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APPROSSE
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quelque hault rocher Où l’attend le naufrage à son seul approcher. Id., ib., III, p. 141. — Jà, les vives splendeurs des diversitez peintes Tiroient, à l’aprocher, les yeux des ames sainctes. Aubigné, Tragiques, V (IV, 214).

Approcheur. Qui s’a, pproehe. — Ta grand beaulté est appatz de pecheur. Car qui vouldra estre delle approcheur Et en taster, il sera au bricq pris Comme loyseau de. grande fain surpris. films D’AmBoisE, le Babilon„ 38 ro. Approfiter. Mettre à profit. — Lesquelles choses, veu que ne les sçaurions aproliter, nous seroient aliènes et estranges. DES reg RTE as trad. du Lesis de PLATON (I, 20). — Par ce moyen le jeune raz approufita. le latin que lui avoit appris monsieur le curé, pour 1u3.apprendre à ne le faire phis infame devant son père. Id., Now. Recr.„ 21. — Si estimerent que Ion ne devon aucunement moudre et approfiter le bled qui en estoit issu, ains jetterent les jerbes et faisceaux de bled de dans la riviere. AmyoT, Publicola, E. — Pendant que je m’attache au devis, je perds une belle sai Et quelle ? — De retourner sur nies arres„ Et voir si au lieu des paroles je pourray aprofiter mes mains pour l’usage de vostre sein. E. PAS Quille Colloques d’Amour, I (11, 792). — Les sen tiroens ont bien leurs propres et particulieres functions, mais qu’il soit vray que ce soit l’en tendement qui approfite tout, et qui dispose tout en bon ordre…, on le peut clairement apparee voir et verifier par les exemples. ANIYOT, Fortune d’Alexandre, 3. — Rien ne se voit plus profitable Qu’est la vertu, seule valable Pour toute chose apro Mer. Baïf, Mimas, L. II (V, 7/1). — Pendant que le favory Aprofi te à son mesnage Du bien pu-blicq le dommage, E. PASQUIElti feue Poctiques„ ire part., Chanson (II, 845). — C’est l’entende ment qui approfite tout, qui dispose tout, qui agit, qui domine et qui regne. Mo NTA1GNE, 1, 25 (1, 184, — [Les anciens] presentoyent à leurs Dieux les premices de leurs fruits, pour avoir recel’d’eux l’invention de les planter, semer et aPPrOfiter. VAUQUELIN DE LA FRESNAYE, De ne croire à la calomnie. A Hurault de Cheverny, — Donc ne reste que la Chrestienne : laquelle em brassant ce que la Judaïque rejettoit, approfitan-t ce qu’elle n’entendoit et mesprisoit, seule avec le vray but a les vrays moyens et en science et en practique : et ainsi seule est la Fraye religion. Cumi.R.oN, les Toi g Variiez, H, 2.— Les con questes faites sur les ennemis, qu’il faut appro fiter, et non prodiguer ny dissiper. Id., Sagesse, 11 I, 2. — Pour elle n’a lieu h. thisostre… Ni le sort divers du destin.,. Quoy qu’on luy vueille sus citer, Elle peut tout a.profiter. MONTCHRESTIEN, Hector, IV, p. 55, Uranus.). Tirer avantage, avoir du profit., réussir. — [Le Roy] envoya M. d’Albanye avec beaucoup de forces à Rome, pour dresser ung camp, pour se Peter de là dens le royaume de Naples, qui n’approfita de rien. MoriLuc, Com mentaires, L. I 1, 70). Dans cette phrase, on pour rait. comprendre aussi : ce qui ne servit à rien. Voir l’alinéa suivant, — Si Dieu eust voulu que N. le mareschal,.. eust prins le party de passer la rivière. cella eust pourté ung grand bien et profit : et ainsin n’a de rien a.ppro lité, car il s’alla engaiger devant Mazères, là où perdit ung grand nombre des meilleurs soldatz eust, Id., ib, , L. VII (III, 339). — Pour l’a.age, ce n’est rien, car il