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Page:Dictionnaire de la Bible - F. Vigouroux - Tome V.djvu/838

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SEPTANTE (VERSION DES)


Sixte V. Pie IX et Léon XIII ont approuvé de nouvelles éditions du Vaticanus B ; ils ne les ont pas présentées comme devant servir à l’usage des catholiques comme Sixte V l’a fait pour Pédilion de 1586.

L’impression fut achevée en 1586, et cette date est inscrite au frontispice de l’édition. Celle-ci ne fut mise en circulation que l’année suivante. Le bref du pape, accordant privilège pour dix ans au libraire Georges Ferrario, est daté du 9 mai 1587. À la suite des documents que nous avons analysés, vient le texte grec, qui remplit 783 pages in-folio, à deux colonnes, avec deux pages d’additions et de corrections. Le texte du Vaticanus n’est pas reproduit aussi fidèlement que le dit Pierre Morin dans la préface ; il a été corrigé en un assez grand nombre de passages. Les éditeurs romains ne se proposaient pas de faire une édition critique, comme on l’entend aujourd’hui. Comme ils avaient à la base de leur travail un excellent manuscrit, ils ont donné des Septante l’édition qui, sans comparaison, est la meilleure de toutes celles qui l’ont précédée et suivie jusqu’au milieu du xix » siècle. Elle est devenue le textus receptvs de l’Ancien Testament grec.

Elle a été souvent rééditée, par le P. Jean Morin, Paris, 1628, 1641 ; par R. Daniel, in-4° et in-8°, Londres, 1653 ; Cambridge, 1653 ; par B. Walton, dans la Polyglotte dejLondres, 1657, voir t. v, col. 522-523 ; dans une édition faite à Cambridge, 1665 ; par J. Leusden, Amsterdam, 1683 ; à Leipzig, 1697 (avec des prolégomènes de Frick) ; par L. Bos, Francfort, 1709 ; par J. Mill, Amsterdam, 1725 ; par C. Reineccius, Leipzig, 1730 ; à Halle, 1759-1762 (avec une préface de J. G. Kirchner) ; par Holmes et Pearsons, Oxford, 1798-1827 ; à Oxford, 1817 (avec une introduction de J. G. Carpzow) ; par F. Valpy, Londres, 1819 ; dans la Polyglotte de Bagster, Londres, 1821, 1826, 1831, 1851, 1869, 1878 ; à Venise, 1822 ; à Glasgow et à Londres, 1827, 1831 ; par L. Van Ess, Leipzig, 1824, 1835, 1855, 1868, 1879, 1887 ; à Londres, 1837 ; par l’abbé Jager, Paris, 1839, 1840, 1848, 1855, 1878, 1882 ; à Oxford. 1848, 1875 ; par Tischendorf, Leipzig, 1850, 1856, 1860, 1869, 1875, 1880. Beaucoup des premières éditions sont plus défectueuses que l’édition romaine, parce qu’on n’a pas tenu compté des errata. Celles de Tischendorf, au contraire, ont été revues sur le Vaticanus B, dont elles sont des éditions critiques plutôt que des rééditions de la Bible grecque de Sixte V. Cf. E. Nestlé, Septuagintastudien, I, 1886 ; il, 1896 ; P. Batiffol, La Vaticane dePaulIll à Paul V, d’après des documents nouveaux, Paris, 1890, p. 82-94.

d) Édition de Grabe. — JeanErnest Grabe prépara une édition des Septante d’après le codex Alexandrinus, qui se trouvait déjà à Londres, maintenant a.u British Muséum. Elle forma 4 volumes in-fol., dont Grabe publia lui-même à Oxford le I er, qui contient l’Octateuque (1707), et le ive, comprenant les livres poétiques (1709). Après sa mort (1712), deux de ses amis, F. Loe et W. Wigah, publièrent les deux autres : le IIe, contenant les livres historiques (1719), et le IIIe, les prophètes (1720). L’éditeur reproduit assez exactement le texte du manuscrit, sauf pour l’orthographe qui est partout corrigée ainsi que les fautes de copiste. Il adopte les corrections exécutées sur le manuscrit, quand elles lui paraissent fondées, sans indiquer les leçons primitives. Il s’est, en outre, assez souvent écarté de son texte, sans aucune explication. Les lacunes du manuscrit étaient comblées par des emprunts, faits aux éditions précédentes de Rome ou de Complute ; un caractère particulier signalait les compléments. Afin de reproduire aussi fidèlement que possible le texte hexaplaire, Grabe, pour imiter Origène, marquait d’un astérisque les passages qu’il supposait avoir été ajoutés d’après Théodotion, et d’un obèle ceux qui manquaient dans l’hébreu. L’édition donne donc finalement un texte éclectique et mélangé plutôt

