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RESEN — RESPEGT HUMAIN


cit., p. 274. On a voulu, en effet, depuis longtemps retrouver dans la Aocpiso-a de Xénophon, Anab., III, 4, 7, le nom grécisé de Résen. Mais la situation de Larissa est elle-même incertaine ; les uns la placent au nord du Zàb supérieur et d’autres à Nimroud.

Le nom de Résen, d’après une expression connue des inscriptions royales qui relatent les mouvements des armées, dans les parages des fleuves, a pu signifier : « source == res êni. » Il y a lieu de rappeler, à ce sujet, les nombreuses localités asiatiques qui s’appellent : Râs el-’Ain. On a aussi proposé de rattacher le nom de Résen à l’assyrien : rasânu, « arroser, mouiller ». .Frd. Belitisch, art. Resen, dans Calwer, Bibellexicon, 1885, p. 758. Comme nom de ville similaire, un seul actuellement peut être cité, et il a été relevé sur l’inscription de Sennachérib, à Bavian, ligne 9 : (alu) Ri-es~e-ni. Le roi énumère là dix-huit villes, d’où il fit creuser des canaux qui aboutissaient au : (ndru) JJu-su-ur, « le Chôser ». De nos jours, on trouve un village nommé : Râs el-’Ain, au nord-est de Khorsâbâd, sur un des bras orientaux du Chôser. Frd. Delitzsch, Wo lag das Paradies ? p. 261 ; H. Pognon, L’inscription de Bavian, Paris, 1879, p. 116. Bien qu’on ait déclaré qu’il n’y avait pas impossibilité à ce que la ville du temps de Sennachérib soit identique à l’antique Résen, rien ne permet de l’affirmer, H. Sayce, dans l’Academy, 1 er mai

1880, et l’emplacement de la ville du second empire assyrien demeure aussi incertain que celui de la Résen du chapitre x de la Genèse. Y. Le Gac.

    1. RÉSEPH##

RÉSEPH, nom d’un Israélite et d’une ville de Mésopotamie, dans la Vulgate. Les deux noms sont « crits différemment en hébreu.

i. RÉSEPH (hébreu litése/ 1 ; Septante : ’Pacpefc, Totcpéç, l P « ç£9), ville araméenne, que les envoyés de Sennachérib à Ézéchias mentionnent, dans les deux passages parallèles, IVReg., xix, 12, et Is., xxxvii, 12, avec Gozan, Haran, etc., comme étant tombée depuis un certain temps au pouvoir des Assyriens. — Son nom devait être autrefois assez commun, car Abulfeda, Tabul. Syr., p. 190, cite plusieurs villes qui le portaient. Il n’est pas douteux que les deux textes cités plus haut n’aient en vue celle que Ptolémée, V, XV, 24, nomme’Prçuîça, et envisage comme une localité de la Palmyrène. C’est le sentiment adopté aujourd’hui d’une manière à peu près unanime, grâce aux découvertes assyriennes. En effet, les inscriptions cunéiformes signalent plusieurs fois Réseph, sous la forme Ra-sa-ap-pa, Râ-sap-pa ou Ra-s a-pi ; or, nous savons que cette ville était située à l’ouest et à un jour de marche de l’Euphrate, au sud de Rakka ou Sûra, sur la route qui va de Palmyre à Charran, et son emplacement porte encore aujourd’hui le nom de Russâfé. — Réseph, IV fleg., xix, 12, et Is., xxxvii, 12, est mentionnée avec d’autres localités de la Mésopotamie occidentale et de la Syrie septentrionale ; elle devait donc aussi se trouver dans cette même région. Les monuments assyriens nous apprennent qu’elle servait de résidence à un gouverneur royal, et ils signalent nommément plusieurs personnages qui y remplirent cette fonction : Ninip-kibsi-usur, en 839 avant J.-C. ; Ninip-êres, entre les années 804 et 774 ; Sinsallim-anni, en 747 ; Bêl-êmur-anni, en 737. Ils nous apprennent aussi que Réseph était le centre d’un commerce important. — VoirE. Schrader, Die Keilinschriften und das Alte Testament, in-8°, Giessen, 1872, p. 203, 2 « éclil., p. 327 ; Id., Keilinschriften und Geschichtsforschung, in-8°, Giessen, 1878, p. 167, 199 ; Frd. Delitzsch, Wo lag das Parodies, in-8°, Leipzig,

1881, p. 297. L. Fili.ion.

2. RÉSEPH (hébreu : Reséf, « flamme, éclair » ; « plante : S « pâo ; Alexandrinus : ’Page ?), Éphraïmite,

fils de Béria. I Par., vii, 25. Voir Béria 2, t. i, col. 1618. Un des dieux adorés en Syrie s’appelait Reséf, voir. M. de Vogué, Mélanges d’archéologie orientale, p. 49 ; 78-82 ; Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient, t. i, p. 155-159.

