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Page:Dictionnaire de la langue française du seizième siècle-Huguet-Tome1.djvu/269

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AMANDE
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Amacer. Amasser 2.

Amadeans, Amadees. Nom d’un ordre monastique.. Celestins, Theatinsi Egna, tins, Ama, deans, Cordeliers. Rabelais, IV, 18. — Capueins,.. Arnadees, Ciarins, Mineurs, Minimes. PH. DE MAltNrx, Di/fer. de la Relig., I, : v, 5.

Amadigauliser. Imiter le style du roman d’A radis de Gaule. — D’autres y a encor qui se plaisent, par un long discours, de faire ostentation do leur bien dire, et monstrer comme ils sçavent Arnadigauliser, remplissons une page entière de ce qui se pourroit escrire en deux lignes. Tabourot des Accords, les Bigarrures, Préface.

Amadiser (intrans.). Imiter le langage galant des personnages du roman d’Amadis de Gaule. La livres d’Amadis… ser-voyent de pedagogues, de jouet et d’entretien à beaucoup de personnes dont aucunes apres avoir apris à Apaiser de paroles, l’ea.0 leur venait à la bouche, tant elles desirove_i.nt de taster s+ ulement. un petit morceau des friandises qui y sont si naïvement et naturellement representees. L NOUE, Dise. pal. et mil-, VI, p. 161.

(Trans. Modeler sur le style de l’marlis de Gaule. — Là le trop caut amoureux, Feignant d’estre langoureux, De fiel n’emmielle sa. langue, Et là. le pauvre transy Dun laborieux soucy N’amadise sa harangue. T A H U REAU, Premières Poésies, Amour charnpestre. — Vos harangues arna, disees, Ainçois vas bayes desguisees, Sçavent les fous entretenir. J. D i LA JESSEE, le Courtisan (G., Compl.). — Une damoiselle ne sçauroit estre entretenue de devis mieux affiniez, mignardez et amadisei de plus gentille grave que sont ceux que luy tiendra un homme lettré. CHOLIÈRES, 8 Matinée, p. 277.

Amadiseur. Celui qui hutte le langage galant des personnages d’Amadis de Gaule.— Ces beaux Amadiseurs a_uroyent faveurs des dames. LAsmusE, 537 (Vaganay, Deux mille mms).

Amadouement. Action d’amadouer. — Eu un estai, populaire, auquel Postude principale estoit de contenter le peuple par amadouement de paroles. E. PA SQUIEII., Lettres, I, 2. — Il y a done. quel deux moyens de jouyr et appaiser un peuple esmeu et furieux, l’un est par fierté… l’autre plus ordinaire est par flatterie et amadouement. CE A.RRO X, Sagesse, III, 4.

Amadouer. Frotter avec de l’amadou, — Diogenes… y roulla. le tonneau fictil qui pour maison tuy estoit, ,.. et._. le tournait} viroit… affustoit, baffouoit, enclouoit, ainadouoit, goildronnait, mitonnoit. RADELms, III, Pro].

Caresser. — Glorieux de me voir si hautement loué, devins aussi fier qu’un chat amadoué. REGN [F.Ri Say. 8, • Comme le chien Melle, Qui battu de son maistre, avant qu’il le r’appelle, S’en retourne vers luy, et son mal oubliant, Son seigneur amadoue, et le va festoyant. Du MAS, Lydie, p. 66. — Vous seres portés aux tetins, et on vous amadouera sur les genoux. St FRArb : ÇOIS DE SALES, A rnour de Dieu, Ill, Il.

(Fig,) il ne nous faut imaginer une fiance, laquelle amadoue Parue, et luy donne un repos souef pour l’endormir. CALVIN, InStit., III, XX, IL.

Amadoueur (subst. et adj.. Caressant, flatteur ; celui qui caresse, qui flatte. — Mais cet amadoueur, qui me tient à la bride., Me voyant approcher du lieu de mon secours, Ma-ugré moy tout soudain fait va.noyer mon cours, Et d’où je vins mai-sain, malade il me reguide. RO NSARD Sonnets retranchés (VI, 4). — Amadoyeur, Blan-


dissant, flateux, traistre. M. DE LA PORTr, Epitheies, 17 ro. — Amour. Aveugle, cruel… violent, joyeux, amadoueur, Id., ib., 20 ro. — Car l’arc amadoueur du petit Delien M’a tellement blessé de son dard Papb.ien Que seulement au. cœur j’esprouve sa tempestee P, DE CoRN u Œuv. post., P. 5.

