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ASSACINER
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de ton desastre est cause que tu jettes De ton esprit mal-sain ces menaces profelles. R. Garnier, 1.a Troade, â49.. — La chaleur n’y peult rien, l’aspreur des hyvers. Du Verdier, Biblioih„ préf., p. 28 (G.). Asprezze, Aspresse. Aeprir, Rendre âpre, rude. —[Pallas] (horrible en son arinet Que la Gorgone asprist de mainte escaille), A coups de pique esbranioit la muraille. RONSA RD, FranCiade, I (III. 13), Exciter, irriter. — Ja, sous la claire n.uict les °races et. Venus. Compaignons des Sylvains et des Satyres nus> Gambadent sur les prez, tandis que le bon Feuvre Dessous l’antre /LE tnea.n ce.)qu haste son œuvre, Et, des hanches boiteux, a.sprist la flamme d’eau, Pince ta rnace ardente et la bat au marteau. Ronsard, Elegies, la. Mort de Narcisse% var. de 1573 (édit. Laumonier, t. VII, p. 412). — Comme en l’eau ma bouche se baignait, Elle a.valoit encor da.van.tage de lime, Qui, soufreuse, asprissoit la fievre de mon ame AM. J AM ? N, Œu’. pot., 1, 4, III, 128 ro. — N’est-ce assez que je link., et que l’ex-treine,.. ardeur Du feu qui me détruit devient encor plus forte, Sans qu’un vent de soupirs à claque moment sorte Pour en saulTiant asprir et. doubler sa fureur ? Id., ib., L. 1V, 1CM ro. — Cent et cent fois souffla la force eL le courage Dans les veines d’Hector, Pa.sprissant au carnage Des ennemis hatus, qui tuyolent.à. ses coups. R. GArtmEn, Mare Antoine, 500. — Qu’est-ce qui vous as-prist ? quelle fureur vous pique De vouloir devaler t[1 ma.rez Plutonique ? ln., Antigone, 217.. — Tous travaillent à qui mieus mieus : L’un met Pouvrauge à la fornaize, Un autre prend Peau de mes.yeux, 1n arroze et asprist la braize. P. DE BEACH, Brai. funebres-, Ode 2, (Intrans.). Devenir rude, s’irriter. — Et ta mer en rage. puissante De noirs orages asprissante. Lue DE LA. PORTE, trad. d’HO PLACE., Odes, 1, 5. — Garde, garde, car asprissant Contre Lelz clesho-’lestes, Deux grandes cornes en cossant Je dresse toutes prestes. Id., ib., Epodes, 6. S’asprir. Devenir violent, s’exciter, s’irriter. — Il faut. qu’en la vapeur dans l’aller arnassee Par le mouvoir d’enhaut la flamme comancee Ne s’as prisse si fort devore tout. Ne soit si morne aussi qu’elle s’éteigne à coup. BAÏ Fo le Premier des Meteores (II, 23). — Il est comme un grand feu qui ravage allumé Le teste d’un logis ja presque consumé, Il ratnpe furieux, de toict en toict s’élance, Plus on lu-y jette d’eau, plus a de violence : Il s’enflamme, il s’asprit de l’adversaire effort. R. GA_RNIER, Cor/taie., 713. Auparavant qu’il se fut ainsi aspry contre rnoy. THEVET, COS-mogr., V, 7. — A la nourriture desquels [singes] ils prennent plaisir, les apprivoisons en leurs maisons, pour en avoir le passetemps> et les faire battre avec leurs chiens enclainez à fii. que les chiens ne les estranglent s’ils s’asprissoient contre leurs singes. Io., ib„ XI, 21, —L leu de son amour par ma frayeur s’asprit. R. GA ENFER, Marc Antoine., 452. Aspri, Devenu àprer rude. — Ceux qui contre le vent dos Aquilt.im, ; aLspris Endurcissent leur peau luy font mieux resistan.ce. Am. JAmytii, Œ. poéi., L. IV, 169 vo. Aspron. Sorte de poisson.