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ANONCHALIR
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S’anonehaier. Devenir nonchalant. — De peur… que leur main et courage ne s’anonchallasse par oisiveté. J. LE BLOND, trad. de Tu. Moulus, V Isk (t’Utopie, L. I, 11 Anonebalir. Rendre nonchalant, négligent, — Beaucoup pensent, quand ils ont quelque bonne affection, avoir tout gaigné : et cela les a.noncha-lit. CALVIN, Serin. sur la. Passion., 2 (XLVI, 850). — Afin que leur fertilité n’a_nonchalisse le labou, reur, O. DE SERRÉS, Théâtre d’Agric., II, 4. Anonchalir de. Rendre négligent de, indifférent à. — Toutefois linge blanc. ou net habillement Ne me peuvent donner aucun contentement : Car l’es prit languissant d’une a.mere tristesse Anonchallit •.. le corps de toute pontesse. PONTUS DE TYARD, Elegie à Ronsard, p.186…Sarionchalir. Devenir nonehalan.t, négligent, • indifférent. — Ainsi la dame a qui nul ne s’adresse, Qui des amans advisez fuyt la presse, S’anonchallit et tant se laisse aller Qu’i) ne luy chault de bien ou mal parler, De decorer le corps ne reSpeFit. LA BORDERIEI l’Amie de Court (G.). Ilz sanonchalissent, mesprisant’exercice quotidien qui nous est tant necessaire à tous. CAL-VIN, Lettres, 562 XI, 935). — Regardez comme Dieu laisse escouler cealx qui se sont petit à petit annonchalis, et comme ii permet facilement que-tans du tout deshauchez, ils sen aiîlent à perdition.. ID., ib., 1853 (XIV, 670). — Quand un homme cuide estre seul, il se debau.che et Wallon-chaut jusques à ce qu’il tombe en desespoir. ID., Serin sur la Genese, ler sur Melchisedec X X III, 649). — Quand un homme s’attend ainsi à la nRisericorde de Dieu, et qu’il Wanonchallit sous ombre de cela, ou bien s’a_ban.donne à mal, c’est autant comme s’il renonçoit à toutes les promesses de salut. ID., Serin. sur le Deuter., 66 (XXTvl, 701). — Plusieurs s’anonchallissent, craignans de s’envelopper en des choses mauvaises, et d)estre secluits, ils laissent /à tout, et ne veulent point approcher nullement de Dieu. In., ib., 86 (XXVII, 229). — Il ne pense plus à son affliction passee, et se repose par trop, c est à dire qu’il Wanonchalit. ID.’Sam. sur le Cantique orEzechios, 3 (X. \ Io 556). — Il y a mesme des rnocqueurs de Dieu, qui s’anonchalissent tellement que ce leur est tout un de c.e. qu’on leur preschera : ils n’en tien nent conte non plus que de tables. Serm de la Nati-y. de J.-C. (XLVI, 961), — Tous ceux qui se pardonnent et flattent, et, en repoussant tout souci de venir à conte, Wanonchalissent, nient qu’il y ait un Dieu. —ID. ?’, Lait_ (1560), I, pi, 2. — Joab, combien cognoisse que l’issue de la bataille où il entroit deendoit du bon plaisir de Dieu, et istoit en sa main, ne s’anonchalit point qu’il ne regardast à executer ce qui estoit de sa vocation, resignant à. Dieu le gouvernement de tout. In., ib., I, xvn, 9. — Ceux qui Wanonchalissent se plaisent en Leur repos, pource quils ne sentent point que c’est un dormir mortel. fo., Lettres, 3315 (XVIII, 313).. — Nous devons prendre garde que si le Seigneur nous a donné quelque bonne adresse pour un temps, nous ne nous annoncha-lissions là dessus, T. DE etzEl PS. de David, 144, Argument — Les Insulaires s’anonchalissans, pour se voir sans Prince, furent long temps tourmentez de chacun.. THEVET, Cosmogri, VIII, 3. — Je n’ay rien cher que le soucy et la