Prologue. L’homme ancien doit estes liheral
Sans rien monstrer de son naturel mai, 17.’it vice
abscond, qui est comme on devise Crainte de
perdre, et sotte convoitise, J. BCFCCHET, Epi5.tres
morilles du Travers., 1, 14-— Pour sçavoir sur ce
quel est son plaisir, ne fault entrer en descspoir,
comme de chose absconse, et pour laquelle en-
tendre, fauldroit consulter son conseil priivé. RA-
BELAIS, Hl, 30. — Les nations que Nature sem-
bloit tenir absconses, impermeables, et incon-
gneues. In., III, 1, — Est ce… quelque vertu
latente et proprieté specificque abseorice dedans
les. marmites et contrehastiers… ? Is), IV, 11.
Aussi (hry respondirent ses compa.ignons, tu as
une jambe de Dieu. Comme si quelque divinité
feust absconse en une jambe toute spbacelee et
pourryi.. ID, IV, 50. • Les gens saiges et stu-
dieLIX 110 se doibvent adonner à la Musique tri-
viale et vulgaire, mais à la celer te, divine, ange-
ligue, plus absconse et de plus loin g apportee. In.,
IV 62. — Dieu souverain, lequel jadis les Egip-
tiens nommoient en leur langue l’abscond, le
rnussé, le caché. ID., V, 47. — Les archers, tous
dressent leur Ilesehes en un blanc, non tant à
cause de ce blanc, qui de soy est bien peu de
chose, que pour autTe. plus grand respect, qui est
(’honneur lequel ils tiennent abscons dans leurs P. PASQuIER, le Monophile, L. I (II, 729).
Allez, mes vers, allez, n’y faillez pas, Droict agi
rocher, qui mon thresor aiiscond. VAsouIN
WEILL, trad. de PÈTRAKQuE, L. Il, S. 65. — [Nep-
tune] Qui au festin cependant Entre dans la sale
asconse, Dessous Ponde s’épandant Sur une
vous te de ponce. 8 ï r. Poemes, L. (11, 138).
Dans l’enclos de Bethieem on voit plusieurs grot-
Lesques… Or y en a il une entre Welles, en la-
quelle… se tint absconse et eaehee la vierge Marie
avec son enfant. TnEvET, Cosmogr, „ VI, 10.
Des rochers qui sont abscons dans les vagues es-
cumeuses de la mer. ID., ib., X, 4.
S’Erbstiondre, Se cacher. — Lors Melibee a la
doute facunde Vernon plus quautr’e en son parc
bourbonnoys Affin que riens d son œil ne s’abs
’bonde. LEPLAIRE DE BELGES, le Temple d’Honneur et de Vertus.
Voix absconse. Voix profonde, caverneuse..
La propriété et nature de linterjection est. (rostre
pronuncee dune voix absconse et stomaqueuse.
G. Ton+, Champ fleur. L. III, 32 r°.
Absconser. Cacher. — I1 ha fallu_ pour ceste crainte que je me soye obligee par promesse et serment inhumain, de te deffaire et absconser en tenebres mortelles. LEMAIRE DE BELGES, Illustr., Il 20., — Icelle sublime Trinité, en laquelle sont abseonsez tous tresors de beatitude. P. DE CHAN- Gy, De l’Office da Mary, ch. 14. — Car les ]taux faictz du temps, et des gtans princes Sont abs cousez aux gens simples et minces. Jr. BoucnET, Epistree familieres du. Traverseu•, 42. — Et aultres cas ilz font pour absconser Vices latens. ID., Epistres moraies du Traverseur, II, x, 10. — Ainsi que ces choses se disoient, et se faisoient, le Su- la absconsé entierement en son giste fyrdinaire, fist celuy entremoyen du jour et de la nuict, que nous appelions entre Chien et Loup. AcrivoT, ist. "Ethinp, , L. V, 60 ro. —— Elle est absconsee des yeux de tous les vivans, et aussi est celee aux oiseaux du ciel. CALVIN, Serin. sur le livre de Job, 102 (XXXIV, 507). — Lors que les yens qui du Pon.ent enfonsent Parmi Piver les étoiles absconsent, Dis MASURES1 Eneide,. V, pi 214. Le vulgaire,.. distingue le jour et la nuict par le sentiment de la voue et des yeulx, prenans pour le commancement du jour, quand le Soleil com-
mance à se lever, et pour le comrnancement de la
nuict, quand il est de tout poinct absconsé.
