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Page:Dictionnaire de la conversation et de la lecture - Ed 2 - Tome 16.djvu/290

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SOUBISE — SOUCI

il est vrai, faire sa soumission ; mais dès l’hiver de 1G29 il recommença la guerreavec 8.000 de ses coreligionnaires, Louis XIII l’ayant contraint de se réfugier à La Rochelle, il se rendit en Angleterre pour solliciter des secours de Jacques I"" ; mais il éclioua dans cette négociation. En 1625 il s’empara des iles de Ré etd’Oléron, d’oii, avec des forces minimes et favorisé par le vent , il alla enlever dans le port de Blavet la flotte royale, qui comptait 15 navires, qu’il ramena avec lui à l’ile d’Oléron. Ensuite , il entreprit dans le Médoc une expédition, qui échoua, de môme que la plupart de ses entreprises sur terre. A son retour à l’ile de Ré , il ne tarda pas à voir paraître une flotte de 20 vaisseaux hollandais, à laquelle s’étaient réunis les débris de la marine française ; et il réussit à tenir pendant longtemps en échec ces forces, de beaucoup plus considérables que celles dont il disposait lui-même. Enfin , le 15 septembre 1625, le duc de Montmorency le battit, à la hauteur de l’île de Ré, et le contraignit à évacuer l’ile d’Oléron. Soubise, après avoir relevé le courage des habitants de La Rochelle, passa alors en Angleterre, où il détermina Charles 1"" à exiger d’une manière pérernptoire de la cour de France qu’elle exécutât les clauses de l’édit de Nantes. En conséquence, Richelieu s’empressa de conclure avec les protestants le simulacre de paix du 6 avril 1626, qui accorda à Soubise l’oubli du passé avec la dignité de duc et pair. Soubise s’étant aperçu que Richelieu faisait des préparatifs pour assiéger La Rochelle, détermina Charles 1’^ à envoyer successivement au secours de la ville menacée trois grandes expéditions ; mais elles ne purent empêcher la chute de ce dernier boulevard des huguenots. Soubise, quoique compris dans la paix du29 juin 1629, resta en Angleterre , et mourut à Londres, en 1642, sans laisser d’enfants. Les biens et les titres de la maison de Soubise passèrent à François de Rohan , un de ses parents en ligne collatérale.

Charles de Rohan , prince de Soubise, pair et maréchal de France au siècle dernier, et qui passait pour l’un des plus riches seigneurs de la noblesse de France , descendait de ce François de Rohan. Né en 1715, et ami particulier de Louis XV, il parvint sans peine aux plus hautes dignités militaires. Dans les campagnes de 1741 à l748il remplitauprès du roi les fonctions d’aide de camp , et en 1746 il s’empara de Malines. Il fut nommé gouverneur de Flandre en 1748, et du Hainaut en 1751. Au commencement de la guerre de sept ans, la protection de la marquise de Pom padour lui valut le commandement d’un corps d’armée de 2i,000 hommes, mais placé cependant sous la direction supérieure <lu général en chef , le maréchal d’Estrées. Ses premières opérations furent assez heureuses. Il s’empara de Wesel , occupa le pays de Clèves et la Gueldre, et rejeta les Prussiens sur les Hanovriens. Mais en 17 hl sa vanité le porta à se séparer de la i)rincipale armée française , pour se joindre à l’armée de l’Empire et attaquer les Prussiens ainsi que les Saxons. Vers la mi-septembre il entra avec 8,000 hommes a Gotha, où le général prussien Seydlitz , à la tête de 1500 hommes seulement , le surprit au moment où i ! tllait se mettre à une table splendidement servie dans le château de cette résidence princière , de telle sorte qu’il lui fallut s’enfuir précii)itamrnent et laisser les Prussiens manger son souper. Le 5 novembre suivant , il essuyait l’i^iinominieuse défaite de R ossbach. Pour l’en consoler, Louis XV le nomma ministre de la guerre. En 1758 Soubise obtint encore le commandement d’une nouvelle armée ; toutefois, le duc de Broglie lui fut adjoint comme conseil. Malgré la jalousie qui divisait ces deux généraux , l’armé française remporta la victoire de Lutzelbourg , qui la rendit maîtresse de tout l’électoral de Hesse. Ce succès valut à Soubise le bûton de maréchal de France. Dans la campagne de 1761 lui et Broglie eurent chacun le commandement d’un corps d’armée sur les bords du Rhin ; mais la mésintelligence qui régnait entre ces deux chefs les empêcha d’arriver à aucun résultat. Battu à Fillingshausen , Broglie en rejeta la laute sur Soubise, qui ne l’avait point soutenu. Tous deux s’accusèrent mutuellement dans leurs rapports à la cour. Le crédit de M"" de Pompadour fit pencher la balance en faveur de Soubise , et Broglie , l’homme vraiment capable, lut exilé dans ses terres. Dans la campagne suivante, Soubise eut le bon esprit de se laisser guider par le maréchal d’Estrées, et la bataille du Johannisberg fut gagnée. A quelque temps de là, la paix de 1763 mettait un terme à la carrière militaire de Soubise, qui fut le complaisant de la D nbarr y , comme il avait été celui de la Pompadour. Sa vie ne fut plus dès lors que celle d’un courtisan voluptueux. Toutefois, il est juste de dire qu’à la mort de Louis XV, il fut aussi le seul des courtisans, naguère si nombreux, de ce monarque qui accompagna sa dépouille mortelle jusqu’à Saint-Denis. Touché de cette preuve de reconnaissance , Louis XVI conserva au maréchal de Soubise sa place au con.seil. 11 mourut le 4 juillet 1787 , et en lui s’éteignit la ligne de Rohan-Soubise.

