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Selon l'apparence. — De ceste Dame apparentement sage. mARG. DE NAV., les Marguerites., Co-medie (IV, 135). — Préférons la voye que povoit servir à l'advancement de ceste négociation à celle qui lieust apparentement reculé. PH. DE MARNII, &rite pol. et JUL, p. 221.

En apparence (et non en réalité]. — Description se raie., quant plusieurs propositions de-pendent reallement ou apparentement Ies unes des autres. P. FABRi, l'Art de Rhetorique, L. 1, p.181. — Car qui (sans plus sert apparentement, S'il treuve lieu pour delaisser son rnaistre, En liberté se mect. MELII :le DE SAINCT-GELA.YS, Quatrains, sixains, etc., 142 (Hl, 76). — Ny Samuel ne luy pleut m'envoyer Comme à Saül., qui vint devoyer De la foy ferme et par ung sacrifice Voulut couvrir son infldelle office. Faisant une oeuvre apparentement bonne, Dont il perdit l'honneur de la couronne. MARG. 1 :1E NAV., Dern. Poés., les Prisons de la Reine de Nav., p. 200.

Apparenter (trans.). Être parent de. — Il est d'a.ncienne maison, et y a peu de gens d'apparence, non seulement en ce pays là, mais en tous les environs., qui ne l'apparentent TABOUROT DES Ac c oRDS, A poph.thegneeS di4 Sieur Gez ulard (I II, 127).

Apparenté de. Apparenté à, — La Royne estoit apparentée de plusieurs grands Princes. E. PAS QUIfl III, 12.

Apparessance, v. Apparoissance.

Apparesser. Rendre paresseux, inactif, mou, — 0 durs enfans de Mars, courage, je vous prie N'apparessé s en vous cette trompeuse vie. BUTTET, 1' Amalthée, 255. N'apparessant sa jeunesse au loisir D'un caza.nier et vicieux plaisir. _Ahr. JAMY N ŒUY. Feet" L. V, 301 vc.— N'oubliez vos parens : enfans„ jettez vostre œil Sur la sainte amitié du pié-viste Chevreil, Qui tandis qu'és hauts monts la tremb/ante vieillesse De ses fers trop pesans ses parens apparesse, Vivandier diligent, leur apporte pour mets Des plus tendres rameaux les plus ti.nrlres sommets. Du Bartas, 1re Semaine, 7e Jour.

S'apparesser. Être ou devenir paresseux, inactif, mou, lâche. — Ma plume lente, oiseusernent couharde, Seiche et poudreuse en un coing lan-guissoit ; Mon front baissé resveur s'a.paressoit. TAHU EI.EAU, Sonnets, Odes et Mignardises, Sonnet 74_ — Il ne faut point que les homme5 s'ap-paressent en ce lieu, ne qu'ils y croupissent. CAL-VIN„ Serin1 sur k Deuter., 2 (XXV, 6251. — Nous voyons aujourdliuy trois sortes de noblesse : L'une aux armes s'adorme, et Vautre sia.pparesse, Cai gnarde, en sa maison l'autre hante la court., • Du BELLAY, -.Impie discours au Roy. — Les cupiditez mauvaises dont nous sommes assiduel!ement chatouillez, et les vices qui pullulent en nous, Re nous donnent point le loisir de nous apparesser, que nous ne mettions peine et soin à nous amander. CALvIr, (1560), III, fil, 18. — Souvent, pour avoir trop de bien, La vertu s' apparesse, et ne sert plus de rien. SCEV. Ste MARTI" E, Prem. Ceuv., I, du Mariage (G.). — Ce fust comme une occasion à son âme de s'ap-paresser, engourdir et appesantir. MONTAIGNE, trad. de RAYMOND SEESON) ch, 280. — Ny la creinte honteuse D'honorable travail mon ame valeureuse Abatre ne pourra : tellement que lais sant L'oeuvre qu'ay pris en main, je apa . ressaut. BAÏF, au Roy (I, vii). —Ce sont les passe-temps où tu vas t'exerça.nt, Sans comme un fay-neant t'aller a.pparessant Soubs un %clic sejour, ainsi que s'apparesse Entre nous bien souvent la


