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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/1096

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THABOR — THALASSA

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teurs. On soutient que la montagne était habitée du temps de Notre-Seigneur et qu’une forteresse la défendit depuis une époque reculée jusqu’à l’an 50 ou 53 de notre ère. Josèphe répara en quarante jours Jes fortifications de la montagne pendant la guerre de Vespasien, Bell, jud., II, xx, 6 ; Vila, 37, et bon nombre de Juifs s’y réfugièrent à cette époque ; mais, quelle que pût en être la population du temps de Jésus-Christ, elle ne pouvait pas l’empêcher de s’y retirer à l’écart et de s’y transfigurer isolément, xaO’iûtocv, seorsum, Matth., xvii, 1 ; Marc, IX, 1, devant ses trois apôtres seuls. On veut trouver une objection plus grave dans le fait que, huit jours auparavant, Jésus et ses disciples étaient au pied de l’Hermon, à Césarée de Philippes ; Matth., xvii, 1 ; Marc, IX, 2 ; Luc, ix, 28, et on place la scène du miracle sur un des sommets de l’Hermon. On ne peut nier cependant que le Sauveur n’ait eu largement le temps de se rendre en une semaine, sans forcer les étapes, de Césarée au Thabor. — L’omission du nom de la montagne dans le récit des évangélistes fournit une dernière difficulté contre le Thabor à ceux qui rejettent l’ancienne créance. Pourquoi le nom propre de la montagne de la Transfiguration n’a-t-il pas été mentionné par les évangélistes ? Il est difficile de ; le dire, mais cette objection n’a pas moins de force contre l’Hermon, « ette chaîne de montagnes si importante et si connue, qui n’est pas nommée non plus. Si l’on rejette le Thabor et l’Hermon, il ne reste plus qu’un mont innommé, qu’on né saurait déterminer. Le fait incontestable, c’est que de bonne heure les chrétiens admirent que le miracle de la Transfiguration s’était produit sur le mont Thabor. — Voir Palestine Exploration Fund, Memoirs, t. 1, p. 367, 388-391 ; Ed. Robinson, Biblical researches, 2e édit, Londres, 1856, t. ii, p. 356-360.

2. THABOR (CHÊNE DU) (hébreu : ’Êlân Jâbôr ; Septante : i Epûç ©aëiip ; Vulgate : quercus Thabor). I Sam. (Reg.), x, 3. Saûl, après avoir été oint comme roi par Samuel, lorsqu’il cherchait les ânes de son père, passa, en retournant à Gabaa, à l’endroit auquel < ; e chêne donnait son nom. Il était situé entre le tombeau de Rachel sur la frontière de Benjamin à Çélsah <(Vulgate : in meridie) et la colline de Dieu ou Gabaon.

Le site précis est inconnu. 0. Thenius, Die Bûcher Samuels, 2e édit., Leipzig, 1864, p. 40, propose de lire’Élôri Debôrâh, m13T, « le chêne de Déborah », la nourrice de Rachel qui fut enterrée dans ces parages. Voir Gen., xxxv, 8. D’autres ont proposé de lire’Êlôn Bahut, « le chêne des pleurs », au lieu de’Êlôn Tâbôr. Voir -Gesenius, Thésaurus, p. 1493.

3. THABOR (Septante : ®<xg<ip), ville lévitique de la tribu de Zabulon, qui fut donnée avec ses dépendances aux fils de Mérari. I Par., vi, 77. Ce nom ne se lit point dans la liste des villes lévitiques de Zabulon. Jos., xxi, 34-35. Les uns ont supposé que « Thabor »

est ici une abréviation de « Céséleththabor », Jos., xrx, 12, laquelle est aussi abrégée en « Casaloth », Jos., xix, 18, d’après certains géographes. Voir Casaloth, t. ii, col. 326. Si cette identification est exacte, la ville était voisine du mont Thabor et sur la frontière de Zabulon. D’après d’autres, le nom de la ville est altéré -dans le passage des Paralipomènes, et doit se lire Dabéreth, Jos., xxi, 28, ville de la tribu d’Issachar, sur les frontières de Zabulon, aujourd’hui Debûriyéh, à l’ouest et au pied du Thabor. Voir t. ii, col. 1195-1196. Pour d’autres enfin, c’est une ville qui était sur le mont Thabor ou bien le mont Thabor lui-même.

