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APPERCEVOIR
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cevance Que le Laurier d’Apollon a tremblé. RONSARD, Fragment du Plutus.(VI, 286), toy je prins appercevance, Que portois noizilles et noix Et des rnerea.ux en tes pochettes. BAÏF, L. I (V„ 54). Cin5 appercevance. Sans qu’on s’aperçoive. Souventefois sans appercevance advient grande mutation de meurs et de loix. L. LE Roy, trad. des Politiques d’ARLsToTE, V. a. Appercepanee. Indice, marque, signe. Vostre • regard tant honneste, et voz visages si beaux et si aymabli… : z., me donnent grande appercevance de • noblesse. A., e-srorr, Hist. JEthiop., L. VII, 78 vo. Il ae se leva nulle tache sur son corps, et n’y eut aucune appercevance ne signe qu’elle se fust em • poisonnee. In., _Antoine, 86. Le langage affecté • pourra contenter l’oreille pour quelque peu de temps ; mais incontinent qu’on y verra quelque • appercevance d’affectation, on en sera degousté. H. ESTIENNE, ( ? OnfOrin ité, Préface, p. 39. Vous ne pouvez presque rechercher particularité en nous, qui provienne de la raison, dont vous n’ayez de grandes a_ppercevanees diversement és autres animaux. E. PAsqurir…E, Lettres, X. 1. Cehly qui par opinion commune seroit estimé malverser en son estat, et dont la Cour auroit eu quelques appercevances par ses déportements. 1D..› ib.., XI X, 1. C’estoit en la maison Episcopale qu’on exerçoit les estude.s, tant de Grammaire et Philosophie, que de la Theologie, Qui fut c.a.use que les Libraires se vindrent loger Ià auprès.. Ce dont nous avons encore veu de nos Ire tEmps quelques restes et appercevances, en la rue de Nostre Dame, non esloign.ee de ceste Eglise. ID., Recherches, I X. 5. • Appercevoir. Percevoir. Escontez, vous, Foix, vous, princes, a.ppercevez dee aureilles. LE FEVRE D’ESTA PLE Bibles, Juge. 5 • [Prononc]. Apeareeyoir. Comme chacun le peul t. a.pparcevolr. L’hereticque est subtil à de. cevoir Les simpies gens. GRINGOREF Blezon des Heretiques (1,. 296). Dont je ne puis la cause • apparcevoir. J. Bo tr CH ET, Ejpistres jansilieres du Traverseur, 3. Charicles meeme n’en appareeut rien. AmYoT, Hist..Ethiop., L. III, 35 r « . Mais ny de moy l’ennuy tu n’aparçois. BAÏF, • Amortir de Francine, L. J (I, 110). Quel feu, que seul je sen, et chacun aparçoit ? In., il., L. IL (I,.162). On penit… a.pparcevoir la —verité de la nature d_es Da.emons. Am Orrj Dee Oracles qui ont cessée 14. Ils… ne s’apparçoivent pas qu’il n’y • a rien de veritable en toutes ces visions. In., De la Superstition, 3. (Forme.) Nous n’apperenTorons pas nos vices à rceil. CAliviN, Serin. sur la prophede de • Christ, 3 (X_ X XV, 628). Appert, Appertement, v, Apert, Apertement. Appertenir, if. Appartenir. Appertion, Appertise, Appertisse, y. Aper lion, Apertise. Appeiger, Peser sur. La vraye preuve du bon safran est quand il cressine en l’a.ppesant avec la main, comme s’il se vouioit rompre ou frailler. Du PINET, trad.. de PLINE, XXI, 6. (ri.) Appetenee. Désir. Encores à la ChariIée est pardonnable ceste faute qui par une appetence naturelle de sçavoir (commune à, vous autres, mes Dames) s’évertuait à comprendre toutes choses de bien en mieux. E. PAsQutER., Meinophile, L Ii (II, 757). Les anciens Jurisconsultes mettoient entre leur droit de gent ceste appetence de yengeance„ parce que naturellement elle