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AFFECTION
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par dessus les autres, lautorisa meu de voulenté aveuglee affection vindicative, inflation d’orgueil : et impatience de prospere oisiveté, LEMAIRE DE BELGES, Illustr., 11, 1. — Hercules… je ne sey queie affection men, fors pouree quil luy pleut ainsi le faire, envahist hostilement la. terre de Phrygie. Id., ib., II, 5. — Voilà pourquoy tous Ies estatz, d’un commun accord, conspirerent la damnation de nous et de nostre doctrine. ceste, affection raviz et transportez., ceux qui sont constituez pour en. juger prononcent, pour sentence, la conception qu’ilz ont apportée de leur maison. CALviN, instit., au Roy, p. viu. — Je requiers seulement que, se demeta.nt de toute folle amour de soymesrne, et de haultesse et ambition, desquelles affections il est par trop aveuglé, il se contemple au miroir de l’Escriture. ID" ibi, II, p. 53. — Ils sont retenus de mal faire, non point de pure affection d’honnesteté, ou de justice mais par ambition o-u amour d’eux-mesmes ou quelque autre consideration oblique et perverse. Id., ib., VI, p. 376. — J’ay voulu dire ces choses, pour retirer tous bons cœurs de desespoir : à fin quiilz ne renoncent point à l’estude de patience : combien qu’ilz ne soient du tout à delivre d’affection naturelle de douleur. Id., ib., XVIII, p. — liespouillez vous de toute affection humaine : d’amour, de haine, d’espoir, et, de crainte. Rabelais, Ill, 18. — Qu’on me lyse un Denmosthene Homere latins, un Ciceron et Vergile françoys, pour voir silz vous engendreront telles affections, voyre ainsi qu’un Prothée vous transformeront en diverses sortes, comme vous sentez, lysant ces aucteurs en leurs langues. du Bellay I Deffence et Illustration, I, 5. — Afin que s’il t’a-vient de. reciter quelquesfois tes vers, tu ! es pronunces d’un son distinct, non confuz viril, non efferniné avecques une voix accommodée à toutes les affections que tu voudras exprimer en tes vers. Id., „ ib., II, 10. — Je veu couleur changer, , , selon la paour et affections qu’il avoit. RA_BELAPS, IV, 2, — Ainsi s’estoient mis en armes pour plus honorablement le reeuillir sans aultre fiction ne mauvaise affection. Id., IV, 36. — La parole Gaius, parmy la force persuasive qu’elle a.voit, estoit terrible et pleine. d’affection. Amyot, TiberieLS Gracclize, 2, — avoit tous les jours ordinairement de grandes altercations en la tribune aux hareugues alen.contre d’Octa.vius, esquelles combien que l’un contestast a lencontre de l’autre M’OC u.ne vehemence d’affection, et avec une obstination extreme, si ne dirent ilz. ja.rnais Une seule mauvaise parole l’un. contre Palan. Id. ib., 10. Ma.dame, si peut juger par le visage L’affection cachée au dedans du courage, Certes je puis juger en voyant ta. beauté, Que ton cœur n’est en rien taché de cruauté. RONSARD, Elegies, pige. 1 (IV, 14). — Quelle affection peut estre plus aspre et plus juste, que celle des amis de Pompeius, qui estoient en son navire, speela.teurs ide cet horrible massacre ? Montaigne, 15 1. : e (15 77). — La haine contraire à la bien-vu.eillance est une mauvaise et obstinee affection des sujets contre le Prince et son Estat. CTIARRONe Sagesse, 3. — Ce sont farces et jeux toutes leurs actions ; Un ris sardonien peint leurs affections. AuBilurd, Tragiques, (IV, 77).

Expression d’un sentiment. — En l’aultre estoit le portraict d’un varlet qui cherche maistre en toutes qu.alitez requise.s, gestes, maintien, minois, alleures, physionomie, et affections. Rabelais, IV, 2. — Satyrus les repetant apres luy [des vers d’Euripide ou de Sophocle], leur donna tout une autre grace, en les prononceant avec un ac-


cent, un geste et une affection convenable à la sentence. Amyot, Démosthène, 7.

