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ARGUS — ARIANK

nos jours populaire, il «lésigae fignromcnt et familièrement, si l’on en croit TAcadémie , une jiersonne chargée d’eu surveiller, d’en espionner une autre conlinuellenient. ARGYLË, nom d’une illustre rainillc ducale d’Ecosse, et d’un comte maritime de ce royaume.

Arc/iihald , comte d’AncvLE, fut l’un des honuiies politiques les plus importants de l’époque de Cromwell , et Fami intime du protecteur. Créé marquis en iGil, il devint le chef des presbytériens rigides ; en ICGl il périt sur l’ochafaud pour avoir pris part à la r ondainnatiou de Charles l’^

— Son lils appartenait au contraire au parti royaliste le plus exalté, et fut nounué par Charles 11 capitaine des gardes. Cependant il se brouilla avec la cour, et deux fois arrêté, il fut toujours assez lieareux pour s’échaiiper. Sous le r(gne de Jacques il il embrassa le parti de .M on moût h, et fut décapité à lidimbourg , en 1685. ( Voyez Campbklls [Clan des ]. ) ARGYRASPIDES,ou porteurs de boucliers d’argent, nom d’un corps de fantassins, qui faisaient partie de la garde d’Alexandre, et étaient armés de petits boucliers d’aigent et d’une sarisse , ou longue lance. C’étaient des troupes d’élite , et les plus estimées de toute l’armée macédonienne. Après la mort d’Alexandre, elles restèrent fidèles aux princes de sa famille , et suivirent longtemps les drapeaux d’Eumène, qui défendait la cause de ces princes en Asie, contre Séleucus et Antigone. 11 en comptait trois mille dans son armée, à la bataille de Gadamarta. Son camp tomba, pendant l’action, au pouvoir des troupes d’Antigone. 11 n’en fut pas moins vainqueur ; mais quand les argyraspides s’aperçurent de la perte de leurs bagages, ils se mutinèrent , et les rachetèrent à l’ennemi en lui livrant leur général. Ils ne jouirent pas longtemps du fruit de leur trahison : ils venaient de donner un dangereux exemple ; Antigone voulut empêcher qu’il ne fût suivi ; il les dispersa dans les provinces les plus reculées de l’Asie, et donna ordre aux satrapes de les accabler de travaux et de mauvais traitements, afin qu’aucun d’eux ne pût jamais revoir la Grèce. Léon Remer.

ARGYRIDES (de àpyopo ;, argent). Eeudant donne ce nom à une famille minéralogique se composant d’un genre unique, formé lui-même de l’espèce unique argent. ARGYROPULO ( Jean ) , l’un de ces savants grecs qui, au quinzième siècle, apportèrent en Italie le goiit de la littérature de leur patrie. Né à Constantinople dans les premières années du quinzième siècle, il vint à Padoue en 1434, y séjourna quelques années, puis retourna enseigner la philosophie dans la capitale de l’empire grec. La prise de cette ville par les Turcs le fit revenir en Italie. Les Médicis l’appelèrent à Florence, et il s’y fixa en 1456. 11 vint peu de temps après à Paris, demander au roi de Tiance une somme dont il avait besoin pour compléter la rançon de sa famille , captive des Turcs ; puis retourna à Florence, oii i ! enseigna pendant quinze ans la littérature grecque. Il se rendit enfin à Rome, et y mourut en 1480. Il avait traduit en latin plusieurs ouvrages d’Aristote. — Jean Arcyropilo, dit le jeune, fils du précédent , enseigna aussi la littérature grecque en Italie. On a de lui une traduction latine du Traité de l’Interprétaîion d’Aristote. Léon Remer.

ARG YROSE. Nom donné par Beudant à Vargent siclfuré. Voyez Argent.

ARGYRYTIIROSE. Nom donné par Beudant à Vargent autimonié sulfuré. Voyez Argent.

ARIA, ARLIA ou .ARIE, province de l’ancien empire perse, bornée au nord par la Bactriane, au sud par la Drangiane , à l’est i)ar la Paropamisie , à l’ouest par la Parthie. Elle avait pour chef-lieu Aria , aujourd’hui Ilérat, et correspondait au Sedjistan actuel et à la partie orientale du Khorassan ou Khorazan, pays du soleil. On étendait autrefois le nom d’Aria , ou d’.riane, à toute la contrée située entre la Perse et l’Inde ; et alors elle comprenait, outre l’Aria propre, les deux Caramanies, la


Gédrosie, rArachosic, la Drangiane , la Paropamisie , la Choarènc , etc.

