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Page:Dictionnaire de la conversation et de la lecture - Ed 2 - Tome 09.djvu/403

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FEK devant les progrès de la civilisation, de l'hygiène et de la salubrité publique. Les modernes ont cru retrouver le feu Saint-Antoine dans l'ergotisme gangreneux, dans une épidémie d érjsipèle ou de charbon pestilentiel , dans une variété de spiloplaxie, etc. 11 est possible que l'on ait compris sous ce nom plusieurs afiections distinctes au principe, quoique so terminant toutes par la gangrène. [ Pierre de Lobet, abbé et général de l'ordre de Saint-Augustin, érigea, dans le quartier Saint-Antoine à Paris, une maison religieuse, dont il établit supérieur Antoine de Fuh^ ( septembre 1361). Ce n'était originairement qu'un petit iiospice. Le nouveau supérieur y réunit un nombre sullisant de religieux pour y recevoir et soigner les pauvres atteints du mal sacré ou de Saint-Antoine. On l'appelait la C/iapetle des Ardents. Elle a été démolie, ainsi que l'église et les bâtiments qui en dépendaient, et c'est sur son emplacement qu'a été construit le passage du Petit-Saint-Anloine. DUKEÏ (de l'Voune ). ] FEU SAIKT-ELME. Quelquefois, en mer, par un temps d'orage et des nuits obscures, on voit des tlairiiiies ou vapeurs lumineuses voltiger aux extrémités des vergues, des mâts des navires : c'est ce que les marins appellent /eu Saint-Elme ou feu SahU-iyicolas. Ce météore igué, qu'on regarde comme une aigrette électrique ou quelque gaz enflammé, est généralement attribué a un effet d'électricité : il parait assez ordinairement après une tempête. Les anciens navigateurs connaissaient ce feu sous le nom de Coitor et Polltix. Lorsqu'ils en voyaient deux, ils les considéraient comme un indice de beau temps; s'il n'en paraissait qu'un, c'était le présage funeste d'une tempête imminente; on l'appelait Hélène. De nos jours, ït Jeu Saint-Elme oa feu Saint-.\icotas produit une impression de terreur sur les marins, ou ranime leur courage et leur espoir, suivant les circonstances. 11 n'est sorte d'influence lugubre ou de protection eflicace que les matelots ne prêtent à ce météore. Sous le rapport matériel, ce l'eu n'offre aucun danger ; et malgré les contes plus ou moins accrédités des matelots, il n'y a pas d'exemple d'un incendie survenu à bord par suite de l'apparition du feu Saint-Elme. Merli.v. FEUTRAGE. On a pu faire l'observation, depuis un temps immenrorial, que les puilsdes animaux ont la faculté de se crisper, de s'eut re-croiser, dans ccrtames circonstances, lorsqu'on les presse les uns contre les autres et qu'on leur iuipriuie des mouvements en sens divers. C'est en mettant a profit cette disposition naturelle qu'ont les poils des animaux a s'entrelacer, que l'art est parvenu â fabriquer des étoffes solides, durables , non formées de lils, et qu'on a appelées feutres, pour les distinguer des tissus. Les matières qui entrent conuuunfment dans la composition des feutres sont les laines, les poils de castor, de lièvre, de lapin, de veau, de chameau, de vigogne, etc. Quant aux matières végétales, on n'a pu jusqu'ici en fabriquer des étoffes de quelque solidité par le simple foulage. Le fabricant de feutres ayant reçu les peaux couvertes de leurs poils, les donne à des ouvriers qui les peignent, le.s battent et les nettoient aussi exactement que possible , après quoi des femmes raccourcissent les jarres, poils longs qui ne se feutrent pas, mais qui néanmoins lacilitent l'entrelacement des autres. Alin de donner aux poils plus de tendance à se feutrer, on leur fait subir l'action chimique de certains agents, dont les anciens chapeliers taisaient un secret, d'oii est venu, dit-on, le n,ot secretaye. Aujourd'hui lu manière de disposer les poils à se crisper, a s'entrelacer, etc., plus prouiplenunt, est bien connue; voici la recuite de M. iMalard : acide nitrique ( eau foi te), àOOgrauuMes; mercure, environ \2:> grammes; le tout est expose aune température douce; cl lorsque la dissolution est couqiKlc, on ajoute cinq à six livres d'eau. Suivant Robiquet, oa fait dissoudre 32 grammes de ]uer>-ureilans MO grauunes d'acide nitrique ordinaire; lor.sque la .