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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/1058

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TEMPLE


les souterrains. Au nord de l’autel, des anneaux fixés dans le sol par rangées de quatre servaient à attacher les victimes avant de les égorger ; celles-ci étaient ensuite suspendues à dix colonnes munies d’une triple rangée de crocs, afin d’être écorchées. Dix tables de marbre recevaient les membres dépecés et les entrailles déjà lavées. À l’ouest de la rampe, on posait sur une table de marbre les parties des victimes qui devaient être portées à l’autel, et sur une table d’argent les ustensiles d’or et d’argent servant aux sacrifices. Tamid, ni, 4 ; Gem. Chagiga, 79, 4. Au delà de l’autel, du côté du midi, se trouvait le grand bassin qui remplaçait la mer d’airain de Salomon. Jer. Yebamoth, 12, 3 ; Siphra, 57, 1. À considérer les objets qu’on y voyait et les actes qu’ony accomplissait, cette partie du Temple présentait plutôt l’aspect vulgaire d’un abattoir et d’une boucherie que celui d’un lieu de culte en l’honneur du vrai Dieu. Mais les anciens ne jugeaient pas comme nous. Les sacrifices sanglants étaient pour eux l’expression de l’adoration et de l’obéissance dues à Dieu, et plus les sacrifices étaient nombreux, plus ils frappaientl’esprit, plus aussi ils excitaient dans l’âme les sentiments qui convenaient à la religion encore imparfaite de ces temps antérieurs à la rédemption.

9° Le vestibule. — Le sanctuaire proprement dit ou naos était long de 100 coudées (45 iii), et laissait derrière lui un espace de Il coudées (4 m 95) jusqu’au mur extérieur. Le vestibule s’élevait donc à une distance de 65 coudées (29 m 25) de l’entrée du parvis des prêtres. Ce vestibule est décrit par Josèphe, Bell, jud., V, v, 4. On y accédait par 12 marches, hautes d’une demi-coudée (0 nl 22), et séparées en groupes de trois par des paliers. Il avait 100 coudées (45 iii) de large et autant de haut, mais seulement Il coudées (4 m 95) de profondeur. Ses deux parties extrêmes formaient, dit Josèphe, « comme deux épaules » de 40 coudées (18 iii) chacune, de sorte que le vestibule était de 80 coudées (36 iii) plus large que le hêkal, qui venait ensuite. Il avait une ouverture de 70 coudées (31 m 50) de haut sur 25 (ll m 25) de large, sans portes pour le fermer. Au-dessus, le mur était constitué par des alternances de pierres et de poutres dont la longueur croissait en montant de 22 coudées (9 m 90) à 30 (13 m 50). Middoth, iii, 7. La baie était close par un riche et épais rideau, qu’une étoffe plus grossière protégeait au dehors contre les injures de l’air. Schekalini, vin, 5 ; Gem. Tamid, 63, 2. Les talmudistes ne donnent à cette ouverture que 40 coudées de haut (18 iii) sur 20 de large (9 iii). À l’intérieur du vestibule, aux poutres de cèdre qui allaient de l’ouverture au mur du fond, était suspendue une vigne d’or dont les grappes, prétend Josèphe, avaient la hauteur d’un homme. Elle provenait du produit d’offrandes particulières, Middoth, ni, 8 ; Gem. Tamid, 63, 1, et symbolisait Israël, la vigne du Seigneur. Jer., ii, 11 ; Ezech., xix, 10. Le vestibule contenait en outre une table de marbre pour y déposer les pains qui devaient être placés devant le Saint des Saints, et une tabled’or pour recevoir ceux qui en avaient été enlevés. Menacholh, xi, 7 ; Schekalim, vi, 4.

10° Le Saint. — Le Saint ou hêkal avait 60 coudées de haut (27° ), 40 de long (18°°) et 20 de large (9-). La porte, de bois orné d’or, avait 20 coudées de haut (9 iii) et 10 de large (4°>50). Elle se composait de quatre vantaux et était protégée par un voile. Une petite porte ménagée au nord permettait d’entrer pour ouvrir la grande, de l’intérieur. Tamid, iii, 7. Au-dessus de cette porte était suspendue une lampe d’or, don postérieur de la reine Hélène d’Adiabène. Quand cette lampe renvoyait les rayons du soleil levant, les prêtres reconnaissaient que l’heure était venue de réciter le Sema’. Gem. Yoma, 37, 2. Le Saint contenait trois objets en or, le chandelier à sept branches, la table des pains de proposition, et, entre les deux, l’autel sur lequel on brûlait les parfums.

