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ROGEL (FONTAINE DE)


le « puits de Job » est la fontaine Rogel. Ainsi, il reste seulement la fontaine de la Vierge. P. Meistermann, La Ville de David, p. 115 ; Id., Nouveau guide, p. 173. — 5. Un grand nombre d’anciens ont reconnu Rogel dans la fontaine de la Vierge ou Siloé. Quaresmius, Elucidatio Terrée Sanctm, III, viii, c. 28, édit. Venise, 1881, t. ii, p. 222-224. Le Talmud, Yebamoth, 496, l’auteur de la « Vie des Prophètes », y, t. XLiir, col. 397 et une multitude de pèlerins donnent pour un seul lieu et une seule fontaine Siloé et Rogel. Itinéraire français des XIe et xiiie siècles, édit. Michelant et Raynaud, Genève, 1882, p. 96, 168, 184, 231, etc. — Cf. Meistermann, La Ville de David, p. 111-122 ; Wilson et Warren, The Recovery of Jérusalem, Londres, « puits » d’Agar, be'êr la-tlai roi, Gen., xvi, 14, est appelé, ꝟ. 7, 'en ham-mairn. Le traducteur arabe cité rend indifféremment 'en qui précède Rogel tantôt par 'aîn, tantôt par bir. Cf. Fontaine, t, ii, col. 2303 et Puits, col. 868.

3. Tacite ne dit pas qu'à Jérusalem était une seule fontaine /mais, décrivant les avantages de la montagne du Temple pour la défense, relève qu’elle avait « une source intarissable », fons perennis aquse. Ce mot est sans préjudice des sources qui sont au dehors, signa » lées ailleurs, par exemple II Par., xxxili, 3-4.

4. Plusieurs fois, on n’en peut douter, le Bîr 'Ayûb, soit fortuitement, soit par mesure stratégique, dut disparaître et être découvert de nouveau. Au temps

238. — Le Bir Ayub au moment du débordement. Le puits est à gauche. D’après une photographie de M. L. Heidet.

1872, p. 305 ; Armstrong, Names and Places in the Old Testament, Londres, 1887, p. 57 ; Conder, The Stone of Zoheleth, dans P. E. F. Quarterly Statement, 1889, p. 90.

Les raisons exposées en faveur de 'aîn Vmm ed~ Derajd, n’ont pas paru péremptoires à tous et un nombre respectable de critiques et d’archéologues continuent à défendre l’ancien sentiment, en faisant remarquer la faiblesse de ces raisons. — 1. Si le nom de Zoheleth, disent-ils, a été porté par la partie rocheuse de la montagne qui s'étend au nord du village actuel de Siloân, on ne comprend pas que cette appellation ait été bornée à cet endroit et n’ait pas été donnée à toute la masse rocheuse jusqu’au Bîr 'Ayûb où elle s'étend et même au delà. C’est le nom du village, il y a tout lieu de le croire, qui fait reculer le nom de Zùheiléh à mesure que les habitations s'étendent davantage vers le nord. Voir Zoheleth. — 2. Chez les Hébreux, comme chez les Arabes et généralement tous les autres Sémites, un puits au fond duquel sort une source est indifféremment nommé 'en 'aîn ou be'ên, bir. Ainsi le « puits profond », <ppésp… Pa9-J, puteus… altus, ainsi désigné, Joa., iv, 11, est appelé, ji. 6, « la source de Jacob », mrr » ) toû 'IscxwS, fons Jacob ; le

d’Ozias, it dut être enseveli sous les décombres de l'éboulement de la montagne voisine qui recouvrirent tout le jardin du roi. Cf. Ant. jud., IX, x, 4. A l’approche de Sennachérib, Ézéchias fit obstruer et recouvrir toutes les fontaiues des alentours de Jérusalem. II Par., xxxiii, 3-4. Les mêmes précautions durent être prises en 70 et en 132, lors de l’approche des armées romaines de Titus et d’Adrien. En 1182, le Bîr 'Ayûb était à retrouver. Par suite de la sécheresse, l’eau faisait complètement défaut. Un bourgeois franc de Jérusalem, nommé « Germain, avoit ouï dire aux anciens hommes de la terre, raconte le continuateur de Guillaume de Tyr, xxii, 1, t. CCI, col. 896-897, que de jouste la fontaine de Siloé avoit un puis ancien que Jacob (Job ? Joab ?) y fist et estoit couvert et empli… Si fi fouir tant que on trouva le puis. Quant il l’eût trouvé, le fist vuider et maçonner de neuf et tout à ses cous. Puis fit faire par-dessus une roe (noria). …Cet puis avoit bien l toises (près de cent mètres) et plus de parfont, puis le dépecièrent et emplirent, quant ils oirent dire que le Sarazin d’Egypte venoit la cité asegier. » — Un fait analogue, dont la date n’est pas précisée, est rapporté par Mugir ed-Dîn, dans son jiistoire de Jérusalem et d’Hébron, édit. du Caire,