Amadoueux. Caressant, flatteur. —Esperance. Trompeuse, vaine,.., aniadoueuse. M. DE LA Po RTE., pli tes, 165 ro. — L’esperance arnadoueuse « se monstre en ces grandes Courts facile et appa.* rente à plusieurs, VAuQuELiri DE LA FRESNAYE » ar(ie0n de ne croire à la calomnie (p. 210). — L’amadoueux espoir sorcier de mon tourment. LASPHRTSE, 69 Vaganay, _Deux mille mots-).

Amaigrir (intrans.). Maigrir. — Je m’en voys tout vestu de gris En un boys ; là je me confine. Au monde aussi bien j’amaigris, IA ROT, Epigrammes, 99. — I1 a.maigrissoit de jour en jour. N. D É MD NTREU X, ler Lippe des Bergeries de Juliette, Journ. V, 25’7 vo.

Amaindrir, v. Amendrir.

Amaisonner (s’). Établir sa demeure. — Canal], l’un de ses fils, s’amaisonne à. l’entour Du Jourdain doux-glissant. Du BARTAS, 2° Semaine, 2e four, les Colt.Pnies.

(Fig.) — Tout bien foisonne et par accort résonne Et s’amaisonne en ceulx qui dispensées Ont ces’trois fleurs qu’on nomme trois pensées. LE ! AIRE DE BELGES, Nostre Eaige (IV, 335).

Amamment. Avec amour. — ui bien le list, offrant à Dieu son tout., De Dieu aimer n’ara jamais le bout. Il n’y a vers ne mot en ce tra.ictié Indigne d’entre arnarnment practiqué. Anc. Pués. franç., V11, 122.

Aman. — (En Suisse.] Ainsi font ils les assernblees des communes, pour eslire l’aman, qui est en chacun des petits Cantons le souverain Magistrat celuy qui a esté par trois ans Aman… nomme trois citoyens, desquels le peuple en choisit un. BODIN, Republique, II, 7.

Amancher. Emmancher, munir d’un manche. — Mais tout aussi tost que peut estre Sa congnie arna.nchée, il mist Par terre autant chesne que haistre. IlAuDENT„ Apologues d’EsopE, 1, 150. — Lequel inquis sur chacune des trois A respondu en venté que celle Laquelle estoit amanchee de bois Luy competoit, non voulant aultre Id., ib., II, 34. —Leur noise estoit pour une serpe grande De fin acier arnanchée de ho-Mx. Anc. Pués. franc., 245. — A Capoue… se font de tresbeaux et bons cousteaux, tous arnanchez de cornes de buffles. T u EVET, COSInOgrb, XVII, g. — Un autre de travers sa faux a.ma.nchera, L’autre d’une harquebuze hardiment s’armera, L. GAUCFJ F.T, Plaisir des _Champs, l’Esté, Chasse du Loup, p. 151. Le bois où fut amanché le pic dont on releva la terre. BE ROA LD E DE VE R.VILLE Moyen de panenir, Benediction, I, 211. — Voila pourquoy depuis Chasteleraut on a amanché des coustea.ux de si belle corne de couleur. Id., ib., Risee, I, 31 S’amancher. S’ajuster. — Je ire sçay si je me pourra.y a.rna.richer en discours, BE RoALD E DE VERVILL E. 5 Moyen de pcippenir, Article I, 303.

Amande, v. Amende.

Amandé. Assaisonné d’amandes. — Son manger sera panade, orge mondé, et non amendé pource que les amendes causent douleur de teste, raison qu’elles sont vaporeuses. Ambr. Paré, VIII, 14. — Le malade… usera de panade, orgemondé ou arnandé. Id., XV, 23.

Farci d’amandes. — La viande est elle lardee ?