Désir. — Ce que je ne dis par jactance vaine... mais pour te donner affection de plus hault tendre. Rabelais II, 8. — J'ay affection tresgrande de vous donner ayde "a, mon povoir. Id., II, 9. — Oncques ne veistes homme, qui elist plus grande affection d'estre roy et riche que moy. 11 1. C'est aussi. une menterie de dire que 11011$ des tournons les cceurs des hommes d'affection de bien faire, en leur ostant la phantasie de meriter. CALvirg„ Insiii., VI, p. 400. — Si, estant adjourné, il comparoist à l'a_.5signa.tion, et deffend sa_ cause par les meilleures excuses et raisons qu'il peut, sans amertume aucune : mais d'une simple affection de c.onserver ce qui est sien en justice. Id.„ ib., XVIe p.770.— Seulement ayant affection d'empescher la mauvaistié de celu.y qui limeuse. Id., ib., p. 771. Ilz ont parlé par guayeté de coeur, et affection de reprendre leurs majeurs, plus que par recherehement de Verité. Rabelais, Ille 32. — Seigneur Dieu, saulve nou_s, Nous perissons. Non toutesfeys advieigne scelon nos a.ffecfions. Mais ta. saincte volunté soit faicte. Id., IV, 21. — NOUS sera-il licite de nous jetter parmi les pollutions de ce monde, sans que nous ayons nulle affection de nous reprirner ? CALviN, Serm. sur le Deuter., 90 (XXVII, 282). — Comme sont les effects de la vertu, lesquelz en les oyant ou lisant impriment es cueurs une affection et un zelt :..5 de les ensuyvre. Amyot, Péricks„ L — Ces propos des arnba.ssadeurs, non seulement deverent le cueur à Ilyrrus, mais aussi imprimerent es cueurs des Epirotes une grande voulunté et grande affection de faire ce -voyage. Id., Pyrrhug, 13.. — Ce qui engendroit et nourrissait ceste grandeur de coura.ge et. ceste affection -veh.ernente de. bien faire en eulx, c'estoit Caes.ar luy mesrne. Id., César, 17. — Le vray zeie de la vertu, c.'est à dire l'affection de l'imiter, ne s'imprime point es cueurs des hommes, sinon avec une singulière bienvueillanee et reverence du personnage qui en donne l'impression, Id., Caton d'Utique, 9. Eslongné de la Court, sans nulle affection De parvenir a-ux biens, je vivois en franchise. RONSARD, Poemess L. II, Discours conire Fortune (V, 147). — En quoy nostre Royne Catherine. tesmoigneroit à longues annees sa iiheralité naturelle et mu-fice.nee, si SeS MOyerIS SUIIISOient à son affection. IlvlowrAJG.NE, III, 6 (III, 398). — Mon cousin a voulu imiter le naturel dudict sieur d'Aubray.,. qui ne trouve jamais fin de son sçaiw-oir ny de ses discours, et mesmernent en un tel a_cte, auquel il a deu representer tout ce qu'il sp-voit a.iy-rec affection de persuader. Sat. Mén„, Advis de l'Imprimeur.

Ardeur, zèle. — Aux champs où ilz se devoient rencontrer par grand affection pour deffaire lun 'autre, Hz ont presenternent laissé la bataille, LE.mAinE BE BELGEs, Illubstr.„ II, 16. — Voila comment se passa son. cinquiesme Consulat apres le cruel encore prochassa il le sixiesrne plus chaudement et de plus ardente affection que ja.mais autre ne -feit son premier. Alei'OT1 Marius, 28.. SE combatirent les Thebains de coura.ge et d'affection plus grande q-ue n'estoit leur puissance. Id., Alexandre, — Caton prenant la parole d'une grande vehemence et d'une voix plus aspre et plusf,grosse que de coustume, continua ceste dispute. fort longuement, et contesta. d'une affection merveilleuse ! ID,, Caton d'Utiqu.e, 6'7. — l'en depuis bastir un cabinet soubz terre... etly descendoit tous les jours pour former son geste et sa prononciation, et pour ex_ereiter sa voix, avec