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Page:Dictionnaire de la langue française du seizième siècle-Huguet-Tome1.djvu/510

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AVALEUR
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quelquefois avec un déterminant qui atteste son sens général : Les femmes tuent leurs propres enfans pour les manger… le pere porte envie à la m.ere, quand il aura desrobhé ses enfans pour les avaller en ses entrailles. CA.LittN, Serm. sur le Deuter., 1.83 (XXIX, 1a). — Un malade qui ayant receu la medecine en sa main ne l’avaleroit pas dans son estomach auroit voirement receu la meclecine, mais sans la recevoir. St FRANÇOIS DE SALEL Amour de Dieu, 11, 11. (Jeu de mots). — Quelcun l’admonesta à de. mye alaine d’un grand hanat plein de vin ver-me, disant, Compere, tout beau, vous faictes rage de humer. —… 0 compaing, si je montasse aussi bien comme je avalle, je feusse desja au dessus la s_phere de la lune. Rabelais, II, 14. — Or ça, à boire, boire ça… Si je m.outois aussi bien comme j’avalle, e feusse pieea hault en • I ri., I, 5. Avaler des ch-arreiies jerrées> v. Charrette. Avaler, subst. — C’est ton esprit celeste et admirable Qui me rendit heureux et miserable Par l’avaler d’une saine poison. O., Loz MA GNYI ies Son n. 98. • Avaleur. Avaleur de pin. Celui qui descend le vin en cave. — De le requ.este des querqueurs et avaleurs de vin. Texte du 9 avril 1521 (G., Compl,), — Des avalleurs de vins. Texte du 8évr. 1521 (Œ, Compl.). — Gilles le Cry, ma.r-chant avalleur de vin. Texte de 1577 (G., Compl.). Avaleur de pain, de miches„ de pois gris, de feves moulues. Glouton.— Ceste canaille a.valeuse de pain. Trad. de FoLENGo„ Merlin Coecaie, L. III (I 82). — Un coquin, un gueux, un pouilleux, un avaleur de miches. I L. XIX (II, 1.4). — S. Pierre en cholere repoussa de l’entrée ce miserahle, et lui dit Va t’en, avaleur de feves moulues ; tu n’es point., et ne seras jamais digne d’entrer en ce lieu. IL L. XXIII (XI, 261). — Vous y voirez.,. pour tout potaige un grand a.valleur de poys gris. Rabelais, IV, 29, — Au temps passé demeuroit en un monastère un religieux.., si grand avaleur de poix gris, qu’il se vantoit manger en un seul repas un quartier de veau avec une paire de chappons gras. LARIFEY, Irai des Facetieuse5 Nuits dc STRAPIROLE., XI, 3. — Dans les trois premiers exemples de cet alinéa, l’idée semble être non seulement celle de glouton, mais aussi celle d’homme peu difficile sur le choix des morceaux, qui se contente d’al, ment de peu de prix, pourvu qu’ils soient abondants…Avaleur de charrette ferrées. Avaleur de lamprillons, y. Charrette, Lamprillon. Avaleur de frimars. Celui qui sort dès le matin, dans le brouillard. L’expression s’applique par ticulièrement aux gens de justice. Plourez aussi, Libraires, Chapeliers, Farceurs, Geoliers, Orphevres, Pou.peliers, Rustres galiers, Avaleurs de frirnars, Anc. Pois. franç., XIII, 399. — Ces avalleure de frirnars font les proces davant eux pendens, et infiniz, et immortelz. RADELms, 1, 20. — Cy n’entrez pas, vous usuriers chiches, Gripperninaulx„ avaiteurs de frimars. Id., I, 54. — Les geants Doriphages a.valleurs de frimars ont… assez sacs au croc pour venaison. Prologue. — Enfin, Messieurs, ray charge de la Noblesse de vous remonstrer