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RÉPROBATION — REPUDIATION


traîne la réprobation de l’ancienne. Heb., vii, 18. — Notre-Seigneur fait connaître la sentence de réprobation définitive que prononcera le Juge souverain. Matth., xxv, 41. Saint Paul traite son corps durement, pour n’avoir pas à subir cette sentence. I Cor., ix, 27 ; Le serviteur de Dieu fait cette prière : « Ne me rejetez pas du nombre de vos enfants. » Sap., ix, 4. — Sur la réprobation des méchants, voir Prédestination, col. 594.

H. Lesêtre.
    1. REPROCHES##

REPROCHES (hébreu : (ôkafyat ; Septante : ïXsy10<l ; Vulgate : correptio, increpatio, reprehensio, vituperatio), expression du mécontentement que l’on témoigne à quelqu’un au sujet de sa conduite. — Les reproches sont destinés à corriger et à former le caractère. Prov., i, 23, 25, 30 ; iii, 11 ; v, 12, vi, 23, etc. Mais ils ne doivent être adressés qu’à bon escient. Eccli., xi, 7. — Dieu adresse des reproches à ceux qui font le mal, à Adam, Gen., iii, 11-13, à Caïn, Gen., iv, 10, et très souvent à son peuple, par le ministère des prophètes. Is., i, 3-6 ; v, 1-7 ; Jer., ii, 2-37 ; viii, 4-13 ; Ezech., v, 5-10 ; Ose., iv, 1-19 ; Agg., i, 4-6, etc. Notre-Seigneur reproche aussi à ses contemporains leurs iniquités et leur incrédulité. Il s’adresse ainsi aux villes de Galilée qu’il a évangélisées, Matth.. xi, 21-24, Luc, x, 13-15 ; à Jérusalem, Matth., xxiii, 37-39 ; aux Juifs, Joa., viii, 30-59 ; aux pharisiens et aux scribes, Matth., xxm, 1-39 ; Marc, xii, 38-40 ; Luc, xx, 45-47 ; àPierre, Marc, viii, 33 ; Matth., xxvi, 52-54 ; à Jacques et à Jean, Luc, ix, 55, 56 ; aux Apôtres incrédules à sa résurrection, Marc, xvi, 14, etc. — Très fréquemment les hommes s’adressent des reproches, à tort ou à raison. Tels sont ceux du pharaon à Abram, Gen., xii, 18-20 ; de Jacob à Laban, Gen., xxxi, 36-42, à Siméon et à Lévi, Gen., xxxiv, 30, à Joseph, Gen., xxxvii, 10 ; de Ruben à ses frères, Gen., xlii, 22 ; de Joseph à ses frères, Gen., xliv, 4, 5 ; des Hébreux à Moïse, Exod., ii, 14 ; xiv, 11, 12, etc. ; de Moïse aux Hébreux, Deut., IX, 7-24 ; de Josué aux Gabaonites, Jos., IX, 22 ; des Hébreux aux tribus transjordaniques, Jos., xxii, 16-20 ; des Éphraïmites à Jephté, Jud., xii, 1 ; d’Héli à Anne, I Reg., i, 14 ; de Samuel à Saill, I Reg., xiii, 13, 14 ; de Michol à David,

II Reg., vi, 20 ; de Nathan à David, II Reg., xii, 7-12 ; d’Élie aux Israélites, III Reg., xviii, 21, au roi Achab,

III Reg., xxi, 20, 21, et à Ochozias, IV Reg., i, 16 ; de Joas aux prêtres, IV Reg., xii, 7 ; de Néhémie aux grands de Juda, II Esd., xiii, 17, 18 ; de Job à sa femme, Job, il, 10, etc. — Dans le Nouveau Testament, il y a à signaler les paroles de Marie à Jésus retrouvé dans le Temple, Luc, ii, 48 ; les reproches de saint Jean-Baptiste à Hérode, Luc, iii, 19 ; des pharisiens à Jésus et à ses disciples à l’occasion du festin chez Matthieu, Matth., ix, 11 ; Marc, II, 16, Luc, v, 30, des épis froissés le jour du sabbat, Matth., xii, 2 ; Marc, ii, 24 ; Luc, vi, 2, de l’abstention des ablutions, Matth., xv, 2 ; Marc, vii, 5, des guérisons opérées le jour du sabbat, Joa., v, 10 ; ix, 16 ; Luc, xiii, 14, etc., des cris poussés dans le Temple en l’honneur de Jésus, Luc, xix, 39 ; le reproche de Juda au festin de Béthanie, Joa., xii, 5 ; ceux de saint Pierre à Ananie et à Saphire, Act., v, 3, 4, 9 ; de saint Etienne aux Juifs, Act., vii, 51-53 ; des fidèles de Jérusalem à saint Pierre après le baptême du centurion Corneille, Act., xi, 2, 3 ; de saint Paul à saint Pierre, à Antioche, Gal., ii, 14, aux Corinthiens à cause de leurs schismes, ICor., xi, 17 ; de saint Jean auxévêques d’Éphèse, Apoc, ii, 4, de Pergame, ii, 16, de Thyatire, n, 20, et de Laodicée, iii, 15, etc. — Il faut savoir entendre les reproches mérités : s’y soustraire, c’est marcher sur les traces des pécheurs. Eccli., xxi, 6 ; xxxii, 21 (17). Le chrétien doit se conduire de manière à n’en point mériter. Phil., ii, 15 ; II Cor., vi, 3 ; viii, 20. H faut en adresser, à l’occasion, aux enfants, Eph., vi, 4, au prochain qui a péché, Matth., xviii, 15, à ceux qui troublent l’ordre, I Thess., v, 14, à ceux qui