AMYOT, Demandes dee choses romaines, 84. —
Tout ror et l’argent, que les avares a, voient. absconse sou.z terre. THEVET, COSin-Ogr., fi,
Absconse si tu veux, grand Dieu porte-lumiere,
L’infatigable Eton dans l’onde. mariniere. Du
MAs, ŒuQres aras es, 2.25.
Enfoncer entièrement. — A travers le corps Lao
rude glaive Ence lui enforise Et tout entier au
dedans il l’absconse. DES MASIJP.E.S Eneide, X,
p— 545, — Les Gentilshommes… ont dagues
presque toutes absconcees dans leurs fourreaux.
THESET, Cosmogr., XIX, 12. — (Cf. le premier
et lo dernier exemple de l’alinéa précédent).
S’absconser. Se cacher. — J’attens nia paix du
repos de la nuict, Muid, refrigere a toute aspre
tristesse:i lais s’absconsant le Soleil, qui me
riuyj, Nec avec soy ce peu de ma liesse. MAU-
RICE SCEVE, D 1 e, 106, — Le chariot du Pole
Arctique s’absconsoit, tant Hz estoient Ares de
FONTA IN P., IVO.r..Welles et Art-
ligue Merveilles. — Le soleil disparant de, son lieu
s’absconsa. SALTA.T, trad. d’ElÉe.opoTE„ VIL 37.
Avant. qu’obscur en l’Ocea.n se bagne, Et sur la nuict s’absconse le soleil. DES ! l’USURES, Dapid
triomphant, 1548. — Quand Orion rude et cruel
enfonse, Et. parmi l’onde hybernale s’a_bsconse. DES MASURES, Eneicle, VII, p. 376. — Tout le
haut ciel s’absconsa en tenebres. In., ib., XI,
p. 564. — Les Mathernaticiens tous d’un accord
disent, que ce que tous les mois elle {la Lune]
&absconse est par ce qu’elle se vient joindre au
Soleil, de la ]iuniere duquel elle est toute olTus-
quee. ArsiyoT, Opinions des Philosophes›.II, 29.
Il fault qu’ils passent par le pais mesure} où ces
subtils rechercheurs des secrets de Nature veulent
que le Nil se perde et s’absconse, THEFEr, Cos-
onogr., II, 7.
S’enfoncer entièrement.. — Amour si fort son
arc roide enfonsa Pour esprouver dessus moy sa
puissance, Que quand le traict delasché s’abs-
corisa. Au fond du cœur d’eutiere congnoissance, a poincte entra au dur de rosistance. MAURICE SCEVE, Delle, 145.
.Absccnser (substant.). — De l’Orion l’abscon…
sein et la sourse Des sept Trions que ne baigne Tethys. DES MA.SURI1S, CEuv. poet.„ p.. 11.
Absconsion. Le fait d’être caché. — Ils nom-
ment son abSCOnSien e t cacherneat [de la Lune]
les Calendes. AMYOT, Demandes des chose » ro-; II utines, 24.
Abseynee, y. Absinthe.
Absent. E’iloigné, séparé. — Absent de qqn, de
qqch. — Par le moyen de la nos tre arnytié Qui
veldt aussi que la moytié je sente Du deuil quia, u+ rez crestre de moy absente, MAROT, Elepies, 3,
Ce que je sen’, la langue ne refuse Vous decouvrir,
quand suis de vous absent. Du BELLAx,
28. — Quand je suis absent de toy, Mon Dieu,
r11011. Dieu., quel esmoyi TA II 1J Pi F.. A LI Po es, , Ode 7.
Quand du long de tes bords l’herbe verte elle
presse, Seulete rechantant les vers de son amant,
Qui comme moy se plaint absent de sa
tresse. B.OF, Amour de Francine, L. I I (I, 187,
Je veux chanter en ces vers ma tristesse Car sans
pleurer chanter je ne pourrois, Veu que je suis
absent de ma maistresse. RONSARD,. Amours de
Marie, Chanson (I, 137), — Mais moy absent
d’une Bene maistresse je ne vis, las, qu’en pleurs
et qu’en. destresse. JEAN DE LA TAILLE, Elegies,
6.. — Or’que je suis absent du bel œil qui me tue,
Cet heureux souvenir le presente à ma veue, Des-