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AVIRONNEMENT
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Ils mettoient à l’entour de ces divins ouvrages des chainettes et liens, pour donner à entendre aux plus spirituels que ce tableau estoit faict de tel artifice et industrie que, s’il ! Veston retenu et. enchainé, il pourroit s’en aller : comme s’ils eussent voulu eirnpescher ceux qui estoient aviez en ce tableau de bouger de là. OUILL. BOUCHETt 28e Gerce (IV, 219). S’avier. Entretenir sa vie. — Et, comme du bois mesme on voit na.istre les vers Qui le rongent dedans, ainsi dans nous siavie Contre nous ce felon [l’Amour], inhumain et pervers. Baïf, rAMOUr de Francine, L. IV (I, 242). Aviée Vivace. — Encores que les gemeaux soient d’un mesme sexe, si sont-ils plus deiicats, et folbles, et moins aviez que /es autres. Oum,. BOUCHET, 230 Seree (IV, 17). Avigourer. ftendre vigoureux.. — Une fon taine naïve… Avigourolt sur la rive D’herbe un tapis verdoyant. Baïf, Poemes, L. I 45). Avigouri. Vigoureux. — Pour soulager lien nuy> la fatigue et Poppres.se qui sucçoit la moelle du corps des plus avigouris, it donne un remede qui n’est point impertinent. CHOLIÈRES, 2e Ap. Disnee, p. 74., A.vilainir, y. Àebileilit.. Avilener, Outrager, avilir, déshonorer. — Pour la grand hayne qui] porte à la nation des Turcz, il fait tousjours nourrir en sa court un pourceau gros et gras. Et pour despriser et avi lenner le Roy des Tarez, il fait nommer ledit pourceau Pazahit, qui est le propre nom du Turc à present regnant. LE M.URE DE BELGES, Hist. du Prince S, ! /ah Ismail, 2e part. (HL 204). — Car il leur est. advis que advillanner On ne sçauroit eulx ne leurs synagogues. J. Bou c H ZT, OplaeldeS, p. 119 (G.). — Tu aviles, tu avilenes or tu desho-netes tous tes parens. Piii.LscRALvE.> Esclarc., p. 519. Avilenir. Avilir, souiller. — Jay polu et avi lainy le sainct lict de mariage, et ay preferà la mole dung estrangier avoué et volaige a la saincte foy et honnesteté maritale. Trad. de Bot-GA CE, Flammette, ch. vi1 79 vo. — Fortune… chasser comprime, et. avillainist les timides. et craintifz. In., ib., 87 vo. S’avitenir. Devenir vilain, se dégrader. — (Au Duc d’Anjou.) Aimant mieux decorer ta Roi_kle noblesse Que d’elle t’honorer, disant la gentillesse Morne s’avilenir et se perdre en celuy Qui en ses devanciers en mét le seul apuy. Baïf, Poemes, L. IX (II, 410-411), Avilenner. y. Avilener. Aviler. Avilir, abaisser. — Et vous vouliez Que tek haulx fais soient advillez, Rompant cornmocion de paix Et de concorde, qui jamais A voz predecesseurs n’advint. GRlricoRE, Sainct Lys, L. Iii (II, 95). — La vertu des Roys de France estoit avilee, amollie et aba_starclie, si quia ne misoient rien i’eux mesmes, mais se latissoient du tout gouverner par les Princes du Payais. LEM MILE DE BELGES, Ilitair.