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CAQUE 1
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Captivement 1. Action de faire captif. — Soubz ce sepulcre qui est tendu seulet Gist nostre Roy, las! estendu seul et Perplex de mort, qui par cas inutil A pourgecté sur manche et sur colet Captivement, si ferme et sur cop, let, Qu’il est mis pis qu’itropique sur til. Ane. Poés. franç., XIII, 407.

Captivement 2. En captivité. — Tu as veu tes esprits captivement pressez Souz le joug qui si fort estroittement me serre. BoYsSIÈREs, Prem. Œuv., 103 vo.

Captiver. Faire captif, tenir captif. — Ils ne prenoient homme qu’ils ne tuassent, ny captivoient femmes que ils ne les forçassent. B. DE LA GRISE, trad. de GUEVARAl,’ Orloge des Princes, L. 1, ch. 24. — Qu’elles ne soyent assubjecties à servitude aucune : ne captivées soubz quelques !yens. CALVINl,n stit., XV, p. 720. — De les captiver [les femmes et les enfants] ... et mettre en servitude, nostre seigneur en pourroit estre mal contant. Amadis, V, 39. — Logeas-tu dans ces murs nos ancestres Troyens, A fin qu’à l’avenir, quand ta Rome maistresse Tiendroit ceste rondeur sous sa main vainqueresse, Que trois de tes nepveux, piquez d’impiété, Captivassent ainsi nous et nostre Cité? R. GARNIERP, orcie, 1693. — Hé quoy? vous vouiez donc limiter la puissance Du Pere tout-puissant? et captiver ses mains Dans les fresles chainons de vos conseils humains? Du BARTAS, Judith, III, p. 381. — L’homme a bien peu de force corporelle, Mais sa prudence et raison naturelle Va jusqu’au fond de la mer, captivant Tout ce qui est dedans les eaux vivant. AMYOT, Quels animaux sont les plus adçisez, 1. — Tu chantes à voix plaintive La prison qui te captive. P. DE BRACH, Amours d’ Aymee, L. I, Ode 4, le Canarin. — · C’est ce qui fait ma ville estre loin du danger De se voir captiver soubs un joug estranger. In., Poemes et Mesl., L. Il, Hymne de Bourdeaux. — Nostre France n’avoit oncques esclavé ne captivé les femmes, jusques à ce que les Italiens leur ont monstré et aprins ceste science Turquesque et barbare. Du FAIL, Contes d’ Eutrapel, 12 {I, 186). — Déprisonne mon ame en langueur captivee. DESPORTESP, s. de Daçid, 142. — Ulysse, eveille-toy ... Ecoute mon discours, captive ton oreille. J. DE CHAMP-REPUSU, lysse, 1, p. 19.

Se captiver. Se faire captif. — Elle aimera mieux se captiver avec moy que de vivre libre sans moy. MARGUERITE DE VALOIS, Mémoires, p. 137.

Captiver employé pour capter. — Ils vous diront aussi Captiver la benevolence, pour Capter la benevolence. H. ESTIENNED, ial. du lang. franç. ital., 1, 186.

Capuchin. Capucin. — Pour n’estre continent, je ne laisse d’advouer sincerement la continence des Feuillans et des Capuchins. Montaigne, I, 36 (I, 290). — Entre autres y avoit six Capuchins, ayant chacun un morion en teste. Sat. Men., Abregé des Estats de Paris, p. 45. — Ces apostres estoyent d’autre honneur que les Capuchins et Feuillans. Aubigné, Lettres diverses, 39 (I, 539).

Capuchine. — La charitable invention De loger par devotion Les Carmelines, Urselines, Jacobines et Capuchines. Aubigné, Pieces Epigrammat., 32 (IV, 370).

Capucine (adj.). De capucin. — M. du Bouchage a quitté toutes les grandeurs mondaines, pour espouser une vie Capucine. E. Pasquier, Lettres, XIII, 1.

Capuchinement. Comme un capucin. — A la façon du bon homme Guyon, qui à l’âge de cent ans se mit à vivre capuchinement. Beroalde de Verville, le Moyen de parvenir, Circoncision (I, 36).

Capuchon. — 1542. La moitié du manteau de l’Ordre, la moitié du capuchon et la cornette. Cité ap. Joubert, Baronnie de Craon, 459 (Delboulle, Notes lexicol.).

Capuchon de moine. — Le quart [muscle] appellé Trapeze, vulgairement Capuchon de moine. Ambr. Paré, IV, 19.

Capuchonné. Muni d’un capuchon. — Roquet ou Rochet. Canonial, retroussé, pendillant, court, monachal, noir, capuchonné. M. de la Porte, Epithetes, 359 vo.

Portant un capuchon. — Les ordres inventez, les chants, les hurlements Des fols capuchonnez. Aubigné, les Tragiques, II (IV, 99).

Capucine (adj.), v. Capuchin.

Capucingaux. — Bien tost y devoit a voler une sexte espece lesquels il nommoit Capucingaux. RABELAISV, , 3.

Capuçon. Capuchon. — Les Capetes sont gens fort honorables, ayants des capuçons en leur teste en maniere de Cahuets. Des Autels, Mitistoire Barragouyne, ch. 11.

Capulaire (capularis). Destiné à mourir bientôt. — Mais toi sur ta mort, capulaire, Dones les marbres à caver. Luc DE LA PORTE, trad. d’Horace, Odes, Il, 18.

Mettre au capulaire. Faire mourir. — Juges, anciens, qui les bons parroiciens Ainsi que chiens mettez au capulaire. RABELAIS, I, 54.

Capussien. Capucin. — Les [femmes] Tartares ne monstrent point leurs cheveux, ains portent une sorte de coiffure faite en pointe, comme le chaperon d’un Capputien Italien. Thevet, Cosmogr., X, 15. — Apres avoir ordonné la religion des Capussiens (receue à Paris, l’an mil cinq cens soixante et dix) fort austere. id., ib., XVII, 2.

Capussion, v. Capution.

Capussionnaire. Porteur de capuchon. — F. capussionnaire. RABELAIS, III, 38.

Capution. Capuchon. — Cappes a capputions ou cahuets. CoTEREAUt,r ad. de COLUMELLEI,, 8. — Priapus defleublarit son capussion. RABELAIS. IV, Prologue.

Porteur de capuchon, moine. — Gens soubzmis… à Jupiter, comme Cagotz, Caffars… Caputons, Moines. RABELAIS, antagr. Prognost., 5. — A luy ont succedé certains Caputions nous deffendant les febves, c’est à dire, livres de pantagruelismes. In., V, Prologue.

Caque 1. Baril, petit tonneau. — Puis luy getta… plus de dix et huyct cacques et un minot de sel. RABELAISI, I, 29. — S’il eust esté soudart, il eust mangé brigandines, morrions, hacquebutes, et toutes les cacques de poudres. DES PÉRIERS, Nouç. Réer., 73. — Lon dit que chasque cep de vigne y rapporte un cacque de vin. AMYOT, trad. de DIODORE, XVII, 16. — Bacchus chargé de fruict nous rendoit en automne Au lieu d’un petit caque une bien grande tonne. CL. GAUCHETl, e Plaisir des Champs, le Printemps, Eclogue, p. 91. — Cesar distribua, au festin d’un sien triomphe, cent amphorès de vin de Falerne, et cent caques ou feuillettes de vin de Chio. Gu1LL. BoucHET, 1re Seree (1, 10).

(Masc., cf. ci-dessus). — Ilz seichent au soleil certains poissons qu’ils mangent cruds : ilz en salent d’autres, Iesquelz ilz mangent comme ilz