tombe en tous esprits humains. In., ib. (II, Appetent. Désireux, 0 cruel sexe, à ven geance impotent : Autant qu’il est de venge.nce appetent. B. ANEA, U, Imagination poaique, p, 97. Elles sont indigentes et appetenties de ce qui leur est propre. AMYOT@ Propos de table, II, 31 A.ppeter. Désirer, rechercher. Ceste Paix donc, fille du Dieu d’en hault„ Qu appète soulas, repos, franchise, S’en voile en l’air, ça bas ne la fa.ult guerre. GRINGORE, les Folles Entreprises (I, 59). Parquoy je concludz devant tous Que gens voulant vivre en sim.plesse Ne doivent a.ppeter Richesse. ID., ib. (1, 117). On desprise toute vieille phisique ; On deschasse vielz geometriens ; On appète jeunes g, ramm.ariens. In » ib. (I, 137. Je vueil trahir Princes et Roys… Et tenir sumptue.ux_ arroys, Me mirant à raire ciesroys j’a.ppète qu’on me redouble. In., Prince des Seltz, Moralité.. (I, 251), Encores ne suffit il pas à la Royne Clotilde, appetant vengeauce oultremesure : ne elle fut saoule du meschef pi toyable du Roy Sigismund, de sa femme et de ses enfans, si elle ne —voyoit parfaire la totale destruction de son sang. LEMAIRE. DEBgLGES, Rizier., III, 2. Telz oiselet plaisans et mellifieques de sirent et appetent les cloulees fleurs. NIAnaT, Pré face du Roman de la &se. Quand le gentil duc de Nemours en eut ouy parler, ainsi que jeunes gens appétent de veoir choses nouvelles, pria au conte qu’il l’envoyast quérir. LOYAL SERVITEUR, Hist, de Bayart, eh. 47. La plus grand’part appele grand avoir, La moindre part souhaite grand sçavoir. MA.ROT, Chants di(Jers, 7. Il n’y a rien que l’esprit humain appette plus, que d’estre amyelià de dou.lees paroles et flateries. CALVIN, Instit., H, p. 0. Ilz ne demanderont point un œil pour un œil, ne une dent pour une dent (comme les Pharisiens en.seignoient leurs Dis ciples d’appetter vengeance), ID„ ib., XVI, p. 772. Mesmes les Philosophes_ ont esté si fort enflez d’orgueil et fierté, qu’on peut a.ppercevoir qu’a n’ont pour autre raison anceté la vertu. sinon. pour avoir matiere de s’enorgueillir. ID., ib. » XVII, p. 91. Comment les femmes ordinairement appete.nt choses defendues. RABELAIS, III, 34. Hz arguent ainsi, que si Abraham et les autres peres appetent Pheritage celeste„ il z ne l’ont pas encore. CALvire„ Instruction contre les Anabaptistes (VII, 133). Le propre d’injustice et avarice est ne se contenter pas du sien, ains appeter Ilautruy. AMYO1, trad. de DtoponE, XIII, 10. Ce qu’il acqueroit par e(tects, il le perdoit par esperances, appetant si fort ce qu’il n’avoit pas, qu’il en oublioit à mettre en selire garde ce qu’il avoit. ID., Pyrrhus, 26. Je m’as seure qu’au rebdurs de ce que j’appete, te bai gneras au plaisir que recevras, lisant mes douleurs et co.mplaintes, E. PA8QU.I.ER, Leurs Amou reuses, 23. Et d’autant que ce corps reçoit force et vigueur Par le manger et boyre, un goust, une saveur Au palais de la bouche il a qui le convie D’apeter ! a viende, entretien de sa vie. AuBiGxÉ.’, la Créalion, ch. 12 (In, 420). Ceux qn appete.ni et cerchent l’obscurité,.. font quelquefois ce mal, que le talent du Seigneur par eux est foui en terre In, Medit. sur le Pe. 84 II, 146). Avoir besoin de.Nostre debilité a.ppete plus tost choses restauratives que celles qui purgent avec violence. LA Nou.F. Dise, pol. ce mil., IX, p. 233. Attirer. Je hay lin esprit hargneux et triste,