    1. THACASIN##

THACASIN (hébreu : ’Iltàh Qâsîn ; Septante : itoXt ; KaTotain), ville frontière de la tribu de Zabulon, nomanée après Gethhépher (t. iii, col. 228). Jos., XIX, 13.

Le hé de’Ippâh est probablement le hé locatif, comme Gippdh Ifêfér pour Gap Héfér, dans le même verset, de sorte que le nom de la ville devait être’Ep qâsin. Thacasin, qui est mentionnée après Japhié, était sans doute peu éloignée de cette dernière et par conséquent assez proche de Nazareth (voir Japhié, t. iii, col. 1126), mais le site est inconnu.

    1. THADAL##

THADAL (hébreu : Tid’dl ; Septante : QapyâX), roi des Goïm d’après l’hébreu, rex Gentium d’après la Vulgate, un des rois confédérés avec Chodorlahomor dans sa campagne contre l’Asie antérieure et la Palestine. Gen., xiv, 1. Son nom, d’après une tablette assyrienne mutilée, déchiffrée parM. Pinches, est Tudghula. Voir Goïm, t. iii, col. 267. Tudghula, iils de Gazza[ni], y est nommé avec Éri-Aku ou Arioch de Larsa, Hammu[rabi] de Babylone, Kudur-Laghamar ou Chodorlahomor d’Élam. Une autre tablette, signalée par M. Sayce, dans Hastings, À dictionary of the Bible, t. iv, 1902, p. 761, porte : « Qui est Kudur-Laghamar, le malfaisant ? Il a rassemblé les Umman-Manda, il a dévasté le peuple de Bel (les Babyloniens), et il a marché à leur côté. » Les Umman-Manda ou Hordes de Barbares, dont le nom équivaut au Goïm hébreu, étaient des montagnards qui vivaient au nord de l’Elam. Thadal venait donc probablement des montagnes situées au nord-est de Babylone.

    1. THADDÉE##

THADDÉE (grec : ©aêôaîo ; , ), nom d’un des douze Apôtres. Matth., x, 3 ; Marc, iii, 18. Dans saint Matthieu, le Codex Vaticanus porte Thaddée, comme le textus receptus. La leçon corrigée du Codex Ephrœmi dit Asëëaïo ; 6 êiîixiïjOîiç ©a88aîo ; . Saint Luc, VI, 15 ; . Act., i, 13, ne nomme ni Thaddée ni Lebbée, mais à la place il met Judas Jacobi, Jude. De la comparaison de ces textes, il résulte que Lebbée, voir t. iv, col. 143, et Thaddée sont des surnoms de l’apôtre saint Jude, qui était ainsi désigné pour le distinguer de l’apôtre infidèle, Judas Iscariote. Voir Jude 1, t. iii, col. 1806. Pour l’étymologie de Thaddée, voir Lebbée, t. iv, col. 143.

THADMOR. Voir Palmïre, col. 2070.

    1. THAHATH##

THAHATH (hébreu : Tahap), nom de deux Israélites et d’une station dans le désert de l’Exode.

1. THAHATH (Septante : 0a16), lévite de la descendance de Caalh, un des ancêtres de Samuel et d’Héman. I Par., VI, 24, 37 (hébreu, 9, 22).

2. THAHATH (Septante : Gad ; 9, Sïà6), fils de Bared et arrière-petit-fils d’Éphraïm et de Joseph. I Par., vii, 20. Le nom se lit deux fois dans le texte hébreu et dans la Vulgate, comme si Éphraïm avait eu deux descendants du même nom. Les Septante ont différencié les deux noms en Thahath et Saath. Le second est donné comme fils d’Élada.

3. THAHATH (Septante : KaT<x<x8), un des campements des Israélites dans le désert, entre Macéloth et Tharé. JVum., xxxiii, 26-27. Le site en est inconnu.

    1. THALASSA##

THALASSA (grec : Aairafa ; Vaticanus : Aacia ; Alexandrinus : ’Winna. ; Sinailicus : Aa<j<jat’a), ville voisine de Bonsports. Act., xxvii, 8. Voir Bonsports, t. i, fig. 567, col. 1848. Le vaisseau qui conduisait saint Paul prisonnier de Césarée à Rome longea la côte de Crète et vint à Bonsports, localité près de laquelle est la ville que la Vulgate appelle Thalassa et les manuscrits grecs, avec diverses variantes, Lasée. La carte de Peutinger mentionne une ville de Crète appelée Lisia. C’est sans doute la même que Pline, H. N., iv, 12, nomme Lasos, ou, d’après quelques manuscrits Alos.