Aller au contenu

Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome IV.djvu/995

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
4933
4934
OURS — OURSE (GRANDE-)


pelage. Il se nourrit également de graines et de fruits, et, très friand de lentilles, cause de grands dommages aux récoltes au bas des pentes de l’Hermon, ce qui ne l’empêche pas à l’occasion de rendre visite aux brebis et aux chèvres des villages. On rencontre fréquemment ses traces sur la neige de l’Hermon et du Liban ; en dehors de là, on ne l’aperçoit plus guère en hiver que dans les ravins qui avoisinent le lac de Tibériade. Lortet, La Syrie’d’aujourd’hui, Paris, 1884, p. 559, 649,

-Jtil-f.r

502. — Ursus syriacus.

signale sa présence en grand nombre dans les rochers de l’Hermon, dans les forêts d’Afka et dans les gorges de l’Adonis, et remarque qu’il est grand amateur de miel, mais peu redoutable pour les hommes. Cf. Tristram, The naturàl History of the Bible, Londres, 1889, p. 46-69. — 3. Autrefois il y avait beaucoup plus d’ours qu’aujourd’hui en Palestine, comme le donnent à penser les allusions, relativement fréquentes, de la Bible. Les Syriens les chassaient dans le Liban et les amenaient en tribut aux Égyptiens (fig. 503). Aux portes de Ninive,

503. — Ours et éléphant amenés en tribut. Peinture du tombeau

de Rekhmara.

D’après Wilkinson, Manners and customs, t. i, pi. H.

il y avait des ours gardés en cage, avec des chiens et des sangliers, pour l’amusement de la populace. CJjTMSspero, Histoire ancienne des peuples de VOrietit classique, Paris, t. iii, 1899, p. 351.

2° Les ours dans la Bible. — David, quand il était berger, poursuivait l’ours, lui arrachait la brebis qu’il avait saisie, le prenait par la mâchoire et le tuait. I Reg., xvii, 34, 36, 37. Cf. Eccli., xlvii, 3. Il n’y a pas lieu de s’étonner de cette vigueur, puisqu’il pouvait traiter le lion de la même manière. — Le cas des deux ours qui sortent de la forêt voisine de Béthel et déchirent quarante-deux enfants, insulteurs d’Elisée, est extraordinaire, IV Reg., ii, 24. C’est sans doute par l’ordre de

Dieu que les deux animaux font preuve d’une férocité qui ne leur était pas habituelle. Il en eût été de même des ours que Dieu aurait pu envoyer contre les Égyptiens. Sap., xi, 18. — Il n’y a sérieusement à craindre que l’ours sâkkûl, « privé de ses petits, » II Reg., xvii, 8 ; Prov., xvii, 12 ; Ose., xiii, 8, ou l’ours affamévProv., xxviii, 15, qui se tient aux aguets pour saisir une proie, Lam., lii, 10, et qui est alors à redouter comme le lion-Am. , v, 19. — Au temps du Messie, on verra la vache et l’ours dans le même pâturage. Is., xi, 7. — Israël repentant doit faire entendre des gémissements comme les grondements de l’ours. Is., lix, 11. — L’ours apparaît dans une vision de Daniel, vii, 5, et, dans une autre de saint Jean, il y a une bête pourvue de pieds d’ours. Apoc, xiii, 2. — Il est dit de la méchante femme qu’elle a le visage sombre comme celui d’un ours. Eccli., xxv, 24. Les Septante ont « comme un sac ». Mais le texte hébreu donne raison à la Vulgate.

H. Lesêtre.
    1. OURSE##

OURSE (GRANDE-), nom d’une constellation. — Au livre de Job, IX, 9, on lit que Dieu a créé’as, kesîl, voir Orion, col. 1891, et kîmâh, voir Pléiades. Les Septante traduisent par les « Pléiades, Vesper et Arcturus », et la Vulgate par « Arcturus, Orion et les Hyades ». Dans un autre passage, Job, xxxviii, 32, on litencore : « Conduis-tu’ayiS avec ses petits ? » Les Septante et la Vulgate traduisent’dyîS, par "Esirspo ; , Vesper, « l’étoile du soir. »

504. — Constellation de la Grande-Ourse.

Les deux formes’ds et’ayis ont la même signification ; le néo-hébreu yûta, Berachoth, 58.6, donne même à croire que la seconde forme est primitive. Le mot hébreu se rattacherait à l’arabe n’as, « litière » à porter les morts, et, à ce titre, désignerait la Grande-Ourse et la Petite-Ourse. On sait que les deux constellations (fig. 504), se composent chacune de quatre étoiles disposées en rectangle à peu près régulier. Elles représentent, aux yeux des Arabes, une litière funèbre. De l’un des angles de chaque rectangle partent trois autres étoiles qui paraissent former cortège à la litière, et que l’auteur de Job, xxxviii, 32, appelle les benêt, les « filles » de’ayis. Cf. Niebuhr, Beschreibung von Arabien, Copenhague, 1772, p. 114, 115 ; Wetzstein, dans Frz. Delitzsch, Das Buch lob, Leipzig, 1876, p. 501 ; Gesenius, Thésaurus, p. 895 ; Hommel, dans Zeitschrift der deutsch. morgenlând. Gesellschaft, t. xlv, p. 594, etc. A la suite des Septante, Job, ix, 9, et du Targum, zagtâ, Job, xxxviii, 32, quelques auteurs regardent’ayis comme le nom des Pléiades. Cf. Hoffmann, dans la Zeitzschrïft fur die alttest. Wissenschaft, t. iii, p. 108, 279 ; etc. Mais la Grande-Ourse est une constellation trop importante pour qu’il n’en soit fait nulle mention dans la Bible, et c’est à la Grande, bien plutôt qu’à la Petite, que fait allusion l’auteur de Job. Parmi les étoiles qui la composent, il y en a quatre de deuxième grandeur, et elle ne disparait jamais de l’horizon, tandis que la constellation des Pléiades est beaucoup moins importante et qu’en été, dans notre hémisphère, elle demeure sous l’horizon. Le nom de « filles » convient aussi bien mieux aux étoiles qui semblent suivre la Grande-Ourse, tandis que les Pléiades forment un groupe compact. Voir Hyades, t. iii, fig. 162, col. 789. Enfin le nom de’aS, donné aux quatre étoiles majeures de la Grande-Ourse par les Arabes et les Juifs du golfe Persique, au rap-