Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/739

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
1443
1444
SAMUEL — SANCTIFICATION


grand-père avait laissés inachevés et son commentaire sur Job, On a de lui un commentaire littéral sur le Pentateuque, publié pour la première fois dans une édition du Pentateuque hébreu, Berlin, 1705, etc.

    1. SANABALLAT##

SANABALLAT (hébreu : Sanballat ; Septante : SavëaXXâ-r ; Josèphe : EavaêalîiTYiç), personnage important en Samarie, du temps de Néhémie. Il est surnommé le Horonite, ce qui semble indiquer qu’il était originaire d’Oronaïm, dans le pays de Moab. Voir Horonite, t. iii, col. 757. Les assyriologues considèrent son nom comme assyrien et l’expliquent : « (le dieu) Sin (Lune) a donné la vie » Sin-ballidh. Quand Néhémie arriva en Palestine pour relever les murs de Jérusalem, il s’efforça de l’empêcher de réaliser son projet, d’accord sivec Tobie l’ammonite et Gosem l’arabe, mais sans y réussir. II Esd., ii, 10, 19 ; iv, 1, 7 ; vi, 1-17. Sanaballat avait donné une de ses filles pour femme à un des fils de Joïada, le grand-prêtre, successeur d’Éliasib. Voir JOÏA.DA 6, t. iii, col. 1596. Néhémie, xiii, 28, chassa le violateur de la loi, ce qui dut aggraver encore l’inimitié de Sanaballat.

Le livre de Néhémie se termine sur ce renseignement particulier. D’après Josèphe, Ant. jud., XI, vii, 2 ; viii, 2, 4, 9, le gendre de Sanaballat s’appelait Manassé. Il ne voulut point renvoyer sa femme, nommée Nicaso, et se réfugia auprès de son beau-père qui lit bâtir pour lui sur le mont Garizim, avec l’autorisation d’Alexandre le Grand, un temple semblable à celui de Jérusalem. Le récit de Josèphe est plein d’anachronismes et ne saurait être accepté : il fait vivre Sanaballat sous le règne de Darius Codoman (336-331), le dernier roi des Perses. Comme Sanaballat était en Samarie sous le règne d’Artaxerxès Longuemain (464-424 avant J.-C), il ne pouvait pas être encore gouverneur de la Samarie plus d’un siècle plus tard. Certains historiens ont admis deux Sanaballat, mais sans en donner de preuve, Josèphe doit avoir tiré son récit de quelque livre apocryphe depuis longtemps perdu. — Un papyrus araméen trouvé à Éléphantine dans la Haute Egypte nous apprend que les Juifs d’Egypte écrivirent aux fils de Sanaballat la 18° année du règnedeDarius Nolhus (408-407 avant, ! . -C). On peut conclure de là que leur père vivait sous Arlaxercès I er Longuemain et non sous Artaxercès II. Ses fils sont appelés Délaya et Sélémya et Sanaballat a le titre de « gouverneur de Samarie ». Palestine Exploration Fund. Quarterly Slatemenl, octobre 1909, p. 275.

    1. SANAN##

SANAN (hébreu : §enân ; Septante : Sewâ ; Alexandrinus : Sî^otji), ville de Juda, dans la Séphéla, mentionnée avant Hadassa et Magdalgad dans le groupe occidental du territoire de cette tribu. Jos., xv, 37. Michée, l, 10-12, énumérant plusieurs villes de la Séphéla, en faisant des jeux de mots sur leur nom, dit, v, 11 : « L’habitante de ipa’ânân n’ose pas sortir. » Il dérive le nom du verbe ydfd, « sortir ». Non est egressa quss habitat in exitu, dit laVulgate, qui a traduit les noms propres selon leur signification dans tout ce passage. Malgré la différence d’orthographe, on admet généralement que la ]38 de Josué et la pNï de Michée sont une seule et même ville. Le site de cette localité n’a pas été retrouvé.

    1. SANCTIFICATION##

SANCTIFICATION (grec : à^a ?^ ;  ; Vulgate : sanctificatio), production ou possession de la saineté. « Rendre saint s se dit qiddas, ôyiâÇEiv, sanclificare.

1° Dans l’Ancien Testament, la notion de sanctification comporte surtout l’idée de pureté légale. Se sanctifier, c’est se mettre en règle avec les diverses prescriptions de pureté mosaïque. Is., lxvi, 17 ; Job, i, 5 ;

I Reg., xvi, 5 ; Joa., xi, 55 ; Act., xxi, 24. Néanmoins cette sanctification légale n’exclut pas celle de l’âme ; elle la suppose au contraire, parce qu’il s’agit d’une sanctification qui soit réelle au regard de Dieu. Le Seigneur a dit, en effet : « Soyez saints, parce que je suis saint ». Lev., xi, 44, 45. C’est même lui qui seul produit la sanctification : « Vous vous sanctifierez et vous serez saints, car je suis Jéhovah qui vous sanctifie. » Lev., xx, 7, 8 ; xxi, 8 ; xxii, 16, 32 ; Ezech., xx, 12 ; xxxvii, 28. Or il va de soi que l’action sanctificatrice de Dieu n’entend pas s’arrêter à l’extérieur, mais qu’elle veut atteindre l’àme elle-même. C’est donc une sanctification à la fois corporelle et spirituelle qu’on réclamait des Hébreux quand on leur disait : « Sanetifiez-vous. » Num., xi, 18 ; Jos., iii, 5 ; etc. La sanctification légale était justiciable de la loi, comme tous les devoirs extérieurs ; Dieu seul était juge de la sanctification intérieure. — Comme la sanctification est l’acte par lequel on se replace complètement sous la domination de Dieu. « . sanctifier » voulait dire aussi « consacrer à Dieu ». Il est ainsi question de la sanctification du septième jour, Gen., ii, 3 ; Exod., xx, 8, etc., des premiers-nés, Exod., xiii, 2, des enfants d’Israël, Exod., xix, 10, des ministres sacrés, Exod., xviii, 3 ; xxx, 30, I Reg., vii, 1, des victimes du sacrifice, Exod., xxix, 34, du lieu où Dieu réside, Exod., xix, 23, du Tabernacle, Exod., xxix, 44, duTemple, III Reg., ix, 3, 7, de l’autel, Exod., xxix, 43, des pains de proposition, I Reg., xxi, 6, en un mot de toutes les personnes, Jer., i, 5, et de tous les objets qui servent directement au culte de Dieu. Mal., il, 11. — Sanctifier Dieu ou son nom, c’est le traiter avec le respect, l’obéissance, la reconnaissance, l’amour et tous les sentiments qui conviennent à sa majesté. Is., v, 16 ; Ezech., xxxvi, 23 ; cf. Matlh., vi, 9 ; Luc, xi, 2.

— LaVulgate appelle souvent « sanctification » le sanctuaire, miqdôs, àyiâay.ct. Ps. xcvl (xcv), 6 ; cxiv (cxill), 2 ; Eccli., xxxvi, 15 ; Is., viii, 14 ; lx, 13 ; lxiii, 18 ; Jer., xvii, 12 ; li, 51 ; Lam., ii, 7 ; Ezech., xi, 16 ; xxviii, 18 ; xxxvii, 26 ; Am., vii, 9, 13 ; I Mach., i, 23, 41 ; iv, 38, etc.

2° Dans le Nouveau Testament, la sanctification est exclusivement intérieure. C’est une participation, par le moyen de la grâce, à la sainteté même de Dieu. Jésus-Christ est le Fils de Dieu qui a été sanctifié et envoyé par le Père, -Joa., x, 36, qui a prié le Père et s’est sacrifié lui-même afin que nous soyons sanctifiés dans la vérité. Joa., xvii, 17, 19. Voir Justification, t. iii, col. 1877. Il prépare et produit en nous la sanctification, I Cor., i, 2, 30 ; Heî>., x, 10 ; xii, 10, 14, par le Saint-Esprit. I Cor., vi, 11 ; I Pet., i, 2 ; Rom., i, 4 ; xv, 16. Dieu veut la sanctification de ses enfants. I Thés., iv, 3, 7. Mais il faut qu’eux-mêmes y travaillent intérieurement, I Pet., iii, 15, et extérieurement, Rom., vi, 19 ; I Thés., iv, 4 ; II Tim., ii, 21, suivant les conditions de vie où ils sont placés, I Tim., ii, 15 ; I Cor., vii, 14, et sans jamais s’arrêter. Apoc, xxii, 11. Dans ces conditions, Jésus-Christ qui a sanctifié son Église, Eph., v, 26, sanctifiera aussi ses enfants fidèles. Rom., vi, 22 ; II Cor., vii, 1 ; I Thés., v, 23 ; Heb., ix, 13. — Saint Paul semble indiquer la place de la sanctification dans l’œuvre du salut de l’âme, quand il dit : « Vous avez été purifiés, vous avez été sanctifiés, vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ et par l’Esprit de notre Dieu. » II Cor., vi, 11. Il faut commencer par la purification, qui débarrasse le cœur du péché et de ses suites. Vient ensuite la sanctification, qui est l’infusion des dons de la grâce divine. Alors l’âme, n’ayant plus rien en elle qui déplaise au regard de Dieu, et, au contraire, parée de tout ce qui lui plaît, est justifiée, devient agréable à Dieu et participe à la filiation divine. Cf. E. Tobac, Le problème de la justification dans S. Paul, Louvain,

1908.

H. Lesêtre.