qu’ellp n’est la reproduction soignée àe VAlexandrinus. D’importants prolégomènes, en tête de chaque volume, indiquent la méthode suivie et les principes critiques de l’éditeur. L’édition a été reproduite par Breitinger, 4 in-4°, Zurich, 1730-1732, par Reineccius, dans Biblia sacra quatlrilinguia, Leipzig, 1750-1751 et dans la Bible grecque, imprimée à Moscou en 1821, par ordre du Saint-Synode. Enfin, Field l’a prise pour base de son Vêtus Testamentum grsece juxta LXX interprètes, Oxford, 1859. Il en a revu le texte non seulement sur VAlexandrinus, mais aussi d’après d’autres manuscrits, en sorte que l’édition contient un texte mélangé arbitrairement de leçons d’origine différente.

e) Édition de Holmes et de Pearsons. — Elle reproduit l’édition sixtine, mais on y a joint en notes les variantes de 207 manuscrits, des éditions antérieures, des citations dés Pères et des versions anciennes, qui dérivent des Septante. La préparation de cette œuvre immense fut commencée en 1788 par Robert Holmes, professeur à Oxford. Ses notes recueillies de 1789 à 1805, forment 164 volumes, mss. 16455-16617 de la bibliothèque Bodléenne. La Genèse parut à part en 1798, et la même année, le tome I er, contenant le Pentateuque entier sous le titre général : Vêtus Testamentum grascum cum variis leclionibus. Après la mort de Holmes (12 novembre 1805), J. Pearsons édita la suite : t. ii, Josué-Il Par., 1810 ; t. iii, II Esd.-Cantique, 1823 ; t. IV, les prophètes, 1827 ; t. v, I Esd., III Mach., 1827, avec la liste des manuscrits collationnés. Tous ces matériaux ne sont guère utilisables, parce que les collations ont été faites avec peu de soin et que leur classement est fort défectueux.

f) Édition de Tischendorf. — Tischendorf se proposait de publier une édition manuelle des Septante, sur un plan aussi simple que judicieux. Il a pris le texte de l’édition romaine, mais en le revisant et en corrigeant les fautes nombreuses, laissées ou introduites dans les rééditions successives. Il y a joint les variantes de VAlexandrinus, de V Ephrsemiticus et du Friderico-Augustanus (partie du Sinaiticus, éditée en 1846). L’ouvrage parut à Leipzig en 1850, sous le titre : Vêtus Testamentum grsece juxta LXX interprètes, en 2 in-8°. Une seconde édition, munie d’une longue introduction et augmentée du Daniel des Septante d’après l’édition de 1772, parut en 1856. Deux rééditions suivirent en 1860 et 1869, contenant les variantes du Sinaiticus entier et des modifications d’après l’édition du Vaticanus par le cardinal Mai. La 5e édition fut publiée en 1875 après la mort de l’auteur. M. Nestlé a revisé la 6e, en 1880, et la 7e, en 1887, en y ajoutant un Supplementum, édité aussi à part, comparant les divers manuscrits entre eux.

g) Édition du Swete. — En 1883, M. Swete fut chargé, sous la direction d’un comité de savants anglais, de préparer une nouvelle édition des Septante d’après un plan esquissé en 1875 par Scrivener. Elle devait être fondée sur le texte du Vaticanus complété, et reproduire les variantes des principaux manuscrits onciaux. Elle parut en 4 in-12 à Cambridge, de 1887 à 1894 : The Old Testament in Greek according to the Sepiuagint. Une seconde édition revisée a été commencée en 1895 et terminée en 1900. L’apparatus crilicus est plus développé que celui de la première ; il contient les variantes de tous les manuscrits onciaux, d’un nombre considérable de cursifs, choisis parmi différents types de texte, de l’ancienne Italique, des versions copte, syro-hexaplaire et arménienne, des citations de Josèphe, de Phi-Ion et de beaucoup de Pères. Cf. E. Nestlé, Septuagintastudien, v, Stuttgart, 1907.

MM.Brookeet MacLean ont commencé la publication d’une grande édition des Septante, dont le titre est : The Old Testament in Greek according to the Text of Codex Vaticanus (complété par les autres manuscrits