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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/463

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QUENOUILLE — QUÊTE


nouille, imprimait au fil la torsion convenable. Cf. Rich, Dict. des antiquités romaines et grecques, p. 182, 426.

. — Femme fllant une quenouille. Bas-relief d’une frise du Forum de Nerva à Rome.

Voir Fileuse, Fuseau, fig. 662, 663, 708-711, 722, t. iii,

col. 2250, 2426, 2427.

H. Lesêtre.
    1. QUERELLE##

QUERELLE (hébreu : mâdôn, massâh, massât, merîbdh, rib ; Septante : xpfoic, (iâxi » veïxoç, tv-p&xhl ^ u ^ _ gâte : discordia, jurgium, lis, rixa), désaccord qui se manifeste par des paroles plus ou moins vives et même par des voies de fait.

1° Plusieurs querelles ont été notées par les écrivains sacrés : la querelle entre les bergers d’Abraham et ceux de Lot, Gen., xiii, 7, 8, qui se renouvela entre les bergers d’Isaac et ceux du pays de Gérare, Gen., xxvi, 20 ; la querelle entre les deux Hébreux que Moïse veut apaiser, Exod., it, 13 ; celle qui s’élève au désert entre un Israélite et le fils d’un Égyptien, Lev., xxiv, 10 ; celle que les Éphràïimtes cherchent à Gédéon, Jud., viii, 1 ; celle que la femme de Thécué suppose entre ses deux fils, II Reg., xiv, 6 ; etc. —La Loi s’occupait des querelles. Quand deux, hommes se querellaient et en venaient aux coups, celui qui en avait blessé un autre devait l’indemniser et le faire soigner. Exod., xxi, 18. La peine devenait beaucoup plus grave si, au cours d’une querelle, quelqu’un heurtait une femme enceinte et lui causait quelque mal. Exod., xxi, 22-25. En cas de querelle et de contestation sérieuse, les deux partis devaient se présenter devant les juges, et celui qui était reconnu avoir tort recevait la flagellation séance tenante. Deut., xxv, 1, 2. La femme qui prenait indécemment parti dans unequerelle entre deux hommes avait la main coupée, Deut., xxv, 11.

2° Les querelles paraissent avoir été fréquentes chez les Israélites. Isaïe, lviii, 4, reproche à ceux de son temps d’associer à leurs jeûnes, qui sont louables, des querelles qui les rendent odieux au Seigneur. Jérémie, xv, 10, se plaint d’être continuellement un objet de contestations et de querelles de la part de ses concitoyens. Habacuc, i, 3, constate aussi l’esprit querelleur qni régnait partout. — Les livres sapientiaux sont instructifs à ce sujet. Les querelles sont excitées par le méchant, Prov., vi, 14, 19 ; le haineux, Prov., x, 12 ; le violent, Prov., xv, 18 ; l’emporté, Prov., xiii, 33 ;

l’orgueilleux, Prov., xiii, 10 ; l’hypocrite, Prov., xvi, 28 ; le cupide, Prov., xxviii, 25 ; le buveur de viii, Prov. T xxm, 29. L’insensé vient se mêler inutilement à la querelle, Prov., xviii, 6 ; mal lui en prend, car il a le sort de ceVui qui saisit un chien par les oreilles. Prov., xxvi T 17. Grâce au moqueur et au rapporteur, les querelles deviennent interminables, Prov., xxii, 10 ; xxvi, 20, car ils se plaisent à apporter du’bois et du charbon pour le feu. Prov., xxvi, 21. « Commencer une querelle, c’est ouvrir une digue, » Prov., xvii, 14, on aura mille peines à arrêter l’eau, il faudra qu’elle s’écoule toute entière, La femme querelleuse passaitpour être particulièrement insupportable. On la compare à une gouttière qui, de la terrasse formant toiture, coule à l’intérieur de la maison. Prov., xix, 13 ; xxvii, 15. Plutôt que de demeurer avec elle, mieux vaut habiter à l’angle du toit, Prov., xxi, 9 ; xxv, 24, ou même au désert. Prov., xxi, 19. Le pain sec est préférable à la bonne chère accompagnée de querelles. Prov.. xvii, 1. Aimer les querelles, c’est aimer le péché. Prov., xvii, 19. — L’auteur de l’Ecclésiastique, vin, 2, 4, recommande d’éviter les querelles avec le riche, que son or rend puissant et redoutable, et avec le grand parleur, auquel ce serait fournir un aliment comme du bois au feu. Il donne les conseils suivants au sujet des querelles :

Éloigne-toi de la dispute, tu pécheras moins,

Car l’homme irascible échauffe la querelle…

Le leu s’embrase selon le bois qui l’alimente :

Ainsi la colère d’un homme h’allume selon sa puissance…

Une querelle précipitée allume le feu,

Une dispute irréfléchie fait couler le sang.

Souffle sur une étincelle, elle s’embrase,

Crache dessus, elle s’éteint :

Les deux portent de la bouche. Eccli., xxviii, 8-12.

A l’époque évangélique, comme de tout temps en Orient, les querelles devenaient facilement bruyantes chez les Juifs et dégénéraient souvent en voies de fait. On tirait l’oreille de son adversaire, on lui arrachait les cheveux, on crachait sur lui, on le frappait à l’oreille ou à la mâchoire. Ces actes entraînaient des compensations pécuniaires. Cf. Baba kamma, viii, 6. « Toutes ces peines étaient proportionnées à la dignité de la personne lésée. Quant à l’insulte, aucune loi ne la punissait… Deux Juifs ne pouvaient discuter froidement, et les insultes les plus méprisantes, les injures les plus gros r sières, faisaient partie de la conversation courante dans toutes les classes de la société… Les discussions de la maison d’école dégénéraient souvent en disputes… Du reste, le Juif n’a jamais su discuter froidement… Les accusations de folie, d’ineptie, d’imbécillité étaient fréquentes, le mot raca sans cesse prononcé. » Stapfer, La Palestine au temps de J.-C, Paris, 1885, p. 111, 289, L’exagération et l’hyperbole sont inhérentes au tempé r rament oriental. On comprend dés lors qu’il ait été écrit du Messie : « Il ne criera point, il n’élèvera pas la voix, il ne la fera pas entendre dans les rues, » Is., xlii, 2, et que lui-même ait dit : « Recevez mes leçons, parce que je suis doux et humble de cœur. » Matth. r xi, 29.

3° Les Apôtres condamnent les querelles, comme lesœuvres de la chair, Gal., v, 20, et l’effet des passions mauvaises. Jacob., iv, 1. Le fidèle doit les éviter, Tit., iii, 2 ; le serviteur de Dieu ne doit pas contester. II Tim., n, 24. Il faut s’abstenir des questions stériles qui les engendrent. II Tim., ii, 23. Voir Procès, col. 681.

H. Lesêtre.
    1. QUÊTE##

QUÊTE, demande d’aumônes pour une œuvre charitable. La charité étant un des caractères essentielsdu christianisme, on retrouve à son origine même l’organisation des quêtes pour venir en aide aux pauvres et aux malheureux, surtout dans les calamités publiques. Saint Paul avait établi des collectes poulies pauvres de Jérusalem en Galatie et il en fit faire