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ASPIRER
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Asperner. Mépriser. — Ne vieilles despriser Seigneur celluy qui ta asperné. Le Peregrin, 235 (Vaganay, Deux rniile Aspers. Aspergé. — Asperse seray de toy (0 Seigneur de tout le monde) D'hyssope aspersoir tresmunde. B. AN EAU, Chant «tai, Non. Saupoudré. —E y eut un des gaudisseurs de Athenes, qui luy en donna un train de moequerie par ce vers : Sylla est une meure asperse de farine. Amy ecr, Sylla, 2. Asperger. Jeter en aspergeant. — Le roz pour faire pair avec eulx se tira sang de la main et as persa le sang sur son corps. V oy. d' A nt. Pigaphelai 335 (Den :Poulie, Notes lexicol.). Asperger. — Par Oudart feurent sur les flansez dictz 1)1.01Z mysterieux, touchees les mains, la malice baiseP, tous aspersez greaue beniste. RABE— LAIS, IV, L'Evesque... l'arrouse sept fois avecques Son asperges, comme pareillement il as-perse toute l'Eglise. P11. DE MARNIX, Differ de ta. Fielig„ L iv, 2. — (Fig.). Voy la censure generale. contre les erreurs dont les heretiques ont. aspersé la Bible. Id., ib., I, iv, I. Aspertule.— Grateron, dit aussi Rieble et As-pertule, à cause que par son aspreté, elle s'attache aux habiliemens de ceux qui l'approchent. O. DE SenitEs, Théâtre d' Agric., VI, 15. A.sphalté, Asphalte. — Et premierement cal-reutrerent les fentes des portes, là ou les ays ne joignoyent pas bien, avecques force mousse, et. force limon gluant, que bon nomme Bitume, ou Asphalté, AmyoT, Hist. iEihiop., L. IX, 98 VD. Asphaltique, — S'il y a au m.onde humeur pernicieuse, c'est ceste poix rouge, glaireuse et ennemie de celle qu'on dit asphaltique. CHOLLÉRES, 9e Matinée, p. 313, Asphrodille, V. Aphrodild. Aspic 1. (Féminin)" — Par loupz, par tigres puans et dissoluz,„ Par 'mars, par aspics dangereuses Devorés soyent, comme gens malheu reuses. Anc. Poe. jranç„ II. 2681 Aspic 2. Sorte de lavande, parfum que l'on en tirait. — Là vint une femme qui avoit une boite d'oignernent de fin aspic precieux. CALNIN, Bible franç., E. Marc, 14 (14V11, 128). — Marie print une livre dloignement de fin aspic precieux, et oi gnit les piedz de Jesus, ib„ E. Jean, 12 (LV11, 261). — Une once de baume ne res.pa.nclra pas tant d'odeur qu'une livre d'huile d'aspic, mais la senteur du baume sera tous-jours meil leure et plus a.ymable. FRANÇOIS DE SALES, Amour de Dieu., X. Aspide. Qui pique comme l'aspic. — Se pendre, se tuer, se ruer aux abisines. Se gorger d'une breze, ou se phlebotomer D'un aspide esguilhon. L. PA— ON (Suppl.) la Constance., p. 15. Aspidique. De la nature de l'aspic. — Les in.-fernaux au ipuytz inferial Puissent brancher ces sectes aspidmques. R. DE COLLERY Ee Ballades, 1. Aspirai I (adj.). Spiral. — Au chapiteau de leurs colonnes, ils mirent certains rouleaux façonnez en maniere d'une ligne aspiralle, lesquels en-tortillemens signifioyent les cheveux et coiffure de ladite Diane. PALISSY, Recepte veritable, p. 66. — Penses-Lu que les poissons qui erigent !eurs forteresses par lignes aspirales, ou en forme de limace, que ce soit sans quelque raison ? Id., ib., p. Aspirai 2. Ouverture pour la circulation de l'air. — Ceux qui en besongnent sont contraints d'es leu Li tolu. ; lei aspirals de leurs fourneaux soudain que leur besongne est cuitte. PALISSY. Disc. admir., des Terres d'argile, p. 300. Aspiratif. Qui sert à la respiration. — Les voyes aspiratives et sensitives. Grit 1i G ET, DiQ. leç., 2a (G., Cornpl.). Aspiration. Inspiration. — Ainsi faut il pour..