peine : et ne cherche qu’à m’anonchalir et avachir. MON-TAIGNE, 11.11 g (IV, 53). A nonehali. Devenu nonchalant, négligent. — Le peuple a.noncbally par l’oisiveté de son Prince. TIIEVET, COSMOgr., XX, 11. — Il &y a rien, selon moy, plus illustre en la vie de Socrates, que d’avoir eu trente jours entiers à ruminer le decret tic sa mort : de 1>avoir digerée tout cc,’temps là d’une tres certaine esperance, sans esmoy, sans alleration : et d’un train d’actions et de parollDs ravallé plustost et anonchally, que tendu et. relevé par lo poids d’une telle cogitation. MoNTAluNE, Il, 13 (II, 389). — La vaillance et bonne con-duicte des trois premiers nouveaux princes fut telle, que nos peres do ce temps la n’eurent pas grande occasion de regretter leurs anciens gneurs, de trop long temps aJtonchalis et perdus en deiices. FAUCHET, Antiquitez, VI, 1. Anonchaller, Ananehallir, v. Anonchaler, A nonehalir. Anonchiaoir. Rendre nonchalant, mou. — Mais lent et vain anonchalant son cœur.,. Il [Hercule] s’habilia des habits d’une femme. RoN smiu, Amours de Cassandre, Elegie à Muret (I., 114). S’anonchaloir. Devenir nonchalant, mou. — [Les Levites] devoyent… estre comme gardiens de la Loy, afin_ crue le service de Dieu ne filst point mesprisé, que les hommes ne devinssent point prophanes pour s’anOnChalnir. CALVIN, Serin. skie 1e Dezaer., 10 (XXVII, 489). — Qu’en se cognoissant hommes, c’est à dire, povres crea-tures inutiles à bien, que ce ne soit pour s’anon-chaloir. In., ib., 165 (XXVIII, 506). Anonyme. —1557. Les autres peuples du mont Atlas sont anonymes, c’est à dire sans aucun nom particulier. Recueil dee pals, 75 (Delboulle, Notes Anorexie. Dégoût des aliments. — Le Bou Urne tantost„ tantost rAnorexie, Or’l ; t canine faim, or’la Bradypepsie… Se parque dans lu creux du ventre plus petit. pif BARTAS, 2e Se maine, ler Jour, les _Furies. Anorler ( ?). — Doncques, François, aiant d’honneur les lustres, Et vous aussi, E : scoçois très illustres… Anoriez ce gra.nt roy, le sien père, Qui pour Geta de joye plus n’espère, Et à l’espoux donnez soulagement Pour supporter quelque peu son tourment, Arec. Poés., franç.. V, 239, Sur loi mort de Madgeteine d-e Franee, royne d’Eseosse. Anormal. Extraordinaire. — Lm ; ce roussin d’un coup si anormal Vint ce lyon entre deux yeulx frapper Qui le kit choir et renverser a val. IlitTnENT, Apotogues d’Esopn, I, 143. Anormalogle. Caractère de ce qui est anormal, — Vous adjustés font cecy a l’anormalogie de vostre fie. St FRANçois LÎR SAi.F. : s, Coniroverse, Il, vin, 3. Anatomie, y. Anatomie. Anotteri v. Annote.. Anse I. Occasion, possibilité, Ja.y faict icy ceste petite demonstrative digression, affin quib. quelque studieux esperit preigne lanse de la ma-tiere que je luy mets devant les yeubc, G. TORY. Champ fleury, L. I, 3 vo, — Je n’o.ste l’anse à personne de parler apres moy : ce qui sera permis à ceux qui le voudront et pourront faire. DF..5 Au-TELS, Repligue à Meigret, p. 56, — Ga, ius en fut fort. marry [du meurtre de Quin tus AntylliusJ„. et Opirnius, au contraire, prenant ceste anse, s’en esleva, et se mei t à. ernouvoir et inciter le peuple d’en faire la vengeance, AMYOT, Catus Gracchu-g, 13. — Si d’adventure il a quelque sien amy hargneux, querellant facilement, et calomniant toutes choses, ce luy sera une anse pour le re# prendre luy-r]esine, quand il viendra à faillir en