Françoise noblesse. P. DE BRACH, Poernes, L. 125 vo. — J'ay ouy dire à Silvius excellent Tnede,, cm de Paris, que pour garder quo les rorces de nostre estomac ne s'appares.sent„ il est bon Une fois le mois les esveiller par cet excez [ck boisson], MONTAIGNE, II, 2 (II, 15). — Le temps n'est plus comme il souloit„ le monde s'est apparessé. Du FA[L, Contes d'Eutrapel, 1. — Ayant esté à l'es-choie de Sylvius, il vouloit practiquer ce qu'il luy avo-it ouy dire à une de ses leçons, que pour garder que les forces de nostre es to ma.ch ne s' a.pp aress en', qu'il est bon une fois le mois les esveilier par cest excez et exercice. Guai... Boucnr.T, ire Gerce (I, 9), — Il ne faut qu'un accident favorable pour les desmesler, lequel suit ceux qui slesvertuent, et fuit ceux qui s'apparessent. LA Nout, Disc. pat. et end., XXVI, 3, p. 807. — Je jeusnois pour conserver ma vigueur au service de quelque action de corps ou d'esprit car l'un et Vautre s'appa.-cesse cruellement en moy par la repletion. MON-TAIGNE, Iir, 13 (IV, 263-264). — Le vengereux vouloir jamais ne s'apparesse. P. MATTHIEU, Cly temnestre, te p. 1.

Apparessé. Devenu paresseux, inactif, mou. — Tibere... estant apparessé en sa pernicieuse oysi-veté. E. D E LA PLANCHE, trad+ des cinq premiers livres des Annale de TACITE, 1V, 167 vo, —Ne nourry de mensonge une vaine fureur, Qui naist d'oisiveté dans Pâme aparessee Passetems, L. IV (IV, U6).

Apparessir (s'). Devenir paresseux, mou. — Quelle raison y avoit il qu'a.yans les grandes forces que le roy avoit assemblees si cherement, ils s'a> restassent et apparessissent au mesme camp ou ils s'estoient fortifiés ? MARTIN Du BELLAY) Me moires, L. VIII, 234 ro — Cimon. ne for ceoit ny ne contraignoit personne, ains se conten-toit de prendre de l'argent et des vaisseaux vuides de ceulx qui ne vouloyent ou ne pouvoyent servir de leurs personnes, estani bien aise de les laisser abastardir et apparessir en leurs maisons par les attraits du repue. AM Y OT, Cirntin, 11.— (Dans cet exemple, apparessir peut sembler être un verbe intransitif, niais l'absence du réfléchi vient sans doute de ce que cet infinitif dépend d'un autre verbe1.

Appariateur. Arrangeur.— Il n'y fit faute, et fut le bien receu avec joye et grande chere, et traicté en appariateur de commoditez, EUH :141,D E DE VERVILLE, k Moyen de parvenir, Passage 0, 184).

Appariation. Comparaison. — Nostre arrogance nous remet tousjours en avant cette blas-pherneuse appariation [de Dieu à l'homme]. MO Ti TANNE, LI, 12 (II, 275).

Apparier. Comparer, assimiler, égaler. — Est-il calamité Qu'apparier ie puisse à mon ad versité ? R. GARMER, Antigone, 2679. Cecy pourroit apparier à ce qu'on viii dernierement d'un Prince des nostres. MO NTAl C I, 2 J'estime que les anciens avoient encore plus à se plaindre de ceux qui apparioient Plaute à Te-rence... que Lucrece à Virgile. In., H, 10 (IL 112). — Il n'y a aucun de nous qui s'offence tant de se voir apparier à Dieu, comme il fait de se voir deprimer au rang des autres animaux. In.. II, 12 (II, 220). — Ceux qui ont apparié nostre vie à un songe ont eu de la raison, à l'advanture, plus qu'ils ne pensormt. la., ib. (Il '37-1). — Je ne veux dire qu'un mot de cet argument Infiny na grandeur romaine], pour montrer la siniplesse de ceux qui apparient à cene là les chetives grandeurs de ce temps. ID., U, 24 (III, 93), — Ceux