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DICTIONNAIRE
DE LA BIBLE

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, פ, dix-septième lettre de l’alphabet hébreu. Son nom signifie « bouche », cf. le grec Πῖ, mais les formes primitives de ce caractère dans l’alphabet sémitique n’ont rien qui rappelle la forme de la bouche. Cette lettre a toujours eu chez les Hébreux une double prononciation, l’un aspirée, comme celle du φ grec par exemple dans אזפיר, ’Ofir, Ophir, et celle du p, ainsi que l’attestent les transcriptions grecques des mots פלכש, πάλλαξ, « concubine ; » ישפה, ἰάσπις, « jaspe ; » כרפס, ϰάρπασος ; פרם, Perse. Les Massorètes distinguent le Phé aspiré, פ, du Pé, par un daguesch doux, פ. Saint Jérôme transcrit le p dur comme le phé par ph dans les noms propres, Phihahiroth, Phithom, au lieu de Pi-hahîrôt, Pithom, etc., excepté dans le premier élément du nom de Putiphar (Septante : Πετεφρῂς) dans Palæstini, Exod., xxiii, 31, etc., paradius, pascha, Persa, Perses, Persis.

PEARCE Zacharie, théologien anglican, né à Londres le 8 septembre 1690, mort à Little-Ealing le 29 juin 1774. Ses premières études se firent à Westminster, puis il alla au collège de la Trinité à Cambridge. Il s’appliqua tout d’abord à l’étude des classiques et se distingua comme philologue. Il publia une édition du traité De sublimitate de Longin et des deux ouvrages de Cicéron De oratore et De officiis. Entré dans les rangs du clergé anglican, il fut chapelain du lord chancelier Parker. Après avoir rempli divers ministères il devint en 1739 doyen de Winchester, puis en 1748 évêque de Bangor et en 1756 de Rochester et doyen de Westminster. Le seul ouvrage que nous ayons à mentionner de cet auteur est le suivant : A Commentary with notes on the four Evangelists and the Acts of the Apostles, together with a new translation of St. Paul’s first Epistle to the Corinthians, with a paraphrase and notes to which are added other theological pièces, 2 in-4o, Londres, 1774. En tête de cet ouvrage se trouve une vie de L. Pearce par Jean Derby. — Voir W. Orme, Bibliotheca biblica, p. 343.

B. Heurtebize.

PEARSON Jean, théologien anglican, né en 1613 à Great Snoring dans le comté de Norfolk, mort à Chester le 16 juillet 1686. Il étudia au collège d’Eton puis à Cambridge et entra dans les ordres en 1639. Il obtint une prébende à Salisbury et devint chapelain du lord chancelier Finch, puis ministre à Thorrington dans le comté de Suffolk, et à Saint-Clément de Londres. Dans ce dernier poste il prononça une série de sermons publiés sous le titre de Exposition of the Creed qui le rendirent célèbre. Charles II le combla d’honneurs. En 1660 il avait une prébende à Ely, puis devenait archidiacre du Surrey, maître du collège de la Trinité à Cambridge, et en 1673 évêque de Chester. Outre son Exposition of the Creed, in-4o, Londres, 1659, on a de J. Pearson des Annales Paulini ou dissertation critique sur la vie de saint Paul, ouvrage publié après sa mort dans ses œuvres posthumes, in-4o, Londres, 1688. Une édition en a été publiée sous le titre : Annales of St. Paul, translated with geographical and critical notes, in- 12, Cambridge, 1825. — Voir W. Orme, Bibl. biblica, p. 343 ; Chamber’s Encylopædia, t. vii (1901), p. 828.

B. Heurtebize.

PEAU (hébreu : ’ôr, et une fois, Job, xvi, 16 : géléd ; Septante : δέρμα ; Vulgate : cutis, pellis), membrane appliquée sur la surface du corps de l’homme et d’un grand nombre d’animaux.

La peau de l’homme. — Dieu a revêtu l’homme de peau et de chair. Job, x, 11. La peau de l’homme a sa couleur propre, suivant les races, et l’Éthiopien ne saurait changer la couleur de sa peau. Jer., xiii, 23. Job, xvi, 16, a cousu un sac sur sa peau, c’est-à-dire ne fait plus qu’un avec le deuil et la souffrance. La maladie fait que les os sont attachés à la peau et à la chair et que l’on n’a que la peau sur les dents, Job, XIX, 20, expressions qui indiquent une excessive maigreur. Dans le même sens, l’épreuve use la chair et la peau. Lam., iii, 4. La faim la rend brûlante comme un four, Lam., v, 10, à cause de la fièvre qu’elle engendre. Cicéron, Pro leg. agrar., ii, 34. 93, dit que l’affamé est macie torridus, brûlé, desséché de maigreur, et Quintilien, Declam., 12, parle de l’ignea fames, une faim brûlante. Michée, iii, 2, 3, accuse les riches cupides et injustes d’arracher la peau du corps aux pauvres gens. Le prophète emploie ici cette expression dans le sens figuré, pour montrer qu’on enlève aux faibles ce qui leur appartient le plus indiscutablement, ce qui fait partie de leur propre substance. Les Assyriens se plaisaient à écorcher en réalité leurs ennemis vaincus ; ils ont plusieurs fois reproduit sur leurs monuments ce cruel spectacle (fig. 1). Cf. Botta, Le monument de Ninive, t. ii, pi. 120. Voir aussi t. i, fig. 66, col. 990, des chefs élamites écorchés vifs après la bataille de Toulliz, d’après Layard, The monuments of Nineveh, t. ii, pi. 47. D’après une légende, l’apôtre saint Barthélémy aurait été écorché vif. Voir Barthélémy, t. i, col. 1472. Job, xix, 26, affirme sa certitude d’être un jour de nouveau revêtu de sa peau et de voir son vengeur vivant. — Après avoir éprouvé Job dans ses biens extérieurs, Satan explique sa constance en disant : « Peau pour peau ! L’homme donne tout ce qu’il pos-

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