    1. RÉSIA##

RÉSIA (hébreu : Risyà", « délices » ; Septante : ’Poecriâ), troisième fils d’Olla, de la tribu d’Aser. I Par., vu, 39.

    1. RÉSINE##

RÉSINE (hébreu : nâlâf ; Septante : orax-rVi ; Vulgate : stade), substance qui découle de certains arbres à l’état plus ou moins visqueux. Plusieurs résines renferment assez d’huile essentielle pour deveniràpeu prés liquides. Le baume est de cette espèce. Voir Baume, t. i, col. 1517. — Le nâtâf, mentionné une seule fois, Exod., xxx, 34, entrait dans la composition du parfum destiné à être brûlé dans le sanctuaire. Ce serait, d’après certains auteurs juifs, l’opobalsamum originaire d’Abyssinie, dans lequel ils voient le baume de Galaad, et selon d’autres, le storax ou gomme odorante du styrax officinalis. — Ailleurs, les versions emploient le mot ^yiti’vï), résina, « résine », pour désigner le sorî, probablement le surw ou surj des lettres de Tell-el-Amarna, le tara égyptien, résine du pistachier ou du térébinthe, particulièrement de Galaad, qui servait à guérir les blessures. Les Ismaélites qui achetèrent Joseph portaient cette substance en Egypte. Gen., xxxvii, 25. Jacob en fit offrir par ses fils à Joseph. Gen., xliii, 11. Jérémie, viii, 22 ; xlvi, 11 ; li, 8, fait allusion à ses propriétés curatives, et Ézéchiel, xxvil, 17, la range parmi les produits dont Juda et Israël trafiquaient avec Tyr. Voir Balanite, t. i, col. 1408 ; Térébinthe. Cf. Movers, Die Phônizier, Th. iii, Abth. 1, p. 220-223.

H. Lesêtre.

1. RESPECT, sentiment que l’on doit avoir à l’égard des autres, à raison de leur caractère, de leur dignité, de leur âge, etc. L’action de respecter s’exprime ordinairement par le verbe yârê’, « craindre », ço6stu8at, timere. Sur le respect de Dieu, voir Crainte de Dieu, t. ii, col. 1099. Il est question, dans la Sainte Écriture, du respect envers les pères et mères, recommandé pardessus tout, Exod., xx, 12 ; Lev., xix, 3 ; Deut., v, 16 ; xxvii, 16 ; Mal., i, 6 ; Tob., iv, 3 ; Eccli., iii, 5-9 ; vii, 29 ; Matth., xv, 4 ; xix, 19 ; Marc, vii, 10 ; x, 19 ; Luc, xviii, 20 ; Eph., vi, 2 ; envers les beaux-parents, Tob., x, 13 ; le vieillard, Lev., xix, 32 ; la femme, I Pet., iii, 7 ; les veuves, ITim, , v, 3 ; les maris, Esth., i, 20 ; le roi, I Reg., xv, 30 ; le chef, Jos., iv, 14 ; le juge, Eccli., x, 27 ; l’autorité établie, Rom., xiii, 7 ; le prêtre, Eccli., vii, 33 ; le médecin, Eccli., xxxviii, 1 ; le sage, Sap., Vin, 10 ; le maître, Mal., 1, 6 ; I Tim., VI, 1 ; l’ouvrier évangélique, Phil., II, 29 ; le sanctuaire, Lev., xix, 30 ; le Temple. II Mach., iii, 12 ; xiii, 23. Tous les chrétiens doivent se respecter mutuellement. Rom., xii, 10 ; I Pet., ii, 17.

— Le respect doit être refusé au pécheur, Eccli., x, 28 (22) ; à l’insensé, Prov., xxvi, 8 ; au vieillard impie. Sap., iii, 17. En général, un prophète n’est pas respecté dans son propre pays. Matth., xiii, 57 ; Marc, vi, 4 ; Joa., iv, 44. Le Sauveur constate que les Juifs n’ont pas pour lui le respect auquel il a droit. Joa., viii, 49. II recommande de ne pas prendre à table les premières places, de peur d’avoir à les céder à de plus respectables.

Luc, xiv, 8.

H. Lesêtre.

2. RESPECT HUMAIN, crainte des hommes prenant le pas sur la crainte de Dieu. — Ce défaut n’apparaît guère chez les Israélites qu’au temps de leurs premiers rapports avec les étrangers. Daniel et ses compagnons, Dan., i, 8-16, Éléazar, les sept frères et leur mère, II Mach., vi, 18-vn, 41, ne connaissent pas le respect humain, lorsqu’ils se refusent à manger des viandes souillées. Par contre, à l’époque de la persécution, beau-