+ estre... sage et praesage par aspiration divine, et apte à recepvoir benefice de divination... purger son esprit de toute humaine sollicitude. RASE-LAIS, III, 37. Faveur. — Le vent de prosperité et aspiration celestielle ne les veult favoriser plus avant. BuDÉ, /nad du Prince, ch. 36. — 11 [Pompée] fut plus aimé du Monde et advancé par le support et aspiration de Fortune que nul aultre n'avoil. esté devant luy. ID, ib., ch. 50. — Darius congnois-sant la faveur et aspiration de fortune soy ad-donner et incliner evidemme.nt sur Alexandre. In„ ib., édit. J. Foucher, ch. 33. AspIrement. Aspiration, désir_ — Nos tre espe-rance est aucunement meslee d'aspirement : si que nous n'esperons pas toul a rait sans aspirer, et n'aspirons jamais sans tout a fait e.sperer. St FRANÇOES DE SALES, AMiner de Dieu., 11, 16. — L'aspirernent donques est un rejetion dr rt.9e-rance, comme nestre cooperation l'est de la grate. ID. e ib. Aspirer (intrans.). Souiller. — Zephirus, le • gracieuix vent, commence à aspirer sur les arbres, plantes, herbes et arbustes. Anc. Prés. franç., XII, 266. Respirer. — Gest homme aspire. oncor, ergo il n'est pas mort. P. FAnru, l'Art de iihetor.. Li, I. p. 115. Aspirer à. Souffler sur. (Fig.. Favoriser., — OÙ Dieu aspire par sa faveur : il n'y a nulle de toutes ces choses laquelle ne nous tourne à bonheur et felicité. Calvin, Instit., XV1i, p_ 805. — Et ceux de [rostre temps à qui la Muse insigne Aspire vont portant la sourdesse pour signe. RoNsARD. Res pense à quelque Miniare (V, 404). — Le grand Daemon Lutelaire des Romains ne leur aspira pas pour un jour seulement, ny ne fut pas en vigueur pour un petit de temps. AMYQT, Finnt.zne des Ro mains, 11. — Je m'estimois heureux qu'elle me fust donnee. Pour devoir celebrer un heureux hy-menee Mais si le ciel n'aspire à mes louables voeux, Nous irons espouser en 'Acheron larveux, R. GARNIER, Antigone, 2322. — Au tans que le repos à souhait m'aspiroiti Je dizois eblouy de l'heur qui mieclairoit, Je rie puis chanceler, ma gloire est perdurable, Desportes, Ps. de David, 29. (Trans.). Envoyer [un souille], au propre et au figuré. — Du ciel transmet Juno Saturnienne Iris, devers la flotte Phrygienne : Et pour aller lui aspire les yens. DES MASURES, Eneide, V, p. 244. — Et de là vient que le Ciel noble et monde Aspire en terre une amour affective, De procreer tout ce qui y abonde. LEMAIRE DE BE/4GES, Concorde des cle ?,ex Langages, 1 re part. 115. — Qu'Apollon. Delphien m'aspire Le second vent de ses neuf seurs Si bien que ce nouveau Navire Aborde au port de tes faveurs. I) Es AUTELS, Feeolee Lyriques, 5. nventer, — Tel lieu, tant par le moyen des petites °stems qui se ramifient par icoluy que par le benefice d'insensible transpiration, est continuellement aspiré et eventilé de la frigidité de l'air qui nous environne. AmBH, PARÉ, VI, 23, Inspirer. — Garnier, qui d'une voix hardie Vas animant la Tragedie, Aspiré des saintes fureurs