qu’il faut rabattre l’insolence de ces hoches-brides et avaleurs de frirnats. Sie. Men., Harangue du sieur de Rieur, p. 168. AQaieur de merde. — Si un pauvre homme va de nuict par la ville, et porte avec soy, ainsi qu’est la coustume, quelque peu de lumiere, que font ces larrons et avaleurs de merde ? Trad. de Fo-L.EriGo, Merlin Coteaie, L. III (I, 80). Te, Avaler, Availerie. Action de descendre [le vin en ea.ve]. — Quant a feu Grardin de le Fosse, je. luy Tinte et voel e.stre quitté’tous les deniers que ay payé pour lui, pour l’achat des offices de vendre poisson de mer et moulles, avec le avalle-rie de vin dont il a usé jusques a sa mort. Texte de 1504 (G., Compl,), Aveieur, Avalluer, y. Avaleur, Apahier, Avoine…Inn, Évaluation. — Gens expers sont deputés pour faire l’avaluation des proprieités, O. DE SERBES, Théelire d’Agric., I, a. Avaluer. Fixer la valeur de, évaluer. — Qui est bien loin de l’estimation de cuivre que list l’Empereur Arcadius, qui avalua la livre d’or à cent livres de cuivre. J. BODIN, Repubiique, VI, 3.. — Les testons de France, pour estre plus hauts de dix deniers de —fin, sont avalu.ez pour argent de haute loy. ID„ ib. Mettre en valeur. — Ceulx qui à pro flet plus evident la vaillent a.valluer font ce que l’on nous compte du eassetemps des troys sœurs Parces. Rabelaisg III, 50. —Four s’arrester à l’affection, propre du bon Mesna.ger, qui est de conserver et avaluer son bien. O. DE SERRES, Théâtre d’A grie., 1, 6. Réduire à la juste mesure. — Ainsi fe.ui par Hercules tout le continent possedé, les humains soullageant des monstres., oppressions, exactions et tyrannies… suppliant à ce que deffailloit : ce que abondoit avalluant. Rabelais, III, 1. Avanbraz„ y. Apani-bras. Avancement. Action de mettre [qqn] dans une meilleure situation. — C’est injustice de voir qu’un pore vieil, cassé, et demy-mort iùuysse seul, à un coing du foyer, des biens qui sufflroient à l’avancement et entretien de plusieurs enfans. MONTAIGNE., II, 8 (II, 78), Avantage, profit. — Qu.oy qu’il en soit, ne parlez rudement, Ce ne seroit aucun ava.ncement. H. ESTIENNE, Dia. du lang. /ranç iMl., Epiare de Celtophile. — Pourtant trouve-je peu d’advan. cernent à un_ homme de qui les affaires se portent bien, d’aller chercher une femme qui le charge d’un grand dot. MONTAIGNE, II, 8 (II, 91). Action de mettre en avant de prononcer. — Par son avancement de parolles mensongeres il estoupe les aureilles dudit auditeur. F. BRETJN, trad. de LUCIE re, Qu’il ne faut croire temeraire-ment à calomnier 8. Action d’avancer un événement., de faire qu’il ait lieu plus tôt. — Helas, ami, vous pechez grandement Si de ma mort cherchez l’avancement, Cw FoNTIA.ms, les 21 Eiriristres d’Ovide, Ep.. 18, p. 342. Avance. — Nous nw ferons autre chose que leur donner par nostre paresse tant plus d’a.van-cernent devant nous. ArifivoT, hrisi. L. IV, 49 vo. Argent qu’on a d’avance. — L’on a accous-turné de • se moquer de ceux qui disent vouloir bastir, planter, reparer, sans en avoir l’avancement. O. DE SERRES, Théâtre d’Agric., Conclusion. Avancer (trans.). Avancer qqn.. Lui procurer des avantages> le mettre dans une situation meilleure, plus élevée. — Ceulx qui avaient les plus grandes charges de son anime, il les avancea en leur donnant de grands gouvernements de pro-