--olulion est achevée, on l'etend de deux tieis (î'cau, (pnliiuelois seulement de moitié, suivant le degré déconcentration de l'acide employé. Pour DICT. DE L\ CO.XVtKS. — T. IX. SAINT-ANTOINE — FEUTRIER 393 appliquer cette préparation, on étend la peau sur une table, puis on la frotte, en appuyant fortement avec une brosse de sanglier imbibée légèrement de la dissolution ; on répète la manoeuvre plusieurs fois , afin que les poils soient humectés jusqu'aux deux tiers de leur longueur. Cela fait, on place les peaux, poil contre poil, les unes sur les autres, et on les porte dans une étuve pour les y faire sécher. Après l'action du secretage, on procède à l'arrachement des poils. D'abord on humecte les peaux du côté de la chair, on les empile ensuite chair contre chair, par cinquantaines. Vingt-quatre heures après, on arrache les poils, ou bien on les coupe avec un instrument tranchant. Des femmes se chargent de cette opération, et font en même temps le triage des poils, mettant ceux du dos avec ceux du dos, etc., etc. Les qualités d'un feutre dépendent de la nature des matières qui entrent dans sa composition ; il importe donc de mélanger les matières couvenahleiuent ; on y pai vient par le cardage, ou plus communément en les agitant a l'aide d'une machine lormee de seize cordes, et qu'on appelle le violon. Après quoi les poils passent à \^ari;on : c'est un appareil compose d'u.^e table couverte d'une claie d'osier, au-dessus de laquelle est suspendu au plancher un arc en bois, de 2"',60 de long, sous-tendu par une corde de boyaux. L'ouvrier étale sur la claie la quantité de poils qu'il juge suffisante pour (aire un chapeau; il introduit la corde de l'arçon dans le petit tas, et tenant lare de la main gauche , il pince la corde au moyen d'un instrument appelé coche, termine par deux boutons en forme de champignon, et qu'il tient de la main droite. Les vibrations de la corde divisent la matière, facilitent le mélange des poils, en les faisant voler dans tous les sens : car l'ouvrier, en même temps qu'il pince la corde, avance, recule, tourne adroite, à gauche... l'arc de l'instrument. Les matières étant bien divisées et mélangées, il fait prendre au tas la figure d'un triangle, ou plutôt celle d'un secteur de cercle. Ce tas de poils, ainsi arrangé, s'appelle pièce ou capade. L'ouvrier elend sur la capade humectée une feuille de parchemin appelée carte; il presse le tout avec la main, de façon que la capade preud, jusqu'à un certain point, la consistance d'un feutre. Après quoi elle passe au bastissage. Pour effectuer cette opération , on étend une pièce de toile écrue sur une table de bois dur bien unie. La capade est enveloppée dans cette toile ; on humecte, on presse, ou foule le tout tellement, que la pièce est en état de résister aux manipulations du foulage, qu'on pratique ainsi : dans une cuve en cuivre rouge, de forme rectangulaire, contenant de l'eau en ébullition, on délaye, au moyen d'un balai, 36 kilogrammes de lie de vin pressée pour chaque muid d'eau. Des planches inclinées vers la cuve sont dispo.sées tout autour. Les ouvriers trempent de temps en temps les feutres dans le bain; puis ils les pressent avec les mains, ou avec im bâton appelé roulet, les tournent et retournent, etc. En sortant du loulage, le feutre a acquis toutes .ses qualités; il ne reste plus qu'à le teindre ; après quoi on lui donne Vapprét, c'est-a-dire qu'on l'imbibe de matières gommeuses et collantes, alin de lui faire prendre plus de fermeté en augii.cntant radhcrence des poils qui le composent. On appelle feutres dores ceux dont la surface est recouverte d'une couche de poils supérieurs en finesse à ceux qui fur ment le corps. Outre les chapeaux, on fait encore en feutre des tapis, etc. Les ouates ,leshougrans, sont des feutres imparfaits. Teissèdke. FEUTRE ( Chapeaux de ). Voyez Chapellerie etfEt- TKAC E. FEUTRIER (Jean-François-Hvacistue, abbé),évêque de lieauvais, était ne a Paris, le 2 avrd 1785, et avait embrasse l'état ecclésiastique, après avoir terminé ses études tliéologiques au séminaire Saint-Sulpice. Nommé secrétaire général île la grande-aumônerie, sur la présentation du cardinal l'esch, alors grand-aumOnicr de France, qui avait eu occasion d'apprécier ses rares dispositions pour la prédi< iO