque rendent le mot hérét, qui ne se retrouve plus que dans Isaïe, viii, 1, avec le sens de « stylet », par des mots qui signifient « forme », c’est-à-dire moule dans lequel on coule le métal en fusion. C’est le sens reproduit équivalemment

488. — Carte égyptienne des pays aurifères. D’après Chabas, Inscriptions des mines d’or, pi. n.

cieux était poussée si loin sous les Ramessides, qu’on ne se contenta plus de les employer au service de la table. Ramsès II et Ramsès III avaient des trônes en or, non point plaqués sur bois, mais massifs et garnis de pierreries. » Maspero. L’archéologie égyptienne, p. 304.

6° Dès l’époque du désert, on voit les Hébreux utiliser l’or en plaque, zâhâb niiqsâh, « . l’or tourné, » TopeuTov, ductile, pour la fabrication des chérubins de l’Arche, Exod., xxv, 18 ; xxxvii, 7, et du candélabre d’or. Exod., xxv, 31, 36 ; xxxvii, 17, 22 ; Num., viii, 4. Il est question de placages d’or à propos de l’Arche, Exod., xxv, 11, 12 ; de la table des pains de proposition, Exod., xxv, 24, 28 ; des colonnes soutenant le rideau du Tabernacle, Exod., xxxvi, 38 ; des statues idolatriques. Is., xxx, 22 ; XL, 19 ; Bar., vi, 23 ; Hab., ii, 19, etc. — Le premier travail exécuté par les ouvriers hébreux fut le veau d’or, pour la fabrication duquel les femmes et les enfants israélites sacrifièrent leurs boucles d’oreilles. On le façonna bahérét, « au burin, » et on fit un veau massékâh, « fondu. »

par la Vulgate. Plus loin, Exod., xxxii, 20, il est dit que Moïse brûla le veau d’or, le broya pour le réduire en poudre et fit boire par les Israélites cette poudre mélangée à l’eau. C’était faire comprendre aux coupables que leur idole n’avait pas plus de valeur que le veau vivant qui sert de nourriture à l’homme. Pour expliquer que le veau d’or ait pu être réduit en poudre, plusieurs auteurs ont supposé qu’il était de bois plaqué d’or. Cf. Rosemmûller, In Exod., Leipzig, 1795, p. 627. Mais le texte se prête peu à cette explication, et d’ailleurs la difficulté se réduit à une question de plus ou de moins, puisqu’il fallut pulvériser le placage d’or de même façon que la figure entière. Cf. Deut., ix, 21. Il ne peut être ici question de calcination, ou traitement du métal par le feu au contact de l’air, ayant pour effet de l’oxyder et de le réduire en poudre ; l’or est un des rares métaux qui résistent à cette opération. Guénée, Lettres de quelques Juifs, Paris, 1821, 11e édit., t. i, p. 304, oppose à Voltaire un procédé pour rendre l’or