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CHIRURGIQUE
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Traverseur, II, vi, 7. — [Les voisins] vindrent incontinant à elle et amenèrent avecq eulx des Cirurgiens, lesquelz trouvèrent qu’elle avoyt vingt cinq plaies mortelles. Marg. de Nav., Heptam., 2. — S’il ne trouve un bon Cirurgien, je pense que demain les marques y paroistront. Ead., ib., 4. — Medecins, cirurgiens, apoticaires. Rabelais, V, 11. — Je trouvay ung sirurgien du régiment de M. de Goas… qui me pansa. Monluc, Commentaires, L. VII (III, 424). — Les médecins et sirurgiens luy asseurarent que je ne mourrois point de la playe, mais qu’ilz se craignoient d’autres accidans. id., ib. (III, 452). — M’y ayant faist les serurgiens une nouvelle ouverture. id., Lettres, 219 (V, 193). — Je diray chirurgien, comme il faut dire, non pas cirurgien, n’en desplaise à vous, messieurs les courtisans. H. Estienne, Dial. du lang. fr. ital., II, 286. — Encor quil ne soit pas cyrurgien, il y entend neanmoins quelque chose a force d’en avoir ouy parler a son pere. St François de Sales, Lettres, 526 (XIV, 154). — Cf. alinéa précédent.

Chirurgique. Chirurgical. — Democritus, Chiron, Empedocles, Tous grans aucteurs de cest art chirurgicque. J. BoucHET, Epistres mora’les du Traverseur, II, VIII, 6. — Les Institutions chirurgiques. J. TAGAULTti, t re (G., Compl.). — Plus de cinq cens figures et portraits, tant de l’Anatomie que des instrumens propres pour l’operation de nostre Art Chirurgique. AMBR. PARÉ, à Henry III. — Ils gardent la virginité de leurs filles et la pudicité de leurs femmes par sutures et autres oeuvres chirurgiques. GuILL. BoucHET, 88 Seree (Il, 119). — Tenant quelques ferremens chirurgiques. Le Premier acte du Synode noct. (G., Compl.).

Chisseté, v. Chicheté.

Chiville, Chivrotin, v. Cheville, Chevrotin.

Choana. — Le conduit… lequel pour sa figure est appellé Choana ou PelP, is. AMBR. PARÉ, III, 7. — Au dedans d’iceluy un conduyt on peut voir Apellé choana, faict comme un entonnoir, Par lequel le cerveau rejecte par la bouche Les grossiers excremans lors que le nez se bousche. AUBIGNÉ, la Creation, 12 {III, 414).

Choc. — 1523. La cause de eulx retourner sans attendre le choc des Francoys feust parce que les Anglois… estoient frappez du mal que vulgairement nous appellons mal de flux. Nic. VERSORis, Journal, 39, Fagniez (Delboulle, Notes lexicol.).

Chocq. Souche d’une cheminée, la partie qui s’élève au dessus du toit (G.). — On nettoie le chocq d’une cheminee. 1535~ St Omer (G.). — Le chocq d’une cheminee est nettoyé.1586. Comptes de St Bertin. Arch. mun. Béthune (G.).

Chocquailler. Boire. — Comme · il avoit sa femme allictée d’une forte et violente fievre, les medecins luy defendirent tresexpressement de donner du vin à ceste pauvre fievreuse : luy, qui avoit ·plus d’envie de la voir en terre qu’en pré… luy fit apporter une grande bouteille du plus fort et puissant vin qu’il peut recouvrer, et ce sous prétexte que, comme bon mary, il ne vouloit esconduire sa chaire espouse de la requeste qu’elle lui faisoit de pouvoir un peu chocquailler. CHoLIÈRES1, r e Ap. Disnée, p. 41.

Chocque. Ilot de maisons (G.). — La connestablerye de Michiel Huet et Jacques Bourdeaucucq s’estend depuis le coing de la petite boucherie, comprendant toute la chocque entre le marchié au Fillet et la rue des Caudrons. Régi. de 1553 (G.).

Chocquer, v. Choquer.

Chocquet 1. Heurtoir. — Limentimen estoit dieu des marteaulx et chocquets des portes. B. DE LAG RISE, t rad. de GUEVARAl', O rloge des Princes, I, 12.

Chocquet 2. Chevalet, bâtons sur lesquels estoit fixée l’arquebuse (G.). — Crochetz des hacquebutes a chocquetz. 1542, Béthune (G.).

Choeromantie. Divination par les porcs. Par Choeromantie. Ayons force pourceaulx. RABELAISI, II, 25.

Chohoba. — Pour fumees soporatives, il y a l’herbe Indienne qui croist en l’isle Hespaignolle, et s’appelle Chohoba, laquelle rend les Indiens troublez de leurs sens, si bien qu’ils tombent comme en extase. LE Loyer, Hist. des Spectres, II, 7.

Choine. Sorte de pain blanc, particulièrement délicat. — Et luy bailler d’un choine et d’une pinte de vin. 27 oct. 1525, Arch. Gironde (G.). — Pain blanc. Choine. Pain mollet. Pain bourgeoys. RABELAISI, V, 59.

Sorte de galette. — Au pais d’Anjou… l’on nomme chouaine une espece de tourteau de froment, fouasse ou galette. LE LOYER, Hist. des Spectres, III, 7.

Choir, v. Cheoir.

Chois. Différence. — Combien y ha il de difference de toy [Hélène] à la noble Nymphe Pegasis OEnone? Certes, autant quil y ha de chois dune chievre infame à une brebis noble, dune femme chaste à une paillarde. LEMAIRE DE BELGES, lllustr., II, 22. — J acoit quil neust guieres moindre nombre de gens que les ennemys, toutes fois il scavoit bien quil y avoit grand chois de vertu et de hardiesse, car les siens ne scavoient que cestoit de guerre, fors dedans la ville par mutinerie : la ou les aultres estoient tous accoustumez a la guerre aux champs. SEYSSELt, r ad. de DIODORE, III, 23 (113 r0) •. — Si en mon pays on veut dire qu’un homme n’a point de sens, ils disent qu’il n’a point de memoire… ils ne voyent pas de chois entre mem-0ire et entendement. MONTAIGNEI, 9 (1, 41).

Faire choix de. Discerner. — Courbeaux enfarinez, les colombes font choix De vous, non à la plume, ains au son de la voix. AUBIGNÉ, Tragiques, II (IV, 84).

Choisie. Choix. — Au plus prochain heritier appartieng la choisie de une masure amasee ou non amasee. 1507. Prév. de Doullens (G.).

Choisir. Voir, apercevoir. — Le Roy Jupiter et tous les autres Dieux et Deesses les convoyerent des yeux tant quilz les peurent choisir. LEMAIRE DE BELGES, lllustr., 1, 30. — Les toreaux en leverent leurs testes. Les oiseaux de dessus les branches alongerent leurs colz pour mieux choisir. In., ib., I, 33. — [Les Troyens] pouvoient aisement voir et choisir leur jadis tresvaillant deffenseur, ainsi estre trainé vilainement. In., ib., II, 19. — Quand la Nymphe fut si pres du corps de son mary quelle le peut choisir à plein : le chariot sarresta. In., ib., II, 21. — Cela regardoit en une belle plaine, où de tous costez on veoit assez loing. Si vont choisir le cappitaine Moufron avecques que] ques chevaulx legiers. LE LoY AL SERVITEUR, Hist. de Bayart, ch. 40. — Puis qu’on sçait bien, ô perverse Chimere, Que toute rage en toy se peult choisir. MAROTC, omplainctes, 2. — Las 1