11° Le Saint des Saints. — Le debir avait 20 coudées (9 iii) dans tous les sens. Ni mur ni porte ne le séparaient du Saint, mais seulement deux voiles tendus à une coudée l’un de l’autre. Le grand-prêtre seul pénétrait dans ce lieu, au jour de l’Expiation. L’Arche d’alliance en étantabsente, on n’y voyait plus qu’une pierre s’élevant de trois doigts (O^OO) au-dessus du sol. On l’appelait’ébe’n sefiyâh, « pierre de position ». Yoma, v, 2. Etait-ce la pierre sur laquelle reposait jadis l’Arche d’alliance ? Cf. Le Camus, Notre voyage aux pays bibliques, Paris, 1894, t. i, p. 352. Il est dit que, dans le debir salomonien, tout était recouvert de cèdre et qu’on ne voyait pas la pierre. III Reg., vi, 15, 18. Peut-être faut-il excepter la « pierre de position », à moins qu’elle fût recouverte par le parquet. Son origine salomonienne est d’ailleurs problématique. Mais ce qui est inacceptable, c’est la confusion de cette pierre avec le sommet de la roche Sakrâ, comme l’admettent les rabbins et Chaplin, The stone of foundation, dans Palest. Explor. Fund, Quart. Stat., 1876, p. 23-28. L’emplacement du debir était beaucoup trop voisin du mur occidental pour coïncider avec le sommet de l’aire d’Oman.

12° Les chambres. — Autour du monument, sur trois de ses côtés, comme dans le Temple de Salomon, il existait trois étages de chambres, qui communiquaient entre elles et reproduisaient les dispositions anciennes. On y arrivait par les deux côtés du vestibule. Chaque étage comptait cinq chambres au sud et au nord, et huit à l’ouest, dont deux seulement à l’étage supérieur, en tout 38. Middoth, iv, 3. La destination de ces chambres n’est pas indiquée. En tous cas, à raison de leur emplacement, elles n’étaient accessibles qu’auxlévites. Au-dessus d’elles, la muraille était percée de fenêtres pour éclairer le Saint. Josèphe fait monter le toit des chambres à 60 coudées (Il iii), sur une hauteur totale de 100 coudées (45 iii). Il restait donc 40 coudées (18 iii) pour l’emplacement des fenêtres. Aux extrémités du vestibule, deux autres chambres servaient à déposer les couteaux des sacrifices.

13° La toiture. — Elle était faite de poutres, peut-être recouvertes de dalles de pierre. Au lieu d’être plate, comme les toitures ordinaires, elle était inclinée, sans doute sur deux plans en angle. Comme les toits des maisons, Deut., xxii, 8, elle avait une balustrade protectrice haute de 3 coudées (l m 35). Elle était hérissée d’aiguilles ou obèles en or, pour empêcher les oiseaux de s’y poser et de souiller l’édifice sacré.

14° Les mesures. — La Mischna, Middoth, v, 1, indique les mesures suivantes pour les diverses parties du temple.

A la hauteur de l’autel, transversalement du nord au sud :

Du mur du nord aux colonnes 8 coudées ( 3-60)

Des colonnes aux tables de marbre.. 4 — ( 1-80)

Des tables aux anneaux 4 — ( 1-80)

Les anneaux 24 — (10-80)

Des anneaux à l’autel 8 — ( 3°60)

L’autel et la rampe 62 — (27-90)

De la rampe au mur du sud 25 — (11-25)

135 coudées (60-75)

De la porte de Xicanor au mur du fond :

Delà porte au parvis des prêtres… Il coudées (4-95)

Du parvis à l’autel 11 = ( 4-95)

L’autel 32 — (14-40)

De l’autel au vestibule 22 — (9-90)

Le Temple 100 — (45-)

Du Temple au mur occidental. … 11 — ( 4-95)

187 coudées (84-15)