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1877
1878
SUÉDOISES (VERSIONS) ET SCANDINAVES — SUEUR DE SANG


suivie en 1529 d’une autre version par Kvisten Pedersen, lequel fit aussi une traduction de toute la Bible, publiée en 1550. Elle avait été préalablement examinée par quelques théologiens. Cette version est connue sous le nom de Bible de Chrétien III. Toutes ces versions sont principalement basées sur celle de Luther.

H. P. Resen fit le premier une version danoise du texte original, laquelle filt publiée en 1607. — Les deux versions de la Bible (de Pedersen et de Resen) ont eu plusieurs éditions. — La version officielle actuelle du Nouveau Testament est de 1819. Celle de l’Ancien Testament de 1871. — A. S. Poulsen et J. L. Ussing out publié en 1895, par ordre du ministère des Cultes, une nouvelle traduction du Nouveau Testament, qui a été depuis soumise à l’examen d’une commission biblique, laquelle est encore occupée à la perfectionner. — En dehors de ces travaux, des traductions indépendantes de la Bible ont été publiées par J. K. Lindberg, 1835-1859, et par K. et K. Kalkar, 1845-1847. Cette dernière est munie de notes. — Une « nouvelle traduction par Kalkar, Martensen et autres » a été achevée en 1872, A. Sôrensen a publié en 1881 : « Les livres historiques du Nouveau Testament, » et en 1892 : « Les Épîtres du Nouveau Testament. »

II. Versions suédoises.

Une première version suédoise, due principalement à Olaus Pétri et Laurenlius Andrece, fut publiée en 1541. Pendant les règnes de Charles IX, de Gustave II Adolphe et de Charles XI, des travaux préparatoires furent faits pour obtenir une meilleure version, mais ces travaux n’eurent que des résultats insignifiants. — Une nouvelle édition de la Bible fut cependant publiée en 1703 par ordre de Charles XII, mais les améliorations du texte de la version ne sont pas considérables. C’est cette édition qui est, encore aujourd’hui la Bible officielle de l’Eglise suédoise. — Gustave III forma en 1773 une « Commission biblique », laquelle a, depuis cette époque, publié plusieurs traductions des Saintes Écritures qui n’ont pas été approuvées. — La dernière traduction du Nouveau Testament, publiée « à titre d’essai » en 1882 par la Commission biblique, fut en 1883 soumise à l’Assemblée de l’Eglise (Kyrkomöte) qui l’approuva, sauf quelques modifications, et en recommanda l’adoption ; après quoi le roi la déclara, la même année, « adoptée pour l’enseignement dans les églises et les écoles. » — Mais il fut en même temps prescrit de continuer à faire usage du texte de la Bible de 1703 dans tous les actes liturgiques, jusqu'à ce que la revision de la version de l’Ancien Testament fût terminée et adoptée. — Une « édition normale » de la nouvelle version du Nouveau Testament fut en conséquence publiée en 1884, mais déjà en 1889 l’Assemblée de l'Église réclama et obtint une nouvelle revision de la version. Cette revision n’est pas encore terminée. — En 1903 la traduction de l’Ancien Testament, enfin terminée par la Commission biblique, fut recommandée par l’Assemblée de l'Église afin qu’elle fût adoptée pour l’enseignement dans les églises et les écoles, et une « édition normale » en fut publiée en 1904. L’adoption officielle de cette version a cependant été différée jusqu'à ce que la question de la version du Nouveau Testament soit définitivement réglée. — Une version suédoise de la Versio vulgatada Nouveau Testament a été publiée en 1895 par le Père J. P. E. Benelius.

III. Versions norvégiennes.

Une version norvégienne de l’Ancien Testament, due à la coopération de plusieurs personnes, a été publiée pendant les années 1842-1873. La version correspondante du Nouveau Testament fut publiée en 1873. — La Société biblique norvégienne commença plus tard, en 1876, la publication d’une nouvelle version norvégienne ; celle de l’Ancien Testament en 1887 et celle du Nouveau Testament en 1904. — E. Blix a publié en 1890 une version en dialecte populaire norvégien (Landsmol). Voir Nordisk Familjebok, 1905, t. iii, p. 250. Article de J. Personne.

