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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/698

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SAINT — SAINTETE


Ps. lxxviii (lxxvii), 41 ; lxxix (lxxviii), 19 ; Eccli., iv, 15 ; Bar., IV, 22, etc., et surtout dans Isaïe, i, 4 ; xli, 14, et souvent. De même Jésus-Christ, Marc, i, 24 ; Act., m, 14 ; iv, 27, 30 ; l’Esprit de Dieu est appelé l’Esprit-Saint ou le Saint-Esprit. Voir Esprit-Saint, t. ii, col. 1967. IJoa., ii, 20. — 2. Les anges sont aussi appelés saints. Dan., viii, 13 ; Matth., xxv, 31 ; I Thess., iii, 13 ; Judæ, 14 ; Apoc, xiv, 20. — 3. De même les prêtres consacrés au service de Dieu, Lev., xxi, 6-8 ; Ps. cvi (cv), 16 ; le Nazaréen, Num., vi, 5 ; les prophètes, Luc, i, 70 ; Act., iii, 21 ; Rom., i, 2. De même aussi les hommes pieux, Is., iv, 3 ; le peuple d’Israël doit être saint, parce qu’il est consacrée Dieu, Lev., xi, 43-45 ; xix, 2 ; Deut., vi, 6, etc. ; les chrétiens, qui sont appelés à la sainteté, Act., ix, 13, 32, 41 ; xxvi, 10 ; Rom., i, 7, etc. ; les justes qui sont morts dans la sainteté. Ps. cxlix, 5, 9 (hébreu : hâsidîm) ; Sap., v, 5 ; Matth., xxvii, 52 ; Apoc, v, 8 ; xix, 8.

2° Le mot a saint s appliqué aux choses. — 1. Ce qui est consacré à Dieu est saint. La partie du Tabernacle et du Temple où étaient l’autel des parfums et le candélabre à sept branches s’appelait « le Saint », Exod., xxvi, 33 ; xxviii, 29 ; xliii, 29, etc. ; Heb., ix, 2 ; et la partie où était l’arche d’alliance « le Saint des Saints ». Exod., xxvi, 34 ; III Reg., vi, 16 ; Heb., ix, 3, etc. Voir Tabernacle et Temple. — Jérusalem estàyia niXtç, Matth., xxiv, 15 ; Marc, xiii, 14 ; Luc, xxi, 20, parce qu’elle possède le temple de Dieu ; la terre où est le buisson d’Horeb est sainte parce que Dieu y a apparu, Exod., m, 5 ; la montagne de la transfiguration est appelée t’i opo ; t’o âyiov, II Pet., i, 18, à cause du miracle qui s’y est accompli, etc. — 2. Les Livres inspirés sont appelés àyi*i rpa9 « (, Rom., i, 9 ; cf. II Mach., xii, 9, parce qu’ils renferment la parole de Dieu ; les commandements de Dieu sont saints, parce qu’ils nous sanctifient, âyja ïvîoXt, . II Pet., ir, 21, etc. — 3. Le Saint des Saints désigne le ciel. Heb., ix, 12, 24 ; x, 19. — Voir Sainteté.

SAINT DES SAINTS. Voir Tabernacle et Temple.

    1. SAINTETE##

SAINTETE (hébreu : qôdéî ; Septante : â-yiM<rJvï], inconnu des auteurs profanes ; Vulgate : sanctitas). Le sens primitif du mot est inconnu et la signification précise, difficile à déterminer, quoique l’expression soit une des plus fréquemment employées dans l’Ancien Testament. Ce qui est certain, c’est que c’est une expression religieuse, restreinte aux choses religieuses, quoiqu’elle ait pu avoir originairement un sens physique et matériel, et non moral. — 1° On peut accepter avec Frz. Delitzsch, dans la Real-Encyklopâdie fur prolestantische Théologie, 2e édit., t. v, 1879, p. 715, cette définition de la sainteté de Dieu : Summa omnisque labis expers in Deo puritas. Les personnes ou les choses qui appartiennent spécialement à Dieu ou qui lui sont consacrées participent à cette sainteté.

N’es-tu pas dès l’éternité,

Jéhovah, mon Dieu, mon Saint (qedosi)’! …

Tes yeux sont trop purs (lehôr) pour voir le mal

Et tu ne peux contempler L’iniquité. Hab., i, 12-13.

Sur la sainteté de Dieu, voir Jéhovah, t. iii, col. 1239.

— 2° Les personnes participent à la sainteté de Dieu, soit d’une manière en quelque sorte extérieure, parce qu’elles sont consacrées à son culte, Exod., xxix, 1 ; Lev., viii, 12, 20, etc., etque Jéhovah en est « le sanctificateur », meqaddêS, Exod., xxxi, 13, etc., soit d’une manière intérieure, en s’efforçant de devenir saintes, comme Dieu est saint. Lev., xix, 2 ; Num., xv, 40, etc.

— 3° Les choses participent à la sainteté de Dieu en tant qu’elles servent à l’honorer et sont consacrées à son culte : le sanctuaire, l’autel, les lieux sacrés, les vêtements sacerdotaux, les victimes des sacrifices, etc.