• III, 3 (II, 433). — Ceste noble perriere net avillee ne mes prisee synon pour autant que Jel-tan Le Maire a’honneur de lavoir remise et restituee en bruit… car telle est ma fortune. Id., Lettres (IV. 4_02). — Viles condiscions a_dvillerant or advileneront ung homme. PALS G RAVE, ESCiare., p. 631. — Lesqu.elz [poètes] voiant a.vilez et quasi ensevelis soubz l’obscure troupe de cés telz quelz escrivains. SE BILLET, Ani Poe, Au lecteur> var. — Lors que Mars avila de la France le loz, Et que le mont Hery la vit tourner le doz. RoNTSARD• Epilaphe de.Philippe de Commynes (V, 290). — Le peuple fut si mai content, voyant la chose [l’ostracisme] ainsi avilee, inoquee et deshonoree qu’onques puis il n’en voulut user. Amor, Aristide, 7. — Il leur sembla que c’estoit aviler Pordonna, nce de ce bannissement, que de l’employer en un homme qui n’en estoit pas digne. Id., Nicias, 11, — H sembloit qu’a eut abbatu et aviné la di gnité des Tribuns du peuple, qui jusques à ce temps la avait esté tenue si grande et si hono. rable. In., Tibérius Gracchus, 15. — Soit que ta race avilée Tu regardes, auteur Mars. Luc —LIE LA PORTE, trad. d’HoR.Acz, Odes. I, 2. Déprécier. — Souvent avient que les plus grosses Noisetes sont les moindres en. valeur, le dedans de leur fruit esta.nt leger, langui, ridé, de mauvais goust, dont la debito est d’autant. plus avilee que moins l’on tire d’argent des choses le geres que des pesantes se i.r.endans au poids, O. DE SERRESe Théâtre d’Agric., VI, 26. S’aviler. S’avilir, s’abaisser. — D’autant que l’entendement de l’homme est creé pour tendre à ha.ultes choses, clon.cq il se doibt tousjours avan cer et non soy aviler. A. &MN, trad. de BotrhAcË, le Philocope, L. V, 116 ro. — [Callicratidas] s’en retourna.., en la ville d’Ephese, maudissant et &testant ceulx_ qui les premiers s’estoyent ainsi abbaissez et avilez que d’aller faire la cour aux Barbares. Amyot, Lysandre, 6. Aouller. A.villainir, Aviller. V. Avilenir, Avikr. Avillon. —Comme la lance Pelienue Porte coup et cure certaine, Ou comme on prend du scorpion L’antidote de ravillon. Les Fanfares des Roule Bontemps, p. 1284 A.viné. Rempli de vin. —Chescun an est porté par deux volages en Egypte de la Grece, et pa reillement do la Phenicie un baril de terre plein de vin, et neantmoins en toute l’Egypte vous no sçauriez voir, par ma_niere de dire, un seul baril de terre aviné. P. SALUT, trad. d’HiftopoTE, III> 6.— Les Bohesmes avoient donc gagné sur nous un chausse pied, la moitié d’un masque, deux pelotons de fil blanc… et (qui fut plus re gretté que tout) la bouteille de cuir de hiladame, bien avinée. AuBwid, Faeneste, III. 3. Mélangé de vin. — Remettrez ceste eau avinee sur les raisins susdits. BELLE-FOR.. Seer. de !’Agric., p. 88 (G.. Compl.). Aviron. Les avirons. Les environs, les alen tours. — Tous ces doctes esprits que l’on voit lamenter Parmi les avirons de n.ostre belle France, P. DE CORNU, CEUV. FOÉtie A l’aviron (loc. adv.), Tout autour. — Quand l’eurent prit-1s, se tin.drent environ De tous en droitz„ tirans a l’aviron Le pauvre corps, comme une ame dampnéeBOURDIGNÉ, Pierre Faifeu, eh. 37. Avironnement. Fait d’entourer, — La Gîté est ouverte et sans avironnernent do murailles. Li FEVRE D’ESTAPLESe Bible, Prof’. de Salom, 25 (G.). — Le lac a trois milles en circuit de eaues tioulces, ayant diverses espaces de bons poissons, ouquel tombent plusieurs ruisseaux sans avoir issue patente, pour Padvironnement de toutes pars des montaignes. P MAT., Hee, des hies, —120 ro (G.). Entourage, enceinte. — Les nouveaulx avi ronnemens de vos murs estoient reparez. BouR-Goiwc, Bat. Judb, VII. 27 (G.).