De ce nom , devenu ainsi commun à plusieurs contrées de position et détendue fort diverses, il est résulté une grande confusion dans la géographie de cette époque. C’est sous la seconde acception du mot que nous retrouvons les Ariens, les Ermans , les Aramans , dont le Zend désigne la patrie par le nom d’Erium , Arièiue ou Isman , et le Schahnamah par celui d’Ermau ou Iran. Les peuples de ces deux langues y voyaient le pays des miracles, le berceau de toute civilisation , la source des quatre grands fleuves cités dans la Genèse.

ARIA CATTIVA ou .MAL’ARIA. Une partie des côtes de l’Italie que baigne la Médilerranée s’élargit chaque année par les sables qu’amoncelle cette mer. Le cours des ruisseaux et des torrents en est arrêté ; la rupture de plusieurs aqueducs , le manque de canaux, laissent séjourner les eaux sur ces plages , d’où s’exhalent des miasmes pestilentiels aux approches de la canicule : tels sont les Marais Pontins, les Maremmes de Toscane, et quelques autres lieux sur lesquels planent des vapeurs délétères, dont la malignité s’affaiblit en général à mesure qu’on s’élève au-dessus de la plaine. Ainsi, l’on distingue les zones ù’ariapessima, d’aria cattiva, ariasospetta, sxifficiente, huona, et enfin ottima .tel est Tivoli.

Avant la fondation de Rome , et pendant les cinq premiers siècles de cette ville, on ne trouve rien dans l’histoire qui se rapporte au mauvais air dans cette contrée. Ses plages, alors cultivées, et surtout plantées d’arbres, nounissaient un peuple nombreux ; les guerres civiles , les invasions des barbares , ont diminué les habitants , laissé tomber en ruines les travaux d’assainissement, et rendu dangereux pour tous, mortel pour beaucoup, le séjour de ces côtes. La chaleur et l’humidité, le déboisement, le petit nombre de faibles bras employés à l’agriculture , les mauvais aliments , les habits de toile substitués aux habiis de laine que portaient les anciens, telles sont les causes des fièvres et de la mortahté dans les Maremmes, dans les Marais Pontins.

Rome même se ressent de cette influence meurtrière, dans plusieurs de ses quartiers , depuis le mois de juillet jusqu’à la fin d’octobre. Il suffit souvent aux voyageurs de traverser ces basses terres pour être atteints de la fièvre. On lit dans Targioni qu’un signe infaillible du commencement de la mal’aria dans les Maremmes est le départ des moineaux, qui s’éloignent vers le solstice d’été, et ne reviennent qu’au milieu de l’hiver. Les efforts tentés pour assainir la campagne de Rome ont été jusqu’ici sans résultat. C"*’ DE CRADf.

AR !A DI BAULE , mots italiens qui signifient air de malle. Les amateurs donnent ce nom à deux ou trois airs que tout bon chanteur d’au delà des monts semble emporter avec lui au fond de sa malle quand il voyage, et qui constituent presque uniquement son répertoire. C’est à peu près ce que nous avons nommé air de pacotille. Voyez Air. ARIANE, ou ARIADNE, était fille du roi Minos et de Pasiphaé. A la vue de Thésée, arrivé en Crète avec les autres jeunes gens que les Athéniens étaient obligés d’y envoyer annuellement comme tribut, elle s’éprit d’amour pour lui et mit dans ses mains le fil au moyen duquel il devait se reconnaître dans les détours du laby rinthe et tuer le Minotaure, auquel on livrait les jeunes Athéniens. i^Ile se sauva, ensuite, avec Thésée ; mais l’ingrat l’abandonna dans l’île de Naxos, oii elle mourut.

Suivant une autre version, elle aurait été trouvée endormie dans cette île par Dionysus (Bacchus ), dieu du plaisir, toujours brillant de jeunesse et de fraîcheur, qui, revenant de sa glorieuse expédition des Indes, aurait paru tout à coup devant elle, entouré de ses compagnons et de ses esclaves, qui faisaient retentir l’airdu bruit de leurs joyeuses chansons