Exod., xxx, 25, 31-37 ; xxviii, 28 ; IReg., xxi, 5 ; Ezeeh., xlii, 14, etc. — 4° Dans le Nouveau Testament, la sainteté marque plus explicitement encore que dans l’Ancien la séparation d’i péché, la perfection morale. Dieu est saint, Joa., xvii, 11, il est l’être parfait, infiniment bon, cf. Heb., vii, 26, et le saint est celui qui lui est consacré et s’unit à lui par la pureté de sa vie, la pratique de la vertu et la fuite de tout mal. Eph., i, 4 (âyiov ; xat àyuijuiu ; ), sancli et immaculatiin conspeclu ejus) ; cf. v, 3, 18, 27 ; Phil., iv, 8 ; Col., i, 22 ; Tit., i, 7-8 ; I Pet., i, 15-16 ; it, 9 ; II Pet., iii, 11 ; I Joa., iii, 3. — Le mot grec qui dans le Nouveau Testament signifie saint est âyio ;  ; d’autres adjectifs ont un sens qui s’en rapproche : àyvô ; , îspôj, ô’o-ioç, <78[ivôç. Le terme ôcyioç est le plus fréquent et répond à qàdôi. Les qualificatifs apparentés sont beaucoup plus rares : àyvd ; « pur », dans les Septante, désigne ce qui est rituellement pur ; dans le Nouveau Testament, il est appliqué une fois à Dieu, I Joa., iii, 3 ; dans les autres passages, il s’entend d’une pureté plutôt négative que positive, de l’absence d’impureté, II Cor., vii, 11 ; I Tim., v, 22 ; Tit., ii, 5 ; I Pet., iii, 2 ; Jac, iii, 17.’IsptSç veut dire « sacré, consacré à Dieu », comme îspejç, sacerdos, « prêtre », iepov, « temple » ; iepà ypâujiaTa, sacrse litterse, II Tim., iii, 15 ; xà lepi, sacrarium, I Cor., iii, 13 — "Oo-ioç, dans l’Ancien Testament traduit généralement le mot hébreu hâsid, « pieux » envers Dieu ; dans le Nouveau, il est appliqué à Dieu, Apoc, xv, 4 ; xvi, 5 ; à Jésus-Christ, Act., ii, 27 ; xiii, 35 ; Heb., vii, 26 ; aux hommes, Tit., i, 8 (I Tim., ii, 8, « mains pures » ) ; aux choses (promesses faites à David). Act., xiii, 34 ; cf. Luc, i, 75 ; Eph., iv, 24. — Ss^vô ; , « vénérable, respectable, digne, honnête de mœurs », se dit des hommes,

I Tim., lil, 8, 11 ; Tit., ii, 2 (Vulgate : judici), et dss choses, Phil., iv, 8 (Vulgate : pudica). — De tout ce qui vient d’être dit, il est manifeste que c’est âyto ; qui exprime le mieux l’idée de saint.

De tous ces adjectifs dérivent des substantifs qui ont un sens analogue. D’âytoç viennent les trois substantifs âyia<x|j.ô{, àyiÔTï]{, àyi&xjjv’/], mais ils sont d’un usage peu fréquent. — 1. Le plus souvent employé est àyioc<7|io ; (dix fois). Formé immédiatement de àyiiÇeiv, il marque l’action de sanctifier, la sanctification opérée par l’Esprit-Saint. II Thess., ii, 13 (Vulgate, 12, sanctificatio ) ; 1 Pet., i, 2, ou par Jésus-Christ. ICor., 1, 30 ; cf. I Thess., iv, 3. Dans les autres passages, àyiasp-é ; exprime les résultats de la sanctification. Rom., VI, 19, 22 ; I Thess., iv, 4, 7 ; I Tim., ii, 15 ; Heb., XII, 14 (Vulgate : sanclimonia dans ce dernier passage).’Ayiaatiô’; est aussi usité dans les Septante où il signifie ordinairement consécration dans un sens rituel, Jud., xvii, 3 ; sacrifice offert à Dieu. Eccli., vii, 33 ; II Mach., n, 17, etc. — 2.’Ayiôrrij ne se lit que deux fois,

II Cor., i, 12 ; Heb., xii, 10 (plus une fois dans l’Ancien Testament, II Mach., xv, 2, où le jour du sabbat est appelé àyirfTïiTo ; riuipa). La Vulgate traduit sanctificatio dans les deux derniers passages. Dans II Cor., i, 12, il s’agit de la manière dont saint Paul vivait à Corinthe, c’est-à-dire d’une manière chrétienne, conforme à la grâce de Dieu, èv x^P"’Qeoû. Le texlus receptus porte èv ônionriTi, et c’est la leçon de la Vulgate : ire simplicitate, ce qui s’accorde bien avec le mot suivant : .eîlixpi’veiu, sinceritas. — Heb., xii, 10, àytôr/i ; est appliqué à la sainteté de Dieu, à laquelle il fait participer les hommes. — 3.’Aytoxr’jvï) est employé trois fois par saint Paul, une fois Eom., i, 4, en parlant de la vie essentielle du Christ, de sa divinité, par opposition à sa vie humaine ; les expressions xatà iwz>y.x â-yicoo-ûvr) ; , tecundum spiritum sanctificationis (dans le sens de sanctitatis) font contraste k-nazk ffâpxa, secundum carnertx du j>.-3. Les deux autres fois, âyiio<j Jvtq, II Cor., vii, 1 (sanctificatio) ; I Thess., iii, 13 (sanctilas), a un sens moral et s’entend de la sainteté de vie. — Voir W. Bau-