SOUBISE ( Enfants du Père). Voyez Ccmpacnonnage. SOUBRETTE, nom que l’on donne, au théâtre, aux suivantes de comédie (voyez Rôle). Cette dénomination s’applique aussi , familièrement et par mépris , à une femme subalterne et intrigante : Elle fait la dame, et n’est qu’une soubrette ; Sous de riches habits, elle a toujours l’air a les manières A’ime soubrette.

SOUBREVESTE. Voyez Cotte b’Armes.

SOUBUSE , nom donné spécifiquement par Buffon à la femelle du busard Saint-Martin.

SOUCHE. On nomme ainsi la base du tronc d’un arbre accompagné de ses racines, particulièrement quand elle a été séparée du reste de l’arbre. Le bois de la souche est plus dur que celui du reste de l’arbre.

Par analogie et au figuré, souche se dit de l’homme dont plusieurs descendants ont tiré leur origine. Faire souche , c’est commencer une branche dans une généalogie. Succéder par souche, c’est succéder par représentation. La succession j9ar sor<cAe est opposée à la succession /jar iéte. On donne aussi le nom de souche à la partie qui reste des feuilles d’un registre dont on détache l’autre partie par une coupure, et qui sert à reconnaître l’exactitude d’un titre en le rapprochant de la souche ou talon. Les actions sont généralement séparées d’un registre à souche. Il en est de même d’une foule de quittances.

SOUCHETS, sorte d’oiseaux du genre caHord, très-remarquables par un bec long, dont la mandibule supérieure , ployée parfaitement en demi- cylindre , est élargie au bout ; les lamelles en sont si longues et si minces qu’elles ressemblent plutôt à des cils. Ces oiseaux vivent de vermisseaux (ju’ils recueillent dans la vase au bord des ruisseaux. La chair des soucliets est excellente. Ils arrivent sur nos côtes de l’Océan au mois de février ; ils se répandent dans les marais , et l’on en tue beaucoup, principalement sur cette longue suite de marais qui s’étendent depuis les environs de Soissons jusqu’à la mer. Quelques-uns s’avancent davantage dans l’intérieur des terres , et l’on en voit de temps en temps jusque dans les Vosges.

SOUCI. Voyez Chagrin, Crainte, Inquiétude. SOUCI (Botanique) , genre de la famille des composées, tribu descynarées, compris par Linné dans sa syngénésie-polygamie nécessaire, qui se compose de plantés herbacées propres à la région méditerranée et à l’Europe centrale. L’espèce la plus remarquable est le souci officinal , ou souci des jardins , plante annuelle du midi de l’Europe, où elle croît dans les champs et les vignes. On la trouve aujourd’hui dans tous les jardins, où on la cultive en pleine terre. Elle a donné par la culture quelques variétés beaucoup plus belles que le type. Toutes les parties de cette plante exhalent une odeur forte et peu agréable. Sa saveur est amère el un peu acre. Employé autrefois comme antispasmodique, antifébrile, antiscrofuleux, le souci n’est plus guère usité aujourd’hui que dans la médecine des campagnes. On falsifie le safran avec ses corolles ligulées.

SOUCI (Enfants sans). Foyes Enfants sans soccj.