— Les Lyonnois appellent ce poisson semblable au goujon apron> dont se doit nommer en latin asper, de l’aspreté de ses escailles, L. JOUBERT, l’Hist. des Poissons de RONDELET, des Poissons de riv., ch. 29 (G., Compl.), — Aspron, ab asperitate squammarum, petit poisson ressemblant au goujon, on le-q pesai ? seulement entre Vienne et Lyon. NrcoT Compl.). Asproyer (s’). Devenir rude, se hérisser, — Tout à-rentour s’y asproye l’hortye. Et le chardon, et, a ronce sortye D’entre les rocz, et les halliers.mordan.s, Qui font seigner les mains des ahor-dans. Ronsard, hryraree de ta Philosophie, édit. de 1555 UV, 412). Asquenée, V. Haquenée. Assabler (trans4. Emplir de sable. — L’eau se convertit en pluye et en gresle fascheuse, elle s’enfle en flots et. en vagues, et assable tout par ses ragaz. Di PINET, trad. de PLINE, II, 63 CG., Coing). — L’imperfection des montagnes qui commandent à ceste plaine luy apporte grand profit, car Peau ordinaire qui tombe’(les montagnes ne la peut assabler, pour ce qu’uJJ ri y coule et passe aisement. Id., ib.., XVII I, 2 (G., CompL). Ensabler. — Le danger de cas syrtes vient en-tierement du sable qui assable le plus souvent les navires. Du PI : NET, trad. de PLINE,. V, 4 (G., Compl.), Tenir engagé dans le sable, retenir au rivage. — Toi, de la mer et du large environ Et de l’arene, Archite, innumerabie Grand mesureur, ore le petit. don D’un peu de pouldre au bord Matin t’assabIe. Luc De la Porte, trad. d’HonAcE, Odes. C, 28. EsÉre assablé. S’enfoncer dans le sable, siensa.-bien — Affin qu’estantz les navires deschargées d’autant., elles ne fussent assablées de la greve. Esr. Dt LA Pl. &Nein) trad. des Cinq premiers’ivres des Annates de TAC-ITE. L. 1, p. 42. — En se servans de leur canon, iLs en donnèrent un coup si dommageable à la Royale qu’en voulant scier de l’arrière elle fut aussi assablée. Au BIG N É, VI11, 17. — Un des batteaux qui avoyent passé la troupe fut assablé. In., ib., XI, 6. (Intrans,). S’ensabler. — La mer y est fort basse, et pource tous les vaisseaux qui y abbor-dent sont en danger d’assabler. Du PINEr, trad. de PLINE, VI, 27 (0.> Compl.), Slassabler. S’ensabler. — Tu vivras plus heureux, Lambertb si tu passages Sans paureux Vas-sabler aux dangereux rivages. BUTTET, k Second Livre des Vers, Ode 11. — La Florissante… en se maniant pour faire tirer quelques coups, s’assablo sur —un banc.. AuBicNÉ. Hist, fini.. VIII. I. — Ceux qui ne se pourront relever de la bourbe où Lis se sont enfoncez, ni remettre les voiles aprés s’estre assablez, ceux là doibvent changer leurs fades excuses en recognoissance de leur peché. Id., Traitié sur les guerres civiles, ch. 2 (H, 7). A, esablé. Ensablé_ — Oultre ce__ vint à force davirons jecter le navire ou il estoit sur un sable maresqueulx,.. et ne hougeoit de là., faingna.nt que sonclict navire tenoit au limon de la terre, ou estoit assablé. SEYSSEL. trad. d’Appism, Guerres civiles. V., 1L — Navire Ioing du vray port assa, -blée, Feuille agitée de l’impetuoux vent, Arne qui es de douleur acca.blée, Tire toy hors de ce corps non sçavant. MA KG. D E NA.-v., Dern, Na-vire, p. 385, — Ce pauvre matelot, ce forsat et esclave En la rade assablé, que la fortune brave. G. Bol_TriiN, 80 ?  ?  ? 1.., au seigneur de Latour Landry — Ceux d’Anvers édifièrent un chasteau flottant„. Ceste lourde pièce> de grand colle perdit à son premier exploit, demeurant a.ssabiée et sur le costé. AuBIG, Hit. Uni., X, 22_ Assablissement. En sala eine n t. — At. te risse-mens et a.ssablissemens des principales rivieres. Declar. de Charles IX sur les aiteris-semerts ((L, Compl.).

Assaciner, v. Assassiner,


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