oiit besoin d’être convertis, II Tim., ii, 25, même aux vieillards, mais sans rudesse, ITim., v, 1, aux Cretois, mais avec sévérité. Tit., i, 13. Le fauteur de divisions qui demeure insensible aux reproches doit être évité.

Tit., iii, 10.

H. Lesêtre.

RÉPROUVÉS. Voir Élus, t. ii, col. 1708 ; Enfer, col. 1792 ; Prédestination, t. v, col. 994 ; Réprobation, col. 1050.

    1. REPTILES##

REPTILES (hébreu : réméS, de râmai, « ramper », sérésde sâras, « ramper » ; Septante : ipœzâ ; Vulgate : reptile, reptilia), animaux appartenant à l’embranchement des vertébrés, et devant leur nom à leur genre de locomotion qui fait qne la plupart d’entre eux paraissent ramper. — 1° Reptiles en général. — Les reptiles ont des formes très diverses, se ramenant aux trois types de la tortue, du lézard et du serpent. Ils ont la respiration pulmonaire, mais peu active, et ils s’engourdissent sous l’action du froid. Leur peau est couverte d’écaillés épidermiques. Ou distingue quatre ordres de reptiles : 1. Les chéloniens ou tortues, dont il n’est pas question dans la Bible. — 2. Les crocodiliens. Voir Crocodile, t. ii, col. 1120. — 3. Les sauriens. Voir Caméléon, t. ii, col. 90 ; Gecko, t. iii, col. 143 ; Lézard, t. iv, col. 223. — 4. Les ophidiens. Voir Serpent.

2° Les reptiles dans la Bible. — 1. Les reptiles ou « tout ce qui rampe sur la terre » sont mentionnés dans toutes les énumérations d’animaux, à propos de la création, Geu., i, 20, 24-26, et du déluge. Gen., vi, 7, 14, 20, 21, 23 ; viii, 17, 19 ; ix, 2. Ils fourmillent dans la mer, Ps. civ (cm, ), 25, tremblent devant Jéhovah, Ezech., xxxviii, 20, et lui obéissent. Ose., ii, 18. Sur la terre, ils rampent et lèchent la poussière, Mich., vii, 17, et, dans la mer, ils n’ont pas de chefs et se laissent prendre par le pêcheur. Hab., i, 14. On voit que la qualification des reptiles est quelquefois étendue à des animaux qui ne rampent qu’en apparence. — 2. On contractait une impureté légale parle contact d’un reptile, mort, Lev., v, 2, ou vivant, Lev., xi, 29 ; xxii, 5, et surtout en le mangeant. Lev., XI, 41-44. C’est pourquoi saint Pierre fut si surpris par la vision où il lui fut ordonné de tuer et de manger tontes sortes de bêtes, et entre autres des reptiles. Act., xi, 6-8. — 3. Il était expressément défendu de faire aucune image d’être qui rampe sur, 1e sol. Deut., iv, 18. Ézéchiel, viii, 10, constata, dans une de ses visions, que les anciens d’Israël adoraient des figures de reptiles et d’animaux immondes peints sur la muraille. — 4. Salomon disserta sur les reptiles comme sur les autres animaux. III Reg., iv, 33.

H. Lesêtre.
    1. RÉPUDIATION##

RÉPUDIATION (hébreu : keritôt ou kerituf ; Septante : àrcoaToiaiov ; Vulgate : repudium), rupture légale de l’union conjugale. — Chez les Hébreux, le mari avait seul le droit de provoquer le divorce ; de là le nom donné à la femme répudiée, gerûsâh, de gdras, « chasser ». Le nom de la répudiation, kerîtot, vient de kârâf, « couper, séparer >>. Le divorce était en vigueur chez les Hébreux, voir Divorce, t. ii, col. 1449 ; mais c’est seulement le Deutéronome, xxiv, 1, 3, qui prescrivit de l’attester par un acte officiel appelé sêfér kerîtut, êiêllov ànofftaa-i’ou, libellus repudii. Cette prescription s’inspirait de plusieurs motifs graves. La rédaction de l’acte de répudiation réclamait un certain délai ; la plupart du temps, le mari n’était pas capable d’écrire lui-même ; il lui fallait recourir aux bons offices d’un prêtre ou d’un scribe qui, sans être investi par le législateur du droit de discuter, d’approuver ou de désapprouver la décision du mari, pouvait cependant denner à ce dernier d’utiles conseils. Le mari, en tous cas, avait forcément le temps de réfléchir, de revenir sur sa résolution du premier moment ou de peser les conséquences morales d’une répudiation décidée parfois sans-