y en a qui a.proffltent plus en un morceau de guerre que d’autres en cent repas.. BRANTÔME, Cap. franç, , le prieur de Cappue 122). Être profitable. — Toute odeur forte et bonne, comme pouliot, rue, encens, reçeue avec grande diligence, approufite et amitigue la douleur et tourne peu à peu la mère en son lieu. NICOLAS D E THO Y Es, Grand Parangon, 51, p. 253. — Je vou drois fort sçavoir… si ne m’a ci-.Int fois plus a.ppro fitté d’avoir servy mes Roys et maistres en toute loyaulté que tous les larrecins que j’eusse sceu ja mais fere. MONLUC, Commentaires, L. I (I,.28). Approfolider. Approfondir. — Ceux qui visi teront Tes pièces seront tenus de bien et diligem ment les feuilleter et approfonder. Var. hist. et lie. II, 179-180. Appropinquer. Approcher (latinisme par plai santerie). — Voyant la majesté Regale Qu’a.ppro pinquoit la frigore. hybernale. Epistre d Lyerensin, dans Rabelais, 1111 277. Approprer. Approprier.— Les princes les peu vent approprer a leur domene comme ancienne ment les heritages quon appelait ca_ducques. CAL-VIN, CensieiaX, i. 250). Appropriance. Action de s’approprier. — Le frere de l’intimee s’estoit opposé à. l’appropria/lm que l’a.ppellant faisoit d’un herita.ge. Du FAIL, Arr. du pari. de Bret., p. 68 (G., Compl.). Approprier. Donner en propriété. — Melibée soy complaignant à. Taire dans la premiere Pas toreIle de Virgile, cliso-it que ses terres et posses sions seroient apropriées à l’impiteux gendarme, pendant que luy pauvre et chetir en seroit à tort defraudé. E. PAsgium-1, , Recherches, II, 16. — Sans en rien divertir ni approprier a elles nu aux leurs../10.iyoT, Régi. p. l’hop. d’Aux. (G., Compl.). Rendre maître. — Juppiter nous a induement privez des amples roya_ulmes qu’il tient, nous ap propriant sur l’universel centre de ceste extreme contree. A. SEv [DT. trad. de BoccAc É, e Philacope,. L. I. 5 vo. Approprié. Muni. — Ces judges sont, pour la pluspart, en leur maison, appropriez de rnesnaige rie, tant aux champs qu’à la ville. L’HosPITAL„ Reformat. de la Justice, 60 part, (V, 244). S’approprier. S’a.ppliquer, se consacrer. — Il ne trouvoit son esgal en quelque acte vertueux oui ! s’apropriast, HERBE RAY DES ESSA RS3 A itnadls,. H, 1. S’approprier de. S’emparer, se rendre maitre de. — Il permist à ses aultres chevaliers qu’ilz rob bassent les richesses laissées desdietz Romains, eux approprians chascun pour soy de ce qu’a trouveroient. A. SE vo-, trad. de BOCCAct, k Phi locope, L. I, 15 vo. — Et vouloit s’emparer d’une chose si belle Que rame de Catulle, et s’appro prier d’elle. N. —DE MONTREUX, Frein. Libelle dee Bergeries de Juliette, Jour. Pr, 264 ro. — Après la guerre d’Allemagne l’empereur avoit assez ma nifesté qu’il ne l’avoi t pas faic te pour la mais pour expolier les protestons de leurs biens et dignitez et s’en approprier. BRANTÔME, Cap. estr., dom Antoine de Lève (I, 167). — Il s’estoit si bien accommodé et aproprié de ceste place, qui n’es toit pas à luy, que despuis il se la tourna toute à soy. Id., ib., le marquis de Marignan (I, 291). — Pour ce, je m’en appropriay, et jouys Lousjours comme de mon propre. Testament de BRANTÔME X. 150). — De ce grand chaos s’esclaït la diver sité des DUS> Marquis et Comtes ; et par mesme moyen des Repu bliques souveraines (l’Italie, cha cun prenant son lopin… chacun d’eux s’appro priant souverainement du domaine des villes. E. PASQU ! ER, Recherches, VIII, 56.

Approsse. — Une grosse chambrière filoit sa