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Page:Dictionnaire de la langue française du seizième siècle-Huguet-Tome1.djvu/499

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AUTANT
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Dieu tout bon sentir (sans plus) te laisse Tes petits maulx, sçazhant que ta foiblesse Ne pourroit pas ton grand mal percevoir. Et que aussi tost que de l’appercevoir Tu periroys comme paille en la flamme. MA Rot, Chants divers 7. Aussi tost. Aussi bien. — Ce fut un acte qui peut aussi tost estre reput é a temerité et incon-sideration qu’a valeur et magnanimité de courage. Du VILLARS, Mérie„ IV, an 1552 (G., Compl.). — Le village ou rue que la vie dudit S. Denys appelle Catullacus peust estre C)iatouil aussi tost. que le heu ou maintenant. l’abbaye est bastie_ Fauchet, Antiquitez, V. 10. Austere. Apre. — Le vin à son comma.nce-ment est doulx., et devient à la fin soue quand il est envieilly, et que moienant l’ebulition et con-cochon il a passé par la saveur austere et brusque. Amyot, Propos de Table, LH, 7. — Gros vin noir et austere. AMER. PARÉ’, VI, 19. — Medica.-mens emplastiques, austeres et a_stringens„ comme terre sigillée., bol d’armenie., hypocistis, balauste, plantin, renouée, berberis. Id., VIII, 33. — Les bandes et compresses… seront mouillées en oxy-crut, en vin austere, ou en quelque autre liqueur astringente, pour roborer la partie et empescher la fluxion. Id.) IX, 6, — On peut tremper les compresses et bandes en oxicrat, ou en gros vin aus-tere. Id.. XI, 13. — Trois (saveurs] froides, sça-voir est, acide, acerbe, austere. In., XXV, 7. — La saveur austere…1 se monstre és corneilles, u.effles, pommes, poires de bois, et autres fruits cruds et non encore meurs. In., ib. Rude, méchant, cruel. — On les rnettroit en grand danger au milieu de tant de peuples Nurni-(liens… gens austeres, et qui tousjours pensent à choses cruelles. SEYSSEL, trad. d’AppiEN, Guerre Libyque, ch. 6. — Veu qu’à vous oncq ne feis aus-tere tour En dict ny faict, en soubson ny libelle. Rabelais, II, 22. — Par le conseil de Parys l’adultere, Dont tant de gens souffrirent mort. austere. FERRY JULYOT, 1re part., 29. Episerr au..c Escholiers. — Le cruel non content emprisonna ma mère, Accreut ses durs ennuis d’un traitement austère Indigne de son sexe et de sa qua lité. MONTCH.RESTIEN, HeetOre II P. 13. Exprimant la cruauté. — Mais luy., non plus esmeu que le cœur d’un rocher, Les fait des bras du pore outrageux arracher Puis d’un regard meurtrier le guignant se renfrongne, Descouvrant sa rancœur par son austere trongne. R. —ARNIE11, les Juifs, 1940. Austerité. Rudesse [matérielle], — Alexandre, encore que toutes ces incommoditez (la neige, la glace, etc. I Vempeschassent de tirer oultre, par son accoustumee hardiesse et par la patience en-durcye des Macedoniens, vainquit toute ceste austerité du pays. Amyot, trad. de DloDoRE, XVII, 18, Rudesse [morale]. — Toutes les societez incontinent qu’elles se sont estendues en phis grandes assemblées n’ont esté reduites en polices aussi n’estoit tant facile d’arracher si tost la sauvage et rude ignorance des hommes mi-brutaux et nourris en une vagabonde et inaccointable auste rite.. LIE CAaor.r, Dialogues, L. I. Die. I (7 rc). —• En Lysander y avoit une austerité de nature et. une aspreté de meurs qui rendoit sa puissance re-doubtable et insupportable. Am Y OT, Ly8andre, 19. Méchanceté, cruauté. — Las, si la Mort. pleine d’austérité Veust peu souffrir tendre à maturité, Quel grand chef d>ceuvre en nature on eust vela LE MAIRE DE BELGES, la Couronne Margaritiqu.e (IV,. 