IV. Versions islandaises.

Le Nouveau Testament a été publié en 1540 en islandais, par Odd Gottskalkssôn d’après la version allemande de Luther, et la Bible entière en 1584 par Gudbrand Fhorlakson. Voir Nordisk Familjebok (Encyclopédie générale suédoise), édition de 1905, t. iii, Articles intitulés : Bibelofver Latiningar, Bibelkommission.

J. Personne.

SUEUR (hébreu : zê‘âh, yéza‘ ; Septante : ἱδρώς ; Vulgate : sudor), liquide qui passe à travers la peau et apparaît sous forme de gouttelettes, par l’effet de la chaleur, d’un effort violent, de certaines émotions très vives et de divers états maladifs. — À la suite de son péché, l’homme a été condamné à manger son pain « à la sueur de son visage », Gen., iii, 19, c’est-à-dire au prix d’efforts pénibles pour cultiver la terre et récolter le grain nourricier. — Dans le Temple idéal d’Ezéchiel, xliv, 18, les prêtres porteront des mitres et des caleçons de liii, mais rien qui puisse exciter la sueur. — Au figuré, « suer » signifie se donner beaucoup de peine pour aboutir à un résultat. L’auteur des livres des Machabées dit qu’il s’est imposé beaucoup de sueurs et de veilles pour abréger Jason de Cyrène. II Mach. n, 27. Les versions introduisent l’idée de sueur dans des passages où il n’est question que de labeur. Eccle., ii, 11 ; Ezech., xxiv, 12. La Vulgate parle aussi de pain in sudore, gagné à la sueur, là où le texte grec ne mentionne que la subsistance. Eccli., xxxiv, 26.

H. Lesêtre.

SUEUR DE SANG ou hématidrose, hémorragie dans laquelle le sang s'échappe comme de la sueur à travers les pores de la peau intacte. — Cette hémorragie paraît avoir pour siège les glandes sudoripares. Le sang s'échappe en gouttelettes d’un rouge plus ou moins vif, et peut former une véritable pluie, comme si le liquide s'écoulait d’une plaie. Ce liquide est du sang normal. Le phénomène se produit de préférence aux endroits où la peau, plus mince, donne plus facilement passage à la sueur. Sa durée peut varier de quelques minutes à plusieurs heures. L’hématidroseest un accident rare, qui affecte presque exclusivement la jeunesse et l'âge moyen. Il a pour causes ordinaires les perturbations nerveuses, les douleurs aiguës et les violentes émotions, telles que la frayeur, la colère, le chagrin, etc. La réalité de l’hématidrose, mise en doute par certains savants, ne peut être contestée à la suite des faits observés par les modernes comme par les anciens. Pour l’ordinaire, la sueur de sang n’entraîne pas de graves conséquences d’anémie. Cf. Maur. Raynaud, dans le Nouv. Dict. de méd. et de chir. pratiques, Paris, 1873, t. xvii, p. 265 268.

Pendant son agonie à Gethsémani, le Sauveur fut violemment saisi de tristesse, d’ennui et de frayeur. Matth., xxvi, 37 ; Marc, xiv, 33. Dans ces conditions, l’hématidrose pouvait naturellement se produire. Saint Luc, xxii, 44, la décrit en médecin. Il y eut une sueur, ὠσεὶ θρόμβοι αἵματος : « comme des caillots de sang », découlant jusqu'à terre. Le mot grec dit plus que le mot guttæ, « gouttes », de la Vulgate. L’hémorragie était abondante ; le sang commençait à se coaguler en tombant jusqu'à terre. L'évangéliste ne dit pas quelles parties du corps affectait le phénomène ; l’hématidrose dut se produire au moins sur le visage et probablement aussi aux endroits où coule ordinairement la sueur. Ici le mot ὠσεί n’est pas comparatif, mais indicatif, comme Joa., i, 14. Aussi les Pères entendent-ils le texte d’une vraie sueur de sang. Cf. S. Irénée, Hær., III, xxii, 2, t. vii, col. 957 ; S. Augustin, In Ps., cxl, 4, t. xxxvii, col. 1817, etc. ; Lœnartz, De sudore sanguinis, Bonn, 1850.

H. Lesêtre.