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PERSE —. PERSÉPOLIS


avantageuse. Michel, qui est le protecteur du peuple de Dieu, vient cependant en aide au premier ange pour faire cesser l’opposition de l’ange des Perses. Voir Michel, t. iv, col. 1068-1069. Cf. Rosenmûller, Daniel, Leipzig, 1832, p. 348-351. L’ange révèle ensuite au prophète les destinées de la Perse : « Il y aura encore trois rois en Perse ; le quatrième posssèdera de plus grandes richesses que tous les autres, et quand il sera puissant par ses richesses, il soulèvera tout contre le royaume de Javan. Et il s'élèvera un roi vaillant, qui aura une grande puissance et fera ce qui lui plaira… » Dan., xi, 2, 3. Ces trois rois qui doivent suivre Cyrus sont Cambyse, Darius I er et Xerxès I er, en négligeant l'éphémère Smerdis. Le quatrième, à partir de Cyrus, est Xerxès I er, puissant par ses richesses et qui mit tout en mouvement contre la Grèce. Les cinq autres rois ne sont pas nommés dans la prophétie ; mais avec eux la Perse perdit peu à peu de sa puissance. Deux grands princes sont surtout mis en relief : Xerxès I €r qui alla porter le défi aux Grecs jusque chez eux, Alexandre le Grand qui releva le défi au cœur même de l’empire perse. Voir Daniel, t. ii, col. 1275.

4° La délivrance des Israélites exilés fut l'œuvre de Cyrus, roi de Perse, dès la première année de son arrivée au pouvoir souverain. II Par., xxxvi, 22, 23 ; I Esd., 1-11. Le livre d’Esdras raconte ensuite ce qui . fut fait par les rois de Perse au sujet des Juifs : l’autorisation de rebâtir le Temple, I Esd., iii, 7 ; iv, 3 ; les tentatives hostiles des ennemis des Juifs auprès de Xerxès et d’Artaxerxès, I Esd., iv, 7 ; la lettre d’Artaxerxès interdisant la restauration delà ville, I Esd., iv, 18-22 ; l'édit de Darius confirmant l’autorisation donnée par Cyrus de rebâtir le Temple’et assignant des redevances pour les sacrifices, 1 Esd., i, 6-12 ; le retour d’Esdras sous Arlaxerxès, I Esd., vil, 1-6, et, en général, la bienveillance dont firent preuve les rois de Perse.

I Esd., ix, 9. Néhémie remplissait les fonctions d'échanson auprès d’Artaxerxès, quand il obtint de revenir à Jérusalem pour en relever les murailles. II Esd., ii, 1-10.

5° Tous les événements rapportés dans le livre d’Esther se passent à Suse et dans le royaume des Perses, sous le règne de Xerxès. Voir Assuérus, t. i, col. 1141 ; Esther, t. ii, col. 1973 ; Mardochée, t. iv, col. 753.

6° La victoire d’Alexandre le Grand sur Darius, roi des Perses et des Mèdes, est rappelée I Mach., i, 1. On raconte ensuite comment Néhémie, renvoyé en Judée par le roi de Perse, retrouva une eau épaisse à l’endroit où l’on avait jadis caché le feu sacré, que cette eau, répandue sur le sacrifice, s'était enflammée, et que le roi de Perse, informé de l'événement, fit enclore le lieu où l’on avait trouvé l’eau et ainsi le rendit sacré.

II Mach., i, 19-35. Voir Naphthar, col. 1597. — En Perse s'élevaient les temples que les deux rois Antiochus III et Antiochus IV cherchèrent en vain à piller. I Mach., vi, 1-4 ; II Mach., i, 13-16 ; ix, 1, 2 ; voir Nanée, t. iv, col. 1473. — Enfin, c’est de Perse que les Mages arrivèrent pour adorer l’enfant Jésus. Matth., ii, 1-12. Voir Mage, t. iv, col. 543-545. — Les Perses ne sont pas nommés dans le Nouveau Testament, mais seulement les Mèdes. Act., ii, 9.

Bibliographie. — Hérodote, I ; Xénophon, Anabasis, Hellenica, Cyropsedia ; J. Gilmore, Fragments of the Persika of Ctesias, in-8°, Londres, 1889 ; J. Malcolm, History of Persia from the earliest Ages to the présent Times, 2 in-4°, Londres, 1815 ; B. Brisson, De regio Persarum principatu, 1691 ; in-8°, Strasbourg, 1710 ; J. H. G. Kern, Spécimen historiarum continens scriptores grmcos de rébus persicis Achsemenidarurn monumenlis collatos, in-8°, - Liège (1855) ; M. Dieulafoy, L’art antique de la Perse, 2 in-f°, Paris, 1884-1889 ; G. Perrot et Chipiez, Histoire de l’art dans l’antiquité, t. vi, Perse, 1890, p. 403-897 ; G. Rawlin son, The five great monarchies of the anclent eastern World, fifth Monarchy, t. IV, 1867 ; G. W. Benjamin, Persia, in-12, Londres, 1388 ; F. Justi, Geschichte des alten Persiens, in-8°, Berlin, 1879 ; A. von Gutschmid, Geschichte Irans und seiner Nachbarlànder von Alexander dem Grossen bis zum Vntergang der Arsaciden, in-8°, Tubingue, 1888 ; Ker Porter, Travels in Georgia, Persia, ivith numerous engravings, 2 in-4°, Londres, 1821-1828 ; Flandin et P. Coste, Voyage en Perse [Perse ancienne), Paris, texte, in-8° ; planches,

in-f », 1843-1854.

H. Lesêtre.
    1. PERSÉE##

PERSÉE (grec : rispcrsOç), le dernier roi de Macédoine (fig. 29). La Vulgate l’appelle : Persen Cetœorum regem. Il succéda à Philippe V, qui passait pour son père, mais on ignore s’il était son fils légitime ou illégitime ou supposé (179 avant J. C). En 171, il fit la guerre avec plus de bravoure que de succès. Il la soutint d’abord habilement, mais en 168 il fut défait à Pydna, près de l’Azam actuel, sur la côte occidentale du golfe de

29. — Monnaie de Persée, roi de Macédoine.

Tête de Persée à droite, diadémée. — H). Dans une couronne* aigle éployé, tenant un foudre. Dans le champ : BAEi | AEQE iiep [ eeql et un monogramme.

Salonique, par L. ^Emilius Paulus. Il se rendit, avec sa famille, à Samothrace, entre les mains du vainqueur qui l’emmena à Rome et le fit figurer à son triomphe. Avec lui finit le royaume de Macédoine. Après un court emprisonnement, il fut autorisé à se retirer à Albe où il mourut. Le bruit de sa défaite arriva jusqu’en Palestine et contribua à donner aux Juifs une haute idée de la puissance militaire des Romains. I Mach., viii, 5.

    1. PERSÉPOLIS##

PERSÉPOLIS (grec : UtpaiTïoii), une des capitales du royaume de Perse sous les Achéménides. Elle est nommée une fois, II Mach., ix, 2, d’après un grand nombre de commentateurs. Antiochus IV Épiphane, à court d’argent, tenta de piller le temple de cette ville, d’après ces commentateurs, mais les habitants le forcèrent à fuir honteusement. — Alexandre le Grand avait déjà mis le feu à Persépolis, lors de sa guerre contre les Perses, pour venger, dit-on, la prise d’Athènes par Xerxès. Clitarque, dans Athénée, sin, p. 576 ; Diodore de Sicile, XVII, lxxi, 2, 3 ; Lxxii, 6 ; Plutarque, Atea ; and v 38 ; Quinte-Curce, v, 7, 3. D’après Diodore de Sicile, loc. cit., et quelques autres, Arrien, iii, 18, 11 ; Pline, H. N., vi, 26, la ville entière aurait été la proie des flammes ; d’après Strabon, XV, iii, 6, et Plutarque, loc. cit., le palais royal aurait été seul détruit. Une partie de ses monuments avait certainemsnt échappé à la destruction. Ptolémée, vi, 44 ; vii, 5, 13. On y voit encore des mines importantes. Strabon, XV, iii, 6, dit que Persépolis était, après, Suse, la plus riche des villes de Perse, quand elle fut incendiée par Alexandre, et ses ruines attestent encore son ancienne splendeur ; il est douteux, malgré les suppositions contraires, qu’elle se soit relevée jamais de ce désastre.

Persépolis était située près de la plaine de Merdascht,