35). — H n’y avoit orateur qui s’ezast prosenter pour defendre ce pauvre Roscius, ails s’en tiroit chacun arriere, pource qu’ilz craignoyent l’austerité et la cruaulté de Sylla. Amyot. Crc-roit 3. Austeron, y, Amesteron. Anstre. Auster, vent du sud. — Quand l’hyver tremblant, Les eaux assemblant De glace polie. Des austres puissans De duel ! gemissans La rage delie. Du BELLA Yi Vers Lyriques, 4. — Chante tous les Dieux des antiques, Pluton, Neptune. im-petueux, Et les a.ustres tempetueux. D.e ib., 10. — Le vent d’Austre qui rompt de sa muglante haleine Les rameaux des tomes. Du BARTAS, l_te Se m-aine, 6e Jour, p. 297. Austrelin, —v. Esirelin. Austriche, Y. Austruche. Anstrin. Qui est au sud. — Et pres d’elle voisin Le Cygne estend son vol, mais il est plus Austrin. R. Belleau, les Apparentes Celestes (II. S43). Austruche (masc.).. — L’Austruche est sot, simple, et sourd à merveilles, et se nourrit de tout ce qu’il rencontre. THEV ET, CoSmogr.., XXI., 2. On trouve la forme austrieke. — Dessus l’armet que rem hautain et riche. Sur un plumas de grands plumes d’Austriclie. LEmAz RE T>E BELG ES, Epistre iu Roy à Hector de Troye 77). — Aus triche ou Austruche. M. De la Porte, Epiihetes, 40 vo. — Outre plus se voyent encores des œufs tels quasi que sont ceux des Austriches. F. BRE Tj N, trad. de Lucien, des Dipsiades, 6. Austruchier, y. Autursier. Autain. Autan, vent du sud. L’aufain. et la bise. Le sud et le nord. — NOUS nous servons de tout le monde, dont nous avons fait revue de l’autain et de la bize. BR.ArinrômE, Traductions de LUCAIN, 5 (X, 14). Autant…É5Jassi1 — Que nous aprenions de porter aussi patiemment-, et d’un cœur autant paisible, povreté„ comme d’u.ser moderement d’abondance. CALvipi, Instit., XVII, p. 820. — S’il oust soubhaité… estre autant riche que Job, autant fort que Sanson, aussi beau que Absalon l’eust il impetré ? Rabelais, IN, Prologue. — Il y a de-quoy y trouver des effects autant admirables que ceux qu’on va recueillant és pays et siecles estran-gers., MoNTAIGNE, II 12 (II, 188). — Cette ordonnance carree, autant large derriere que devant. In., ib. (IL 206). — Inventions autant utiles à persuader à la commune que ridicules à persuader à soy-mesme. In., ib. (H, 252). — Sa doctrine [d’Aristote] nous sert de loy magistrale qui est. Padvanture autant faulce que une a-utre. ID, ib. (II, 290). — Je ne sçay pas pourquoy je n’acceptasse autant volontiers ou les idées de Platon, ou les atomes d’Epicurus… que je feroy d’Aristote. 1D., ib. Tant. — Je m’opposa.y à ces insolences a_vecq autant de courage et constance, que les magistrats m’en remercierent publiquement. Pu. E RNTX, Corresp. et Melanges, p. i.21, Estre. Ç..5a1oir autant de. Avoir le mine effet que. — Ponocrates luy romans boit que c’estoit mauvaise dicte, ainsi boyre apres dormir. C’est (res-pondit Gargantua) la vraye vie des peres. Car de ma nature je dors salIé et le dormir m’a valu autant de jambon. RABEL_A.IS, I, 22. — Tant de povres personnes… au lieu de recevoir une doctrine salutaire, en reçoivent une qui leur est au tant de poison. H. ESTIENNE, Apol. pour Her., CIL 32 (II, 168). Autant